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Gallimard

1er mars 2017.
 

Carolina est une jeune Belge engagée dans une organisation humanitaire. Avec Romuald, médecin français intrépide rencontré en Afghanistan, elle prend fait et cause pour le mouvement des Indignés, et fonde un mouvement protestataire européen basé sur le modèle espagnol, visant à démanteler le système obsolète qui a mené les sociétés occidentales au chaos. Romuald en devient le porte-parole. Grâce à leur énergie, le mouvement prend vite de l’ampleur. Les partis traditionnels prennent peur devant cette déferlante inattendue, à laquelle un drame va donner un coup d’accélérateur. Carolina, mutilée par une grenade lors d’une manifestation, devient l’égérie du mouvement qui devient impossible à arrêter. En France, Romuald, élu président de la République, instaure une démocratie participative authentique. Le mouvement aura-t-il raison des conservatismes ? La première partie semble annoncer des changements positifs pour l’Europe et le monde.La seconde partie raconte l’extension de la révolution TOUS à la Grèce, ainsi que le spectaculaire redressement économique de ce pays, grâce à l’exploitation (polémique) des immenses réserves de gaz découvertes au large de la Crète. Cette deuxième partie se présente sous la forme des mémoires d’Eleftherios Viridis, commissaire européen à l’énergie et surtout père de Iannis Viridis, le leader assez ambigu du mouvement TOUS en Grèce.La troisième et dernière partie consigne le récit de Bogdan P., citoyen polonais installé depuis plus d’un an sur la petite place devant le parlement européen à Bruxelles, avec cet écriteau : « Justice pour Adam ». Son fils, Adam, est mort lors de la catastrophe écologique qui valut la démission d’Eleftherios Viridis et qui couvrit toute la côte Sud de la Baltique d’une épaisse et mortifère couche d’algues. Bogdan P. fait la grève de la parole et écrit. Son texte est pour la première fois rassemblé ici. Ce roman utopique est mené au galop. L’écriture est vive, les personnages bien incarnés, et la nature des mouvements protestataires qui secouent l’Europe est analysée avec finesse, sans optimisme excessif, même si l’auteur est fasciné par la capacité d’invention et d’insoumission pacifique des peuples.


 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Pax

Gallimard - 2024

"Ça commence avec un bateau, le paquebot George Washington, qui emmène le président Wilson en Europe, et ça finira avec le même bateau ramenant le président Wilson aux États-Unis. Entre les deux, je noue des boucles de temps avec passages réguliers au point de Paris 1919, dans l’espoir par-ci par-là de faire apparaître des dieux le long du chemin." Dans ce voyage littéraire, Grégoire Polet traite la matière historique comme du souvenir personnel, vivant, où tout est intimement lié, tressé, aussi éloignés que les événements ou les personnages puissent paraître. L’écriture circule dans le temps comme le sang dans un corps, descendant dans le dix-huitième siècle, remontant vers aujourd’hui, retournant à 1919... Ainsi chemine-t-on en compagnie de Wilson, qui vient en Europe pour la paix de 1919, mais aussi de Da Ponte, le librettiste de Mozart, qui fait la traversée inverse un siècle plus tôt et s’installe à New York, ou de Goya, de Victor Hugo, de Marcel Proust, qui reçoit le Goncourt justement en 1919 et à qui le narrateur rend une visite importante pour sa compréhension du temps. Ce roman d’une grande virtuosité déborde d’un plaisir d’écriture communicatif. On en sort secoué, avec le sentiment d’avoir vécu une véritable aventure littéraire.