GRENOUILLEAU Olivier

France

19 mars 2018.

Historien, auteur de nombreuses publications, Olivier Grenouilleau est spécialiste de l’esclavage et son abolition. Il a notamment publié Les traites négrières (prix de l’essai de l’Académie française 2005) et Qu’est-ce que l’esclavage ? (grand prix d’histoire de l’Académie française 2015). Son dernier ouvrage La révolution abolitionniste, essai d’histoire globale sur l’abolitionisme, met en lumière le caractère profondément révolutionnaire d’un projet idéaliste, qui n’a d’abord mobilisé que quelques individus avant de devenir un phénomène plus global.

 

Membre de l’Academia Europaea, Olivier Grenouilleau est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du capitalisme, des traites négrières, des esclavages et de leurs abolitions. Il a notamment publié Les traites négrières (prix de l’essai de l’Académie française 2005) et Qu’est-ce que l’esclavage ? (grand prix d’histoire de l’Académie française 2015).

Né en 1962, Olivier Grenouilleau a passé toute son enfance dans la banlieue de Nantes. Après dix ans d’enseignement en collège et lycée, il soutient sa thèse d’histoire sur le milieu négrier de la ville de Nantes, puis commence sa carrière universitaire en 1995 en tant que maître de conférence à l’université de Bretagne Sud.

Après avoir publié le fruit de ses recherches sur ce qu’est devenu l’argent des traites négrières, il signe en 2004 Les Traites négrières, un essai d’histoire globale qui tente de restituer dans son ensemble la complexité de cette histoire, débarrassée des clichés et des tabous.

En mai 2007, il devient professeur d’histoire à l’Institut d’études politiques de Paris et rejoint deux ans plus tard le groupe Histoire et géographie de l’inspection générale de l’Éducation Nationale. Avec Qu’est ce que l’esclavage ? publié en 2014 chez Gallimard, Olivier Grenouilleau poursuit ses recherches comparant l’esclavage aux autres formes d’exploitation de l’homme, depuis l’invention de l’esclavage au néolithique jusqu’à nos jours.

Olivier Grenouilleau a publié l’année dernière deux ouvrages essentiels. Quand les européens découvraient l’Afrique intérieure, où l’historien revisite un chapitre peu connu de l’époque précoloniale à travers le récit de sept explorateurs français et anglais. Et un essai d’histoire globale sur l’abolitionnisme, La révolution abolitionniste, sujet qu’il revisite à travers ses trois grandes dimensions : chronologique, géographique et thématique. Olivier Grenouilleau met alors en lumière le caractère profondément révolutionnaire de ce projet, qui n’a d’abord mobilisé que quelques individus avant de devenir un phénomène plus global.


Bibiographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La révolution abolitionniste

Gallimard - 2017

Dans cette nouvelle étude d’histoire globale, Olivier Grenouilleau revisite à neuf les trois grandes dimensions d’un très vieux sujet : chronologiques, en remontant dans le passé à partir des XVIIIe et XIXe siècles, parfois jusqu’à l’Antiquité ; géographiques, en portant le regard au-delà du monde occidental, jusqu’à la Chine, au Japon et aux mondes musulmans ; thématiques, en dépassant l’histoire des religions, pour se pencher sur l’analyse de la pensée et des pratiques politiques, la géopolitique et les relations internationales.Loin de se réduire à la France et à Victor Schœlcher ou aux États-Unis et à l’Atlantique colonial, la question de l’abolitionnisme couvre en effet un large spectre. Si l’esclavage n’est jamais allé de soi (sinon pourquoi aurait-on inventé tant d’alibis pour le légitimer ?), ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle que des hommes se sont élevés afin non de le réformer ou de l’« humaniser », mais de l’abolir.L’auteur montre que ce caractère profondément révolutionnaire (et largement méconnu) du projet abolitionniste se conjuguait avec un réformisme de l’action. Apparu autour de quelques hommes inscrits dans des réseaux internationaux, il s’est incarné dans la création de sociétés abolitionnistes, qui, via la Grande-Bretagne, parviendront à le transformer en une croisade planétaire.Quoique fondé sur des valeurs profanes et religieuses, l’abolitionnisme dut sans cesse se justifier sur le terrain de l’utile, et notamment de l’économie politique. Cela n’alla pas sans des relations ambiguës entre abolitionnisme et colonisation, au nom d’un « commerce légitime » avec l’Afrique en particulier. Au final, Olivier Grenouilleau montre comment le projet abolitionniste a pu s’élever d’un combat solitaire de quelques individus à un phénomène global inaugurant une liste ininterrompue de conquêtes au nom des droits de l’homme.


Revue de presse :