LES FEMMES ET LA GUERRE

5 mai 2016.
 

Maya a vécu sous les bombes à Sarajevo, Roja vit dans un pays qui fut longtemps la cible
de l’occident, Tal donne la parole aux poètes israéliens amis des Palestiniens et Hyam
a survécu à quinze ans de guerre civile au Liban. Toutes les quatre ont remué le stylo
dans la plaie… pour mieux la soigner.
Avec Maya Ombasic, Tal Nitzan et Hyam Yared
► Lun. 15h15, Salle Sainte-Anne

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Mostarghia

VLB Éditeur - 2016

Mostar, dans le sud de la Bosnie-Hezégovine, est une ville idyllique entourée de collines ensoleillées. La cité médiévale est traversée par la Neretva, le fleuve émeraude qui charrie jusqu’à l’Adriatique la douceur de vivre dans la « vallée des arbres sucrés », où naître chrétien ou musulman, serbe ou croate, est la dernière des choses qui comptent. C’est là que vit la jeune Maya quand les obus se mettent à tomber, d’abord un à un, puis en pluie drue sur la Yougoslavie.
Dans l’abri anti-bombardements, les scènes tragicomiques que rapportent les habitants hilares n’empêchent pas la réalité du massacre de filtrer : la guerre est là, elle va durer, il faut partir. Maya et son petit frère s’enfuient dans la caravane des gitans ; ils retrouveront leurs parents à Split, d’où la famille s’embarquera avec d’autres réfugiés pour un exil qui la mènera en Suisse, puis au Canada.
Tout au long de ce périple, Maya grandit et s’éduque, poursuivant jusqu’à Cuba un dialogue enflammé avec son peintre de père, homme blessé, prophétique, emporté, balkanique jusqu’au bout des ongles. La résignation révoltée de Nenad, ses enthousiasmes d’enfant cent fois déçus, ses explications savantes sur l’indigence des mots pour dire la vérité du monde et des coeurs scandent le texte sensible et baroque de Maya Ombasic, qui signe avec Mostarghia son livre le plus autobiographique.


Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Tout est halluciné

Fayard - 2016

Justine est née une deuxième fois à l’âge de cinq ans, au sortir d’un coma qui l’a laissée amnésique. Dans la poussière et le vacarme du Caire, pour l’aider à reconstituer ses souvenirs, elle ne peut pas compter sur son père, qui préfère lui réciter en français des versets des Evangiles, pleurer des siècles plus tard la chute de l’empire chrétien d’Orient, et qui refuse, que ce soit en français ou en arabe, de prononcer certains mots, parmi lesquels « mère » et « Liban » – leur pays d’origine. Justine devra combler elle-même les blancs du langage paternel, qui sont aussi ceux de son existence. Cette mère dont l’absence prend tant de place, ce pays ravagé autrefois berceau de tant d’espoirs. Ainsi mesurera-t-elle, comme en écho à ses propres aspirations à la liberté, combien d’illusions brisées jalonnent l’histoire du Moyen-Orient.
Des rêves d’émancipation aux violences les plus absurdes, de la Grande Syrie laïque d’Antoun Saadé aux ruines de Beyrouth, il lui faudra découvrir ce que les armes et les ceintures d’explosifs auront coûté à sa propre enfance pour espérer trouver un jour sa place dans le chaos du monde.


Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Je ressemble à une chambre noire

Bruno Doucey - 2015

Elle vit en Iran, où elle est née deux ans après la révolution. Elle écrit de la poésie et a participé au festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée de Sète, où je l’ai rencontrée. Elle, c’est Roja Chamankar, l’une des grandes voix de la jeune poésie féminine iranienne. Je ressemble à une chambre noire donne à lire, dans une édition bilingue, un large choix de ses poèmes. Les premiers se situent aux frontières de l’enfance, là où la poupée, la petite fille, la femme et la mère se rencontrent. Puis viennent les textes du désir et de l’amour, de l’attente, des blessures causées par la guerre, des rêves explosés, des meurtrissures intimes et sociétales. Par ses textes écrits sur le fil, Roja s’invente des portes de sortie ; et l’on se plaît à voir dans la chambre noire qui lui ressemble l’image d’une poésie qui sait transformer la noirceur en lumière.

Traduit du persan (Iran) par Farideh Rava