Isabelle Eberhardt, un destin dans l’islam
Tallandier
10 mars 2017.
Sa vie est un roman. Quoi de plus libre que la vie brève et intense d’Isabelle Eberhardt ? Née en Suisse en 1877 d’une aristocrate russe et de père inconnu, l’éducation avant-gardiste qu’elle reçoit la conduit à la rébellion, à l’exotisme et à l’aventure. Morte tragiquement à vingt-sept ans, elle connaît toutes les fulgurances et ose tous les tabous. Excessive et idéaliste, scandaleuse et mystique, Isabelle Eberhardt ne se pose aucune limite. Sa vie sera celle de tous les possibles. La jeune fille parle huit langues, dévore les livres et rêve de devenir écrivain. La mode est à l’orientalisme, elle embarque pour l’Algérie et ses grands espaces. Eblouie, la jeune russe, habillée en cavalier arabe, chevauche le désert en se rebaptisant "Si Mahmoud ". Ses aspirations à la beauté, à la paix intérieure sont comblées lorsqu’elle se convertit à l’islam. Mais peu importe les règles de la foi, pourvu qu’elle ait l’ivresse, car Isabelle est une jouisseuse qui fume du kif et enchaîne les conquêtes masculines. Première occidentale initiée soufie, première femme reporter de guerre, l’écrivain dénonce les méfaits d’un certain colonialisme et nous propulse au coeur d’un monde arabe fascinant.
Revue de presse :
- « L’intérêt de cette biographie fictionnalisée est d’inventer au plus près des livres déjà écrits sur ou par Isabelle Eberhardt en donnant l’illusion de partager ses émois, ses épreuves et ses émerveillements. »
Christiane Chaulet Achour, Diacritik
- « Tiffany Tavernier raconte, au plus près du personnage, l’attachement indéfectible au Sahara et à ses habitants, sa quête d’absolu par l’écriture, mais aussi les excès de boissons et toutes sortes de débauches. »
Nathalie Iris, Mots en marge
- « Un livre lumineux, éclairé par le destin de cette femme hors du commun. »
Olivia Phelip, ViaBooks
DERNIER OUVRAGE
Romans
En vérité, Alice
Sabine Wespieser Éditeur - 2024
Aux urgences, Alice se reproche de s’être abîmé le bras en tombant dans la cuisine. Elle aurait dû reculer vers le tapis du salon… Et, quand la médecin lui demande devant qui, devant quoi elle a battu en retraite, la jeune femme esquive. Le diagnostic la désespère : trois semaines avec une atèle, alors qu’ils déménagent à Paris. Et son homme qui ne dort plus, il a tant de problèmes, ils s’aiment si fort. Personne ne la comprend, ni cette praticienne suspicieuse, ni ses amis, ni sa mère, convaincue qu’il finira par la tuer.
Comme souvent dans les romans excellents, tout est dit dès la première scène : reste à savoir si, et comment, Alice parviendra à fuir cette emprise. Mené tambour battant, ponctué de trouées de lumière, même dans les scènes les plus sombres, ce livre nous conduit sur des chemins absolument inattendus : sommée par le monstre avec qui elle vit de trouver du travail, Alice, qui a interrompu ses études de droit quand elle l’a rencontré́ cinq ans auparavant, n’a guère de possibilités. Vendeuse ou serveuse, c’est hors de question pour celui qui la veut toute à lui. La chance lui sourit dans l’église du quartier où, totalement athée pourtant, elle se réfugie lors de ses rares moments de répit. Elle y avise une mystérieuse petite annonce : « L’association diocésaine de Paris recrute un(e) assistant(e) pour le Promotorat des causes des saints. »
À sa grande surprise, l’évêque responsable la recrute à l’issue d’un bref entretien, trop heureux d’avoir enfin trouvé quelqu’un d’apparemment censé – plutôt que les illuminés qui briguaient le poste – pour remettre de l’ordre dans les dossiers délaissés par son prédécesseur. La voilà embarquée, et nous avec elle, dans un univers dont elle ignore tout : il s’agit, comprend-t-elle, d’instruire des candidatures à la canonisation, première étape d’une interminable procédure qui bien sûr doit s’achever à Rome, si elle n’est pas interrompue avant, tant les conditions suspensives sont nombreuses et complexes.
Tout semble jouer en défaveur d’Alice : elle souffre d’une timidité maladive depuis son arrivée à Paris, à l’âge de dix ans, vécue comme l’enfouissement sous une chape de plomb après une enfance radieuse au Guatemala ; son compagnon, excédé de ne plus l’avoir à son entière disposition, lui fait subir un harcèlement constant ; et elle a évidemment bien du mal à comprendre ce que l’on attend d’elle.
Malgré tout, aidée par des prélats et des collègues d’une bienveillance sans limites, elle parvient à se familiariser avec les documents dont elle a la charge, découvrant à leur lecture les destinées extraordinaires de ces « Serviteurs de Dieu », « Vénérables » ou « Bienheureux » qu’il s’agit d’évaluer et dont Tiffany Tavernier ponctue son récit, illuminant dans le même mouvement son texte et le quotidien de sa protagoniste.
À la faveur d’extraordinaires rebondissements, la puissante romancière invite le monde extérieur dans la bulle de déni où s’est réfugiée Alice, l’autorisant à se frayer un chemin vers sa propre vérité. Ce n’est pas là la moindre surprise du formidable portrait de femme qu’elle nous offre, fidèle à sa compassion pour les âmes tourmentées dont elle sait voir la clarté.
- « De la vie des futurs saints parisiens et de l’existence douloureuse d’une femme à bout de souffle, Tiffany Tavernier parvient à faire un roman dense, haletant. Un tour de force quand elle tisse la vie édifiante des bienheureux, la violence d’une emprise conjugale. Deux angles qui se rejoignent pourtant, avec la question impérative qui traverse le livre : quel sens peut avoir le sacrifice de soi-même ? Jusqu’où peut mener l’amour ? » La Croix
- « C’est un peu Kafka à l’Église. La pesanteur de procédures administratives au cœur du religieux. Dans son nouveau roman, Tiffany Tavernier nous plonge dans un monde méconnu, celui des bureaux chargés d’instruire les candidatures à la canonisation. » La Tribune
- « Un très très beau roman, Tiffany Tavernier est une brillante romancière qui nous livre un roman haletant et extrêmement bien documenté » France 2
- « Tiffany Tavernier, remarquée pour Roissy (Sabine Wespieser éditeur) analyse la dépendance à l’égard d’un homme violent et le déni, parallèlement à la découverte d’un monde catholique bienveillant. Sa fascination pour le processus visant à instruire une candidature à la canonisation aboutit à une documentation formidable qui réjouira ceux qui s’interrogent. » Le Pèlerin