VISAGES D’ISLANDE
5 mai 2016.
Jón Kalman Stefánsson, l’un des auteurs islandais les plus
salués de sa génération : découvert en France avec son magnifique
Entre ciel et terre, qui traduit avec force la violence
des forces terrestres et célestes, lors de pêches à la morue
au XIXe siècle et dont parait le 4e opus. Remarqué très jeune,
Andri Snær Magnason, très impliqué contre la destruction
des Highlands Islandais imagine son île comme un « meilleur
des mondes » ultra-connecté, roman futuriste à la tonalité
orwellienne quasi inclassable, entre anticipation, roman noir
et pamphlet écologique.
► Dim. 14h45, Nouveau Monde 2
DERNIER OUVRAGE
Romans
LoveStar
Zulma Editions - 2015
« Peu de temps après que les mouches à miel eurent colonisé Chicago, les papillons monarques furent saisis d’un étrange comportement. […] Au lieu d’aller vers le sud rejoindre leurs quartiers d’hiver, ils se dirigèrent vers le nord. » C’est ainsi que s’ouvre le roman, fable imaginative et pourtant étrangement familière, tenant à la fois de Calvino et des Monty Python.
Face à la soudaine déroute de toutes sortes d’espèces volantes, le génial LoveStar, vibrionnant et énigmatique fondateur de l’entreprise du même nom, invente un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité, pour son plus grand bonheur, de l’universelle emprise de l’électronique. Et développant au passage quelques applications aussi consuméristes que liberticides… Avec des hommes et des femmes ultra connectés payés pour brailler des publicités à des passants ciblés, le système ReGret, qui permet « d’apurer le passé », ou le rembobinage des enfants qui filent un mauvais coton. Autre innovation, et pas des moindres, en faveur du bonheur humain : les âmes sœurs sont désormais identifiées en toute objectivité par simple calcul de leurs ondes respectives.
Quand Indriði et Sigríður, jeunes gens par trop naïfs et sûrs de leur amour, se retrouvent « calculés », ils tombent des nues : leur moitié est ailleurs. Les voilà partis, Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, pour une série de mésaventures cocasses et pathétiques, jusqu’à ce que leur route croise celle de LoveStar lui-même, en quête de son ultime invention…
Roman traduit de l’islandais par Éric Boury
Revue de presse
- « Première apparition en France d’Andri Snær Magnason, apôtre en son Islande. Son LoveStar, merveilleux roman futuriste, est une saga au parfum orwellien. » L’Express
DERNIER OUVRAGE
Romans
Asta
Grasset - 2018
Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga puis, une génération plus tard, celle d’Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.
Traduit de l’islandais par Eric Boury
- “Sensuel et lyrique, ce grand roman, qui semble en contenir plusieurs tant il palpite de vie, trace pourtant sa voie dans un récit parfaitement maîtrisé où toutes ces bribes d’existence, tous ces destins incandescents s’ajustent pour raconter la mélancolie et les erreurs d’Ásta, sa quête du bonheur et surtout d’amour dont son prénom porte toutes les promesses.” La Croix
- “Livre de l’amour impossible, du bonheur en fuite et de l’effondrement intime, Asta est aussi celui de la tristesse, de la mauvaise conscience et des reproches, « ces trois archers d’élite qui nous touchent en plein cœur ».” Le Monde