POUR SALUER JACQUES LACARRIÈRE
5 mai 2016.
Il fut de l’aventure « Étonnants Voyageurs » dès la première
édition, et n’en manqua pas une seule. Et le public le retrouvait
chaque année avec bonheur, en de multiples rencontres, qu’il
illuminait de son humour et de son immense érudition. Il était
un de ces rares écrivains qui savaient faire de leur savoir de
la lumière. Florence M.-Forsythe, a publié un très joli livre
Jacques Lacarrière, passeur pour notre temps (Le Passeur
Éditeur), occasion pour lui rendre hommage en déployant la
richesse de son oeuvre ; lectures, musique, réflexions, avec
Sylvia Lacarrière, Florence M. Forsythe, Gilles Lapouge,
Michel Le Bris.
► Lun. 10h30, ENSM 2
DERNIER OUVRAGE
Le géographe des brindilles (de J. Lacarrière)
Hozhoni - 2018
Dans ce nouveau et savoureux recueil, l’auteur de L’Eté grec et de Chemin faisant nous emporte par sa qualité d’écriture, son humour, son appétence pour les mots, sa poésie délicate et sa culture singulière. Il nous entraîne dans Une forêt de signes où l’on respire Le parfum des légendes et où l’on écoute avec ravissement La cantate des chemins. L’Ode à mes amis les arbres, L’offertoire des vents ou L’homme qui voulut rencontrer le printemps sont autant d’agréables moments à passer en compagnie de celui qui fut aussi un arpenteur émerveillé des chemins et un attentif écrivain-voyageur nous emmenant avec délectation au pays des arganiers, dans sa Bourgogne ou sa Grèce tant aimée. Féru de botanique et de biologie, l’amoureux des jardins et des "jardineurs" savait errer dans les bois, discourir savamment sur Le privilège de l’abeille, La mémoire des Libellules ou la Sagesse serpentine, esquisser le portrait d’une vache, passer (au microscope !) Un été chez les Infusoires, déceler La mélancolie du géranium, s’inquiéter de La nostalgie de l’anguille ou réclamer Justice pour les Crapauds. La relation de Lacarrière avec la nature est, nous dit Gil Jouanard dans sa belle préface, celle "des nomades du Paléolithique qui habitaient le monde en le nommant"...
DERNIER OUVRAGE
Essais
Pour l’amour des livres
Grasset - 2019
« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.
Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…
Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.
J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »
- “Du grenier breton où le gamin plonge tête la première dans La Guerre du feu, jusqu’à la découverte en bibliothèque du Dernier des Mohicans et de Moby Dick, flibustiers et explorateurs, pionniers et cannibales sont réunis ici pour rappeler la puissance de la lecture sur un enfant solitaire.” Télérama
- “Ce nouvel opus est à la fois une autobiographie et un essai. Une ode à l’écriture et aux écrivains. Michel Le Bris fait de la lecture une nécessité, une urgence pour se construire soi-même. La littérature est aussi un engagement et une bataille pour la culture, essentielle à la démocratie.” France Inter
- "Pour l’amour des livres participe de belle manière à cet hommage choral que les écrivains ont rendu au fil du temps afin de s’acquitter de leur dette envers une littérature qui leur a tant apporté." Zone Critique
DERNIER OUVRAGE
Beaux livres
Atlas des paradis perdus
Arthaud - 2017
Rares sont les réussites. Pourtant, faute de savoir édifier des paradis doués d’une éternelle espérance de vie, les civilisations ont parfois réussi à manufacturer des petits bouts d’édens, des olympes provisoires capables de luire quelques jours ou quelques siècles à l’horizon de nos mélancolies. Des jardins d’Eden à la nouvelle Cythère de Bougainville, aux paradis de l’enfance de Walt Disney : voyage au cœur des paradis terrestres…
Revue de presse
"L’humanité a tendance à se bâtir des eldorados, réels ou imaginaires. Gilles Lapouge en dresse un inventaire érudit et joyeux dans cet ouvrage joliment illustré." (Bernard Lehut, RTL)
"Voyageur de toujours, Gilles Lapouge établit la carte des paradis perdus, réels ou imaginaires." (Un livre un jour, France TV)
DERNIER OUVRAGE
Biographie
Jacques Lacarrière passeur pour notre temps
Le Passeur Éditeur - 2015
Un portrait sensible de Jacques Lacarrière, voyageur insatiable, épris de nature, curieux du monde et des hommes. Et une promenade sur les itinéraires personnels de ce merveilleux humaniste.
« On insiste peu sur la dimension spirituelle de Jacques Lacarrière ; aussi, j’apprécie particulièrement que ce beau portrait, qui paraît dix ans après qu’il nous a quittés, en souligne l’importance : elle est capitale et sous-tend toute son œuvre, en ce qu’elle implique une idée très forte de la littérature, de ses pouvoirs et de ce qu’elle révèle de nous-mêmes. » Michel Le Bris
Écrivain, voyageur, poète, traducteur et arpenteur de chemins de connaissance, Jacques Lacarrière (1925-2005) occupe une place singulière dans la littérature du xxe siècle. Esprit libre, n’appartenant à aucun courant de pensée mais les appréhendant tous avec une curiosité insatiable, il s’est lancé dans une quête, en solitaire et sans préjugés, s’interrogeant sur la place de l’homme dans l’Univers et dans son rapport à Dieu et aux dieux.
En nous faisant découvrir ses questionnements, son parcours personnel et engagé, Florence M.-Forsythe fait revivre le grand voyageur amoureux de la Grèce, le chercheur de vérité parcourant les ruelles d’Alexandrie et les déserts, reliant les civilisations du passé à celles du présent au travers de figures mythiques telles que Marie d’Égypte, Icare ou Œdipe.
Dans ce portrait où la vie et l’œuvre se confondent, Florence M.-Forsythe, qui a bien connu l’écrivain, nous fait découvrir, à partir d’entretiens inédits, un être secret, attentif et généreux qui cherche à concilier l’homme, la nature et l’Univers par une approche éminemment spirituelle, joyeuse et vivante.
Revue de presse :
- « Comme toujours lorsqu’il s’agit de Lacarrière, il se produit un petit miracle qui fait surgir la lumière et emporte l’intelligence. Florence M.-Forsythe éclaire l’œuvre par la vie et le chemin de cet homme qui a tant cheminé, justement, à la rencontre des dieux et des hommes en Grèce et en Crète, en Egypte ou en Syrie, ou dans la France rurale des années 70 lorsque la dictature des colonels le rendait indésirable en Grèce. L’homme est joyeux, aimant croquer de bon appétit dans la vie et la bonne chère des nourritures terrestres. Le récit qui nous en est fait nous le restitue, vivant, chaleureux, généreux, qui comprit adolescent à la lecture du « Grand Meaulnes » que le Domaine enchanté n’existe pas dans la forêt, mais (que) c’est à l’intérieur de nous-mêmes qu’il faut le chercher. Comme il ne cessera de chercher sa vérité, en esprit libre, aux questionnements spirituels incessants et passionnants. »
L’Express blog - « Libertaire, épris de surréalisme et de spiritualité, parlant le grec ancien aussi bien que sa langue natale, amoureux de la nature et observateur ironique, Jacques Lacarrière interrogeait également le monde contemporain. Florence M.-Forsythe, qui a bien connu Jacques Lacarrière, a exhumé des entretiens inédits, ainsi que des notes de travail et des extraits de son journal, afin de retracer le parcours de ce grand humaniste. »
France info