SERNA Pierre

France

12 avril 2017.
 
D. R

Docteur ès lettres et agrégé d’histoire, Pierre Serna enseigne l’histoire moderne à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et dirige de l’Institut d’histoire de la Révolution française depuis 2013 et l’Histoire des Révolutions atlantiques à Sciences-Po Paris.
Il effectue ses premiers travaux de recherche sous la direction de Michel Vovelle, successeur deux ans auparavant d’Albert Soboul, à la chaire d’histoire de la Révolution française. Il obtient l’agrégation d’histoire en 1986 et enseigne successivement au lycée Faidherbe à Lille, au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye, puis à l’université de Catane en Sicile, en tant que lecteur/attaché linguistique des services culturels de l’ambassade de France en Italie.
Pierre Serna consacre sa thèse de doctorat à un révolutionnaire méconnu, Pierre-Antoine Antonelle, aristocrate, ancien maire d’Arles et jacobin engagé dans les grands combats démocratiques de la Révolution et du Directoire, un des premiers penseurs du concept de démocratie représentative. En 1998, à la suite de la publication de cette thèse, il obtient le grand prix d’histoire du conseil général des Bouches-du-Rhône, attribué par un jury présidé par les historiens Maurice Agulhon et Robert-Henri Bautier.
Il est maître de conférences en histoire moderne à l’université de Reims Champagne-Ardenne de 1995 à 1998, avant d’être nommé à Paris I à la rentrée universitaire 1999. En 2008, il devient professeur des universités et prend la tête de l’Institut d’histoire de la Révolution française, dixième directeur depuis sa fondation par Georges Lefebvre en 1937.
Membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire, il est engagé à ce titre et en tant que directeur de l’IHRF, dans la réflexion sur les manières d’enseigner la Révolution et les usages de celle-ci dans l’espace public contemporain, et tout particulièrement dans les discours politiques.
Il dirige la revue électronique La Révolution française, cahiers de l’Institut d’Histoire de la Révolution française, sur le portail Revues.org, et qui reprend le titre d’une revue anciennement fondée par Alphonse Aulard en 1821. Il est également directeur de la collection « La chose publique » aux éditions Champ Vallon.
Après avoir consacré une vingtaine d’années de recherches aux élites dans le processus révolutionnaire (nobles jacobins, « girouettes » et noblesse d’État de 1789 à 1816), il travaille désormais sur les humbles en révolution (peuple, esclaves, vieillards et animaux). On lui doit également l’invention du concept d’extrême-centre, qu’il théorise en 2005 dans son ouvrage La République des girouettes. 1789-1815 et au-delà. Une anomalie politique française, la France de l’extrême-centre.
Il est aussi engagé dans d’autres terrains de recherche, il s’intéresse principalement à la culture de la violence dans l’Ancien Régime, ainsi qu’aux idées et aux pratiques républicaines élaborées par la Révolution, plus particulièrement sous le Directoire. De plus, il consacre une partie de ses travaux à la place de l’animal au XVIIIe siècle, notamment son rôle et son omniprésence dans le paysage urbain, mais aussi dans l’histoire politique et des représentations.
Actuellement, il anime un courant de recherche sur la Révolution atlantique et l’histoire internationale de la fin du XVIIIe siècle, autour de la naissance de nouvelles expériences politiques, et la circulation du modèle républicain.
Début 2011, il publie plusieurs textes à propos de la révolution tunisienne et de la révolution égyptienne. Il critique en particulier les analyses faites par certains historiens en parallèle avec les événements de 1789, dans les colonnes du journal Le Monde. En 2015, il s’élève contre les mensonges et les fantasmes relayés dans l’opinion et les médias à propos des nouveaux programmes d’histoire au collège, et signe à ce titre une tribune dans Le Monde.

En 2016, il publie un essai intitulé L’animal en République : en s’appuyant sur des textes de loi datant du XIXe siècle, il interroge la condition animale dans l’histoire de la république française. Ces méditations sur le droit et la sensibilité des animaux démontrent une prise de conscience de la menace que l’homme fait peser sur l’environnement, et élaborent une préface lucide à nos inquiétudes contemporaines.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

L’animal en République

Anacharsis - 2016

En 1802, l’Institut national lançait un concours public sur le thème suivant : « Jusqu’à quel point les traitements barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale publique ? Et conviendrait-il de faire des lois à cet égard ? »
En 1804, l’Institut avait reçu vingt-huit dissertations, sorties de la plume de citoyens connus ou anonymes. Ce sont ces documents retrouvés qui forment le socle de cette étude.
Ces réflexions dévoilent d’abord à quel point les tensions politiques du moment déterminent la pensée sur l’animal : en ces temps de rétablissement de l’esclavage et avec l’arrivée au pouvoir de Bonaparte, c’est la conception de tout un ordre naturel hiérarchisé – miroir du monde social – qui se voit débattue.
Mais au-delà, ces méditations sur le droit et la sensibilité des animaux démontrent une prise de conscience de la menace que l’homme fait peser sur l’environnement, et élaborent une préface lucide à nos inquiétudes contemporaines.


Revue de presse