APRÈS-MIDI AUTOUR DU PRIX BOUVIER, SAMEDI À PARTIR DE 14H AU THÉÂTRE CHATEAUBRIAND

EFFROIS ET MERVEILLES DU « WILDERNESS »

13 mai 2016.
 

Il n’est pas de mot aux résonances plus profondes dans l’imaginaire américain
que celui de « wilderness » – intraduisible. Non pas simplement le monde
sauvage : cette puissance, au coeur du monde, tout à la fois destructrice et
créatrice, que chacun aura à découvrir en lui, pour survivre dans l’expérience
fondatrice de l’émigration, à travers les plaines sans limite, et qu’il aura à
apprendre à maîtriser s’il ne veut pas être détruit par elle. En ouverture
de cet après-midi placé sous le signe du prix Nicolas Bouvier, le Carnet de
route de François Busnel dans les grands espaces américains, en compagnie
des écrivains Dan O’Brien, Craig Johnson, Alexandra Fuller, Jim Harrison,
et James Lee Burke. Puis une rencontre sur « l’appel du wilderness » avec
Mariusz Wilk, Catherine Poulain, Jón Kalman Stefánsson et Joseph
Boyden. La remise du prix Bouvier en forme de rencontre avec la lauréate,
Catherine Poulain, sera suivie de la projection d’un film tout simplement
exceptionnel : La Bergère des glaces de Stanzin Dorjai Gya et Christiane
Mordelet. Dans la région sublime et aride du Ladakh, dans l’extrême nord de
l’Inde, la bergère Tsering mène, seule, paître son troupeau de 300 moutons
et chèvres à 5 600 m d’altitude sous la menace permanente des loups et des
léopards des neiges. Une vie choisie et un cheminement spirituel.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

La Maison du vagabond

Noir sur Blanc - 2016

Mariusz Wilk s’est installé il y a quinze ans dans le
Nord de la Russie, pour y vivre loin de la civilisation.
Pourtant, de nombreux changements sont survenus
dans la maison carélienne au bord du lac Oniego.
Depuis la naissance de sa fille Martusza, l’écrivain
redécouvre la nature avec les yeux de l’enfance. Il
s’interroge sur l’importance du lieu où l’individu
grandit, reçoit une éducation et fait ses premiers
pas dans la vie. À la fois récit de voyage immobile et
journal littéraire, La Maison du vagabond évoque les
lieux traversés, les grands espaces russes, et l’ancrage
désormais nécessaire dans la maison de l’Oniego, au
coeur de la nature sauvage du Nord.
Mariusz Wilk partage également ses vagabondages
littéraires avec son lecteur, et entre en dialogue avec
de nombreux écrivains : Witold Gombrowicz, W.G.
Sebald, Nicolas Bouvier… Sa prose est entrelacée de
citations littéraires et de références sémantiques, tout
en restant vivante et concrète, ce qui la rend tout à
fait unique.
Dernier volume du « Journal du Nord », après La
Maison sur le bord de l’Oniego, Dans les pas du renne
et Dans le sillage des oeis sauvages, La Maison du vagabond
interpelle l’homme occidental sur sa manière de
vivre, et l’exhorte à observer le monde qui l’entoure
avec un regard neuf.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Dans le grand cercle du monde

Albin Michel - 2014

Ce roman a fait événement au Canada où il a été salué par la presse comme un chef-d’œuvre et considéré comme l’un des meilleurs livres de 2013.
C’est un roman époustouflant, palpitant, dont on tourne les pages sans même s’en rendre compte, et qui entraîne le lecteur dans le Canada du XVIIe siècle pour un voyage inoubliable.

Un jeune jésuite français est venu avec d’autres en Nouvelle-France évangéliser les Indiens. Il n’est là que depuis un an quand ses guides l’abandonnent et le laissent à la merci des Iroquois lancés à leurs trousses. Ainsi commence pour le jeune homme une odyssée incroyable où très vite les Hurons le font prisonnier à leur tour ainsi qu’une jeune captive iroquoise à la personnalité mystérieuse. Leur ravisseur, un grand guerrier qui a perdu toute sa famille, sait qu’un grand et nouveau danger menace son peuple.
Ce roman épique, qui restitue l’atmosphère des premiers contacts entre Indiens et Blancs en Amérique du Nord, est enraciné tout à la fois dans la beauté naturelle et la brutalité de la colonisation de ce continent.
Les trois personnages principaux dont les voix tissent l’écheveau de cette fresque saisissante nous entraînent dans un monde où se côtoient la guerre et l’espoir, la méfiance et la concorde, la destruction et la vie, la haine et l’amour.
C’est à un vrai voyage dans le temps que nous invite Joseph Boyden dans ce livre fort, inoubliable, incroyablement dépaysant et émouvant, qui réussit le tour de force d’être d’une incroyable modernité.

Traduit anglais (Canada) par Michel Lederer

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le Cœur blanc

L’Olivier, 2018 - 2018

Pour Rosalinde, c’est l’été de tous les dangers. Dans ce village où l’a menée son errance, quelque part en Provence, elle est une saisonnière parmi d’autres. Travailler dans les champs jusqu’à l’épuisement ; résister au désir des hommes, et parfois y céder ; répondre à leur violence ; s’abrutir d’alcool ; tout cela n’est rien à côté de ce qui l’attend. L’amitié – l’amour ? – d’une autre femme lui donne un moment le sentiment qu’un apaisement est possible. Mais ce n’est qu’une illusion.


 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Asta

Grasset - 2018

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence  : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.

Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga puis, une génération plus tard, celle d’Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.

Traduit de l’islandais par Eric Boury