GOEBEL Michael

Allemagne

18 avril 2017.
 
D. R

Né à Munich en 1976, Michael Goebel a étudié l’histoire à la Freie Universität de Berlin ainsi qu’au University College de Londres où il obtient son doctorat en 2006. Il devient Professeur d’histoire globale et de l’Amérique latine à la Freie Universität de Berlin en juin 2015 et se spécialise dans l’histoire de l’Amérique Latine au XXe siècle. Le premier livre de Michael Goebel se concentre sur le nationalisme et l’utilisation politique de l’histoire de l’Argentine au XXe siècle. Dans ses recherches, il a également travaillé sur la migration italienne et espagnole au tournant du 20e siècle.
Dans Paris, Capitale du Tiers-Monde, il étudie les engagements politiques, et plus précisément l’anti-impérialisme, de non-Européens à Paris à travers leurs migrations, leurs échanges et leurs réseaux. Si l’historiographie récente du monde post-colonial se veut, menée par des historiens, Michael Goebel s’écarte de l’approche anti-téléologique d’historiens comme Frederick Cooper. Il cherche dans l’anti-impérialisme non-européen de l’entre-deux-guerres les « germes » de l’anti-impérialisme tiers-mondiste post-1945. Pour cela, il s’insère dans une démarche d’histoire globale en confrontant des acteurs aux origines géographiques et sociales diverses, qu’ils soient Africains, Asiatiques ou Latino-américains. Il fait donc de la capitale française un outil et un exemple, choisi judicieusement, pour une pensée globale. Contrairement aux spécialistes des anti-impérialismes et du tiers-monde qui ont jusqu’ici plutôt privilégié une approche purement intellectuelle de ces questions, l’auteur choisit une approche sociale qui, selon lui, influence les idées et idéologies des différents protagonistes étudiés.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Paris, capitale du tiers monde

La Découverte - 2017

Ce livre retrace l’expansion, au cours de l’entre-deux-guerres, de l’anti-impérialisme mondial, mouvement dans lequel Paris joua un rôle de tout premier plan. La Ville Lumière accueillit en effet d’innombrables futurs leaders tiers-mondistes qui vinrent y faire, sans même le savoir, leur formation politique – formation qui, en retour, les mènera vers l’une des plus fantastiques déflagrations révolutionnaires de l’histoire. Dans ce Paris incroyablement cosmopolite où affluaient les âmes errantes venues du monde entier, on pouvait ainsi croiser Hô Chi Minh, Zhou Enlai, Léopold Sédar Senghor, C. L. R. James, George Padmore, Messali Hadj ou le révolutionnaire indien M. N. Roy. En étudiant le contexte sociopolitique parisien dans lequel ces apprentis activistes évoluaient, ce livre nous plonge dans des complots d’assassinat prétendument ourdis par des étudiants chinois, dans des manifestations menées par des nationalistes latino-américains, ou simplement dans la vie quotidienne des ouvriers algériens, sénégalais ou vietnamiens.
Sur la base de rapports de police et autres sources de première main, Michael Goebel montre le rôle de force motrice essentiel joué par les mouvements migratoires et les interactions vécues au sein des milieux immigrés dans le développement de l’opposition à l’ordre impérial mondial, qui a fait se croiser les histoires de peuples issus de trois continents. S’appuyant sur les travaux de l’histoire globale et impériale, et sur les études des questions migratoires et " raciales " en France, ce livre ne propose rien de moins qu’une compréhension renouvelée des origines de l’idée de tiers monde et de tiers-mondisme.


Bibliographie