QUAND LES MOTS FONT DES IMAGES ET QUE LES IMAGES SONT DES POÈMES

5 mai 2016.
 

Montre ton coeur sans réserve / et ton pinceau sera inspiré
/ Écrire et peindre servent un même but / la révélation de la
bonté intérieure… voilà ce que disait un vieux poème chinois
du XIV siècle et voici de quoi il s’agira dans cette rencontre
autour des mots et des images.
Avec Atiq Rahimi, Christine Jordis et Roja Chamankar
► Dim. 14h30, Salle Sainte-Anne

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Le nuage fou

L’Observatoire - 2023

Au XVe siècle, dans le Japon médiéval, Kotaro et Hikojiro, deux intouchables, grandissent avec un seul rêve : intégrer l’escadron des jardiniers du shogun et marcher dans les pas de leur modèle, le grand moine zen, Ikkyu Sojun. Les frasques et provocations de ce moine rebelle marquent l’époque autant que ses prodigieux talents. Tout enfant, il est arraché à sa mère, suit l’enseignement rigide des monastères et connaît enfin l’éveil, lors d’une promenade méditative, lorsqu’il entend le « chant du corbeau ». Suivent trente ans d’errance. Refusant les titres et les honneurs, cet électron libre poursuit son zen à lui, passe du temple au bordel, tombe sur le tard follement amoureux d’une chanteuse aveugle, écrit de sublimes poètes érotiques qu’il jette au vent… À si bonne école, comment les deux parias parviendront-ils à sortir de leur misère ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Si seulement la nuit

P.O.L. - 2022

Confinés séparément, le père et la fille ont entretenu un échange épistolaire en 2020 pour s’encourager, raconter à l’autre son quotidien et se donner des nouvelles rassurantes. Mais très vite leur correspondance, émouvante et inquiète, s’assombrit, vire à l’écriture tourmentée de soi, et s’engage dans le récit d’une famille bouleversée par la politique, l’exil et l’art.

Le père, écrivain et cinéaste d’origine afghane, est incapable d’écrire un mot de fiction, de reprendre l’écriture de son roman. Il se croit alors enfermé dans un monde virtuel. Sa fille, née en France de parents exilés, étudiante en art dramatique, s’interroge sur son identité réelle. Ce sont ses mots et ses interrogations, à elle, qui ramène son père à la réalité du monde actuel, et à la réminiscence de son passé douloureux, volatile. Le passé ressurgit entre eux comme un fantôme encombrant, et que le père et la fille ont bien du mal à partager.

Alors que les nouvelles de l’Afghanistan sont chaque jour de plus en plus angoissantes, le père parvient à raconter ce qu’il n’avait jamais dit à sa fille : la fuite de Kaboul, l’invraisemblable périple jusqu’au Pakistan, la famille, les amis abandonnés ou disparus.
Ainsi deux générations, en s’écrivant, racontent le monde, la vie et les sentiments d’une famille exilée. Le père vit dans la nostalgie et l’inquiétude des événements, la fille s’interroge sur son identité et veut croire en l’avenir. Une transmission est-elle encore possible ? Et derrière les mots échangés, qui se révèle ? et qui se cache toujours ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Je ressemble à une chambre noire

Bruno Doucey - 2015

Elle vit en Iran, où elle est née deux ans après la révolution. Elle écrit de la poésie et a participé au festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée de Sète, où je l’ai rencontrée. Elle, c’est Roja Chamankar, l’une des grandes voix de la jeune poésie féminine iranienne. Je ressemble à une chambre noire donne à lire, dans une édition bilingue, un large choix de ses poèmes. Les premiers se situent aux frontières de l’enfance, là où la poupée, la petite fille, la femme et la mère se rencontrent. Puis viennent les textes du désir et de l’amour, de l’attente, des blessures causées par la guerre, des rêves explosés, des meurtrissures intimes et sociétales. Par ses textes écrits sur le fil, Roja s’invente des portes de sortie ; et l’on se plaît à voir dans la chambre noire qui lui ressemble l’image d’une poésie qui sait transformer la noirceur en lumière.

Traduit du persan (Iran) par Farideh Rava