APRÈS-MIDI AMÉRIQUE : L’ENVERS DU DÉCOR
UNE AMÉRIQUE EN QUÊTE DE RÉDEMPTION ?
14 mai 2016.
Trentième anniversaire de « Rivages Noir », vingtième de
« Terres d’Amérique », dixième de Gallmeister, nouvelles
voix venues du Canada, anglophones comme francophones,
des Caraïbes, Cuba, Jamaïque, Haïti, Guadeloupe, Martinique
: trois jours pour explorer un continent en perpétuelle
évolution, entre crises, ressourcements et transformations
– toujours fascinant.
La fin du rêve américain ? Allons donc ! L’ami Jim Harrison
dénonce un « Disneyland fasciste » – il est déjà entré
dans la légende américaine. « Roaring twenties », jazz, des
vagabonds du rail, beat génération, rock and roll, le rêve
américain se nourrit de sa propre contestation…
Avec Ta-Nehisi Coates, Ellen Urbani, Bob Shacochis, William
Boyle, Ted Conover, Jim Nisbet, Tom Cooper, Dinaw
Mengestu, Craig Davidson, Donald Ray Pollock, Bret
Anthony Johnston, James Morrow, Colum McCann, Paul
Berman (États-Unis), Joseph Boyden, John Vaillant, Jo
Walton (Canada anglophone), Dany Laferrière, Monique
Durand, Kim Thuy, Maya Ombasic, Frank Sylvestre (Canada
francophone) et Eugène Nicole (Saint-Pierre et Miquelon).
L’Amérique panse ses plaies, celles du passé, toujours pas refermées de la
guerre du Vietnam à la lutte pour les droits civiques (Dinaw Mengestu),
brasse les grands mythes fondateurs – la route, l’appel du dehors, l’hostilité
de sa nature (Ted Conover). Donald Ray Pollock s’empare d’une Amérique
rurale sombre et violente que personne ne regarde. Bret Anthony
Johnston fait exploser les valeurs de la middle class américaine. Ellen
Urbani traverse une Nouvelle-Orléans dévastée par Katrina, et Bob Shacochis
s’interroge sur le rapport qu’entretient l’Amérique avec le reste
du monde. Tandis que Français Romain Renard signe une BD noire sous
le signe de l’Amérique. Une rencontre précédée d’un film exceptionnel :
The other side de Roberto Minervini. Dans un territoire invisible, aux
marges de la société, vit une communauté endolorie qui fait face à la menace
de tomber dans l’oubli. Une humanité cachée, dans les abysses de l’Amérique
d’aujourd’hui.
► Dim. dès 14h, Grande Passerelle 1
DERNIER OUVRAGE
Romans
Tous nos noms
Albin Michel - 2015
Événement littéraire aux États-Unis, Tous nos noms est sans doute le livre le plus ambitieux de l’auteur des Belles choses que porte le ciel. Roman de la maturité, où l’évocation d’une amitié mise à mal par l’Histoire se confond avec le portrait d’un continent déchiré, il pousse plus loin encore l’exploration de l’exil et du déracinement.
Isaac, un jeune Africain, est venu aux États-Unis dans le cadre d’un programme d’échange universitaire. Ni Helen, la jeune assistante sociale qui tombe amoureuse de lui, ni le lecteur ne connaissent son vrai nom : il l’a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d’une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher.
Du chaos de l’Afrique à la solitude du Midwest, dans une Amérique déchirée entre la guerre du Vietnam et la lutte pour les droits civiques, l’écriture intimiste et mélancolique de Dinaw Mengestu, mêlant les voix d’Helen et d’Isaac, saisit les paradoxes de l’Histoire et de la nature humaine avec une force et une intelligence peu communes.
« Un roman étincelant, profondément émouvant. » The New York Times
Revue de presse :
- « C’est un livre de maturité de ce romancier majeur de la diaspora africaine, qui sait si bien mêler ici et ailleurs, optimisme et gravité, guerre et paix. Il y a du Tolstoï et du Walt Whitman dans cette voix élégiaque et solitaire, qui « contient des multitudes. »
RFI - « Réfugiés ? On en arrive à ce nouvel opus, le troisième, dans le déploiement de ce qui s’appelle une œuvre. Dans Tous nos noms, Mengestu passe un nouveau cap et gagne encore en profondeur. »
Le Point
DERNIER OUVRAGE
Romans
Le Diable, tout le temps
LGF / Livre de Poche - 2014
De l’Ohio à la Virginie-Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s’entrechoquent : un rescapé de l’enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade ; un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs ; un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi... La prose somptueuse de ce premier roman de Donald Ray Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages. Un univers qui rappelle ceux de Flannery O’Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy.
DERNIER OUVRAGE
Roman graphique
Melvile - Tome 3 : L’histoire de Ruth Jacob
Le Lombard - 2022
Avez-vous déjà connu le grand amour ? Celui qui compte pour toute une vie, celui pour qui vous seriez prêt à tout, même au pire ?
Paul Rivest l’a connu. C’était durant un été à Melvile, il avait 14 ans, il est tombé amoureux de Ruth, la fille du pasteur. La passion s’est terminée dans une tragédie brûlante et Paul ne s’en est jamais remis.
Aujourd’hui, il est obligé d’y revenir après plus de vingt-cinq années d’absence. Mais Melvile a de la mémoire et ses habitants aussi…
DERNIER OUVRAGE
Romans
La Femme qui avait perdu son âme
Gallmeister - 2016
Jackie Scott, alias Renee Gardner, aussi connue sous le nom de Dottie Chambers ou Dorothy Kovacevic, est retrouvée morte au bord d’une route en Haïti. Qui était-elle réellement et dans quelles circonstances vient-elle de disparaître ce jour de 1998 ? Nombreux sont les hommes qui aimeraient répondre à ces questions et comprendre cette femme qui les obsède. De l’avocat Tom Harrington au membre des forces spéciales américaines Eville Burnette, chacun tente de rassembler les pièces du puzzle. Mais comment percer le mystère de cette fille de diplomate, familière depuis toujours de ceux qui façonnent l’histoire du monde dans l’ombre des gouvernements.
Traduit par François Happe
Revue de presse :
- « Refusant de choisir entre roman sentimental, thriller à la John Le Carré et tragédie contemporaine. Renversant la chronologie, saturant son récit d’informations historiques et géopolitiques, semant le trouble sur l’identité des personnages, arrêtant parfois l’histoire le temps de réfléchir ou de méditer. Irriguant sa narration d’interrogations corrosives sur les relations entre religion et politique, foi et sentiment patriotique — mais aussi, de façon latente et omniprésente, sur l’hubris masculine, « cette violence fondamentale [...], cette démence que les hommes abritaient », qui est leur "vérité première et absolue" sur laquelle est venue se meurtrir l’âme de son étincelante héroïne. »
Télérama - « La Femme qui avait perdu son âme est un long roman (près de 800 grosses pages) d’espionnage, passionnant et trompeur comme le veulent les lois du genre, qui traverse divers pays (Haïti, la Croatie, la Turquie, les Etats-Unis) et diverses époques (de la fin de la Seconde Guerre mondiale à l’aube des années 2000, on voit apparaître Al-Qaeda) - mais ce qui est aussi espionné est le cœur et l’âme de l’être humain, la part d’humanité et d’inhumanité qu’il y a en chacun, et ce n’est pas le moins passionnant et trompeur. »
Libération - « Un livre monumental et passionnant dont le souffle, l’ambition et la densité souffrent difficilement le compagnonnage avec les autres romans de cette rentrée de janvier. Pour qui voudrait comprendre pourquoi l’Amérique se croit sans cesse obligée de se mêler de ce qui ne la regarde pas, pour qui sait que tout bon thriller est aussi un drame shakespearien (et une histoire d’amour), alors, Shacochis sera votre homme. »
Le Figaro - « Fresque aux accents shakespeariens, mêlant le thriller au métaphysique, l’humain au géopolitique, La femme qui avait perdu son âme est le grand roman de l’Amérique post-11 septembre. »
Les Inrocks
DERNIER OUVRAGE
Romans
Landfall
Gallmeister - 2016
Ce matin de septembre 2005, la jeune Rose Aikens, dix-huit ans, s’apprête à rejoindre La Nouvelle-Orléans. Elle va porter secours aux sinistrés de l’ouragan Katrina. Mais sur la route, sa voiture quitte la chaussée et percute une jeune fille. Cette inconnue, morte dans l’accident, seule et sans le moindre papier d’identité, bientôt l’obsède. D’autant que dans sa poche se trouve la page d’un annuaire indiquant les coordonnées des Aikens. Rose n’a alors d’autre choix que de retracer pas à pas le parcours de la victime, à travers l’ouragan et une ville en ruine.
Landfall est un roman haletant qui révèle les destins croisés de deux jeunes filles, l’une blanche, l’autre noire. Ellen Urbani dresse le portrait de femmes fortes et tendres qui savent se battre au cœur de la tourmente.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Juliane Nivelt
Revue de presse :
- « Peut-être ai-je écrit Landfall parce que je sais ce que c’esr que de vivre sous la loi martiale, parce que j’aime les tempêtes, parce que j’ai vu des gens disparaître en un instant. Mais je pense que c’est également vrai de dire que Landfall a été écrit car le chaos me fascine. »
Huffington Post - « Un roman puissant et incarné. »
Elle - « Ellen Urbani livre un roman prodigieux et incroyablement original. Si vous avez aimé La Maison aux esprits d’Isabel Allende, vous allez adorer ce livre. »
Fannie Flagg - « Ellen Urbani a élaboré un récit incroyablement fort, qui hantera ses lecteurs bien après qu’ils auront refermé le livre. Exceptionnel ! »
Garth Stein - « Urbani est un écrivain extraordinaire, capable de capturer l’essence de ses personnages, noirs comme blancs, dans le sud de l’Amérique. »
PEACE CORPS WORLDWIDE
DERNIER OUVRAGE
Récit
Au fil du rail
Éditions du Sous-Sol - 2016
Ted Conover est un jeune étudiant de premier cycle en anthropologie de 24 ans lorsqu’il se décide à partager la vie des hobos, à avaler des kilomètres de rails dans des trains de fret, avec comme seul bagage un sac de surplus de l’armée en bandoulière surplombé d’un bidon d’eau.
Fuyant une vie de confort, il va parcourir le pays en 1984 quatre mois durant, “brûler le dur” et partir à la rencontre de ces compagnons de la marge. Vivre au quotidien avec eux, partager les casse-croûtes, les bagarres, les galères et
les coups de gueule, apprendre à se cacher des “bouledogues”, flics postés à chaque intersection pour expulser les “trimards” sauvages. Il y a Lonny, qui ne pénètre certaines villes qu’à la nuit tombée car il est noir de peau, Sheba Sheila Sheils qui s’est construit une cabane de fortune dans les arbres, Vernon, Prince Vaillant et bien d’autres, des marginaux épris de liberté bien décidés à vivre à l’écart de la société et à échapper à ses codes qui figent et anesthésient.
Avec une humanité profonde qui fait la peau aux clichés, Ted Conover nous entraîne sur la route et nous livre un document historique sur un monde désormais révolu, mettant des mots sur ces visages qui peuplent l’asphalte, sur la violence, la philosophie et l’esprit de l’errance. Modèle du journalisme “undercover”. Au fil du rail, exceptionnel reportage infiltré inédit en France se situe entre Into the Wild de Jon Krakauer et Sur la route de Jack Kerouac.
Revue de presse :
- « Vivant, sensible, cette odyssée au fil du rail trace la vie au-delà du pâle de confort. »
Los Angeles Times
DERNIER OUVRAGE
Romans
Souviens-toi de moi comme ça
Albin Michel - 2016
Cela fait quatre ans que le jeune Justin Campbell a disparu sans laisser de trace. Fugue ? Kidnapping ? Accident ? C’est une véritable tragédie pour sa famille qui, faute de certitudes, cherche des échappatoires : sa mère s’est prise de passion pour la protection des dauphins ; son père a une liaison ; et son frère passe ses journées à faire du skateboard dans la piscine à sec d’un motel abandonné. Lorsqu’enfin Justin réapparaît, loin de retrouver un équilibre, sa famille se divise davantage, écrasée par la culpabilité et le désir de faire justice elle-même.
Avec ce premier roman prochainement adapté au cinéma, Bret Anthony Johnston s’impose comme l’un des jeunes romanciers américains les plus talentueux.