C’est quoi la France ?

Avec Pascal BLANCHARD, Velibor ČOLIĆ, Marcos EYMAR, Abdourahman WABERI

26 mai 2016.
 

Avec Pascal BLANCHARD, Velibor ČOLIĆ, Marcos EYMAR, Abdourahman WABERI
Animé par Yann NICOL

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Écrire l’Afrique-Monde

Philippe Rey - 2017

En ce début de siècle, l’Afrique apparaît comme l’un des théâtres principaux où se jouera l’avenir de la planète. Pour ses habitants et ses diasporas – tous ceux qui pendant longtemps ont été pris dans les rets du regard conquérant d’autrui –, le moment est propice de relancer le projet d’une pensée critique, confiante en sa propre parole, capable d’anticiper et de créer des chemins nouveaux à la mesure des défis de notre époque. 
Il nous a semblé qu’il fallait inventer une plate-forme libre, qui favorisât l’énonciation d’une parole plurielle, ouverte sur le large. C’est pour cette raison que s’est tenue du 28 au 31 octobre 2016 à Dakar et à Saint-Louis- du-Sénégal la première édition des Ateliers de la pensée. Une trentaine d’intellectuels et d’artistes du Continent et de ses diasporas se sont réunis pour réfléchir sur le présent et les devenirs d’une Afrique au cœur des transformations du monde contemporain. 
Leurs textes, présentés dans cet ouvrage, traitent de questions liées à la décolonialité, à l’élaboration d’utopies sociales, à la condition planétaire de la question africaine, à la quête de nouvelles formes de production du politique, de l’économique et du social, à l’articulation de l’universel et du singulier, à la littérature et à l’art, à la reconstruction de l’estime de soi, à la pensée de l’en-commun… Des regards croisés qui éclairent d’un jour nouveau les enjeux d’une Afrique en pleine mutation, ouverte à l’univers de la pluralité et des larges. 
Ce livre est un appel général et pressant à reprendre de vieux combats jamais clos et à en engager d’autres qu’appellent les temps nouveaux.
Achille Mbembe et Felwine Sarr.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le livre des départs

Gallimard - 2020

« Je suis un migrant, un chien mille fois blessé qui sait explorer une ville. Je sors et je fais des cercles autour de mon immeuble. Je renifle les bars et les restaurants ».

Velibor Čolić, à travers le récit de son propre exil, nous fait partager le sentiment de déréliction des migrants, et l’errance sans espoir de ceux qui ne trouveront jamais vraiment leur demeure. Il évoque avec ironie ses rapports avec les institutions, les administrations, les psychiatres, les écrivains, et bien sûr avec les femmes, qui tiennent une grande place ici bien qu’elles aient plus souvent été source de désir ardent et frustré que de bonheur. Son récit est aussi un hommage à la langue française, à la fois déchirant et plein de fantaisie.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Colonisation et propagande. Le pouvoir de l’image

Cherche Midi - 2022

Pendant plus d’un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio… tous les supports ont participé à cette apologie de la « plus grande France ». Au cœur de l’État, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l’idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l’entre-deux-guerres et se prolonger jusqu’aux dernières heures de l’Algérie française et même au-delà. Au cœur de cette dynamique, l’image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l’on appelait les « indigènes ».

Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l’adhésion du plus grand nombre à l’Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l’univers symbolique structurant l’imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l’identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d’un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la « mission civilisatrice » s’est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la « République coloniale », dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l’héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.

Avec Sandrine Lemaire, Nicolas Bancel, Alain Mabanckou et Dominic Thomas.

 

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Romans

Hendaye

Actes Sud - 2015

Dans une vieille méthode d’espagnol trouvée chez un bouquiniste, Jacques a bien du mal à reconnaître la langue ardente de ses tantes venues à Paris pleurer la mort de sa mère. Il sombre dans l’alcool et quitte son emploi pour se lancer à corps perdu dans l’apprentissage obsessionnel de cette langue maternelle interdite, convaincu qu’elle seule peut expliquer les fractures de son enfance (l’émigration de ses parents dans les années 1960, l’énigmatique disparition du père communiste, le passé trouble de la mère). Bientôt il se voit proposer de faire franchir à une mystérieuse mallette la frontière des Pyrénées, lors d’hypnotiques allers-retours par le train de nuit. S’installe alors un périlleux va-et-vient entre Paris et Madrid, le français et l’espagnol, le passé et le présent pour cet homme impliqué à son corps défendant dans une dangereuse affaire criminelle de contrebande et une impossible histoire de fascination sexuelle et linguistique.
Sous ses allures de roman policier, ce livre écrit dans une langue très singulière dit la difficulté de se structurer sans le recours de la langue identitaire, et de n’avoir que la frontière pour condition et patrie.

Traduit de l’espagnol par Claude Bleton.


Revue de presse

« Marcos Eymar montre comment la solitude de l’homme demeure sa plus vaste prison. Et signe un texte puissant à plusieurs entrées magnifiquement traduit par Claude Bleton. » Jean-Rémi Barland, La Provence

« Une traversée de deux pays, revécue jusqu’au cauchemar, dont Marcos Eymar tire un roman prometteur sur la violence durable du déracinement. » Ariane Singer, Le Monde des Livres