RAHIMI Atiq

Afghanistan

12 avril 2022.

Exilé afghan à Paris depuis les années 1980, aujourd’hui naturalisé Français, il s’est imposé comme un auteur contemporain incontournable, aussi bien pour son œuvre romanesque que cinématographique. Prix Goncourt en 2008 pour son roman Syngué sabour. Pierre de patience, il jongle constamment entre le persan et le français au fil de ses œuvres, n’oubliant jamais son pays d’origine, qu’il ne manque pas de revisiter fréquemment. Confinés séparément en 2020, l’auteur et sa fille Alice entament une correspondance par mails. Par le dialogue, se dévoilent petit à petit des questions plus profondes où le passé refait surface ; Atiq Rahimi raconte son départ d’Afghanistan, et les deux s’interrogent sur les conséquences de l’exil sur leur vie actuelle. De cet échange intime entre deux générations paraît en 2021 Si seulement la nuit, un dialogue bouleversant qui questionne nos rapports à notre héritage culturel, à l’Histoire, et à l’identité.

 

Né à Kaboul en 1962, aujourd’hui naturalisé Français, il a réussi à s’imposer en quelques années comme un auteur de premier ordre en France, aussi bien pour son œuvre romanesque que cinématographique. Réfugié à Paris, il jongle constamment entre le persan et le français au fil de ses œuvres, n’oubliant jamais son pays d’origine, qu’il ne manque pas de revisiter fréquemment. Se considérant plus comme réfugié culturel que politique, il décrit dans ses romans les guerres et les malheurs qui accablent l’Afghanistan depuis des décennies.

L’auteur étudie au lycée franco-afghan Estiqlal de Kaboul, puis quitte son pays natal à seulement 22 ans. Fuyant la guerre et le service militaire, il rejoint le Pakistan et demande l’asile politique à l’Ambassade de France. Arrivé à Paris, il étudie le cinéma à la Sorbonne, dont il sort avec un doctorat en audiovisuel.

Déjà réalisateur de documentaires, ce passionné de Marguerite Duras fait une entrée remarquée dans le monde de la fiction en 2004 en remportant à Cannes le prix du regard vers l’avenir avec Terre et cendres. Ce film, tourné dans une mine de charbon au Nord de l’Afghanistan, est l’adaptation éponyme de son premier roman, paru en France en 2000 et traduit depuis en vingt-et-une langues.

Auteur et cinéaste reconnu, il accède à la consécration en 2008. Lauréat du prix Goncourt pour Syngué Sabour - pierre de patience, son quatrième livre (mais le premier rédigé en Français), Atiq Rahimi est aujourd’hui un représentant privilégié de la culture afghane en Europe. Conscient de la force de son roman, Atiq Rahimi l’a adapté pour le cinéma en 2013, avec l’aide du scénariste et réalisateur Jean-Claude Carrière.

Accompagné par l’illustrateur Olivier Charpentier, il s’essaie à la littérature jeunesse et publie en 2015 Compte comme moi !, comptine tendre et intelligente qu’il avait écrite pour son petit garçon à propos de l’éveil des sens. La même année voit paraître chez L’Iconoclaste un récit de vie, La Ballade du calame, témoignage romanesque sur l’exil, la perte ou l’affirmation de ses racines, dépeignant les multiples identités que l’écrivain a désormais faites siennes. Celui qui se dit « né en Inde, incarné en Afghanistan et réincarné en France » invente là une langue puissante, singulière et libre.

En 2019, l’auteur signe Les porteurs d’eau, un roman où se mêlent les contes et la sagesse d’autrefois, avec la cruauté de l’histoire contemporaine, et deux destins parallèles, tragiques et bouleversants, qui sans jamais se croiser livrent un grand récit poignant, polyphonique, sur l’exil, la mémoire, l’amour et la liberté. 


Bibliographie

Filmographie :

Documentaires :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Si seulement la nuit

P.O.L. - 2022

Confinés séparément, le père et la fille ont entretenu un échange épistolaire en 2020 pour s’encourager, raconter à l’autre son quotidien et se donner des nouvelles rassurantes. Mais très vite leur correspondance, émouvante et inquiète, s’assombrit, vire à l’écriture tourmentée de soi, et s’engage dans le récit d’une famille bouleversée par la politique, l’exil et l’art.

Le père, écrivain et cinéaste d’origine afghane, est incapable d’écrire un mot de fiction, de reprendre l’écriture de son roman. Il se croit alors enfermé dans un monde virtuel. Sa fille, née en France de parents exilés, étudiante en art dramatique, s’interroge sur son identité réelle. Ce sont ses mots et ses interrogations, à elle, qui ramène son père à la réalité du monde actuel, et à la réminiscence de son passé douloureux, volatile. Le passé ressurgit entre eux comme un fantôme encombrant, et que le père et la fille ont bien du mal à partager.

Alors que les nouvelles de l’Afghanistan sont chaque jour de plus en plus angoissantes, le père parvient à raconter ce qu’il n’avait jamais dit à sa fille : la fuite de Kaboul, l’invraisemblable périple jusqu’au Pakistan, la famille, les amis abandonnés ou disparus.
Ainsi deux générations, en s’écrivant, racontent le monde, la vie et les sentiments d’une famille exilée. Le père vit dans la nostalgie et l’inquiétude des événements, la fille s’interroge sur son identité et veut croire en l’avenir. Une transmission est-elle encore possible ? Et derrière les mots échangés, qui se révèle ? et qui se cache toujours ?