L’ANIMAL, LA NATURE, NOUS-MÊMES : CHANGEMENT DE REGARD

UN GRAND APRÈS MIDI AU VAUBAN 1

3 juin 2017.
 

"Le long voyage de Jane Goodall", de Lorenz Knauer

En ouverture, un fascinant documentaire sur celle qui a consacré sa vie à la protection et à l’étude des chimpanzés, la première à avoir fait remarquer que les singes fabriquent et utilisent des outils. Ses recherches ont contribué à transformer en profondeur le regard porté sur les primates et sur la distinction entre eux et l’homme. La scène où le singe qu’elle rend à la vie sauvage revient vers elle et la prend longuement dans ses bras attendrirait une pierre.

Le long voyage de Jane Goodall - Lorenz Knauer

L’animal et nous, l’animal en nous
La mutation de notre regard sur l’animalité, les potentialités des animaux, leur capacité à éprouver des émotions ou à réfléchir, a quelque chose de stupéfiant : comme si après une glaciation de plusieurs siècles quelque chose s’ouvrait enfin, jusque-là presque frappé d’interdit. Qui va de pair avec une interrogation nouvelle sur notre propre animalité : c’est notre rapport au monde, à la nature et à nous-mêmes, qui est en train de muter.

Abby Geni © D.R. / Corinne Pelluchon / Pierre Serna © D.R.

Avec Michel Serres, Stéphane Audeguy, Corine Pelluchon, auteur d’un Manifeste animaliste (Alma) – « Nos rapports aux animaux sont un miroir dans lequel nous voyons ce que nous sommes devenus au fil des siècles » – Pierre Serna, historien, auteur de L’animal en République (Anacharsis) sur la condition animale dans l’histoire de la République française, l’américaine Abby Geni qui signe un premier roman saisissant, Farallon Islands (Actes Sud) où la violence humaine se déchaîne, dans et face à une nature omniprésente et Luc Jacquet, dont nous projetterons son superbe film l’Empereur et que nous retrouverons au final pour une rencontre avec le public.

L’empereur de Luc Jacquet

Douze ans après La Marche de l’Empereur, Luc Jacquet nous revient avec L’Empereur, sur l’éveil d’un jeune manchot, filmé au quotidien, répondant au mystérieux appel qui lui fait rejoindre l’océan au prix d’incroyables épreuves pour assurer sa survie et celle de son espèce. Images sublimes, regard d’une empathie bouleversante. Un grand film et une belle aventure humaine.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Histoire du lion Personne

Seuil - 2016

"Il est absolument impossible de raconter l’histoire d’un lion, parce qu’il y a une indignité à parler à la place de quiconque, surtout s’il s’agit d’un animal. Il est absolument impossible de raconter l’histoire du lion Personne, qui vécut entre 1786 et 1796 d’abord au Sénégal, puis en France. Cependant, rien ne nous empêche d’essayer. " Histoire du lion Personne de Stéphane Audeguy entremêle, en une série de tableaux picaresques, la vie d’un lion à l’Histoire de France de la fin de l’Ancien Régime au Directoire. Sur les rives du Sénégal, le long des routes de France, derrière les grilles de la ménagerie de Versailles, se dessine une odyssée animale peuplée de personnages humains.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Darwin, Bonaparte et le Samaritain

Le Pommier - 2016

« Darwin raconta l’aventure de flore et de faune ; devenu empereur, Bonaparte, parmi les cadavres sur le champ de bataille, prononça, dit-on, ces mots : « Une nuit de Paris réparera cela ». Quant au Samaritain, il ne cesse, depuis deux mille ans, de se pencher sur la détresse du blessé. Voilà trois personnages qui scandent sous mes yeux trois âges de l’histoire.
Le premier, long, compte des milliards d’années. Réussissant à dater les événements dont elles s’occupent, les sciences contemporaines racontent le Grand Récit de l’univers, de la planète et des vivants, récit qui déploie nos conditions d’habitat et de nourriture, sans lesquels nous ne vivrions ni ne survivrions.
Pendant des milliers d’années, le deuxième, dur, répète cette guerre perpétuelle dont un chiffre bien documenté dit qu’elle occupa 90% de notre temps et de nos habiletés.
Quant au dernier, doux, il glorifie, depuis quelques décennies seulement, l’infirmière, le médecin, la biologiste dont les découvertes et les conduites redressèrent à la verticale la croissance de notre espérance de vie ; puis le négociateur, qui cherche la paix ; enfin l’informaticien qui fluidifie les relations humaines.
Histoire ou Utopie ? Il n’y a pas de philosophie de l’histoire sans un projet, réaliste et utopique. Réaliste : contre toute attente, les statistiques montrent que la majorité des humains pratiquent l’entraide plutôt que la concurrence. Utopique : puisque la paix devint notre souci, ainsi que la vie, tentons de les partager avec le plus grand nombre ; voilà un projet aussi réaliste et difficile qu’utopique, possible et enthousiasmant. » Michel Serres


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Documentaire

L’empereur

(Bonne Pioche Productions/Paprika Films/2017/84’) - 2017

À travers le regard et les souvenirs de son aîné, un jeune manchot se prépare à vivre son premier voyage… Répondant par instinct au mystérieux appel qui l’incite à rejoindre l’océan, découvrez les incroyables épreuves qu’il devra à son tour traverser pour accomplir son destin et assurer sa survie et celle de son espèce. Marchez avec lui dans les paysages éphémères de l’Antarctique, ressentez la morsure du vent et du froid qui l’attendent à chaque pas et plongez avec lui dans les fonds marins jusqu’alors inexplorés.


Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Manifeste Animaliste

Alma, 2017 - 2016

Soulignant l’universalité de la cause animale, Corine Pelluchon montre que les violences infligées aux animaux reflètent les dysfonctionnements de la société. Raison pour laquelle il est nécessaire de politiser la cause animale et de donner des repères théoriques et pratiques pour y parvenir.

Pour commencer, il convient de cesser la stigmatisation et l’ère des compromis qui ne donnent aucun résultat tangible. Stratégiquement, ensuite, il faut aider les personnes travaillant dans l’élevage, l’expérimentation, l’alimentation ou la mode, à se reconvertir et à innover, étant entendu que la principale cause de l’exploitation animale provient d’un système économique qui étend la dérégulation sur toute la surface de la terre.
Sensibiliser dès le plus jeune âge, découvrir la richesse des existences animales, enseigner l’éthique animale et l’éthologie dans le secondaire et à la faculté également. Car la culture et l’éducation sont les piliers de la justice.

Corine Pelluchon entend ainsi donner aux citoyens, aux représentants politiques, et aux différents acteurs de l’économie les moyens d’opérer la transition vers une société juste prenant en compte les intérêts des humains et ceux des animaux.


Revue de presse

« Le but de ce petit livre est moins de convaincre le mangeur de viande indécis que de rassembler et politiser les personnes déjà sensibles à cette cause.Il est temps, selon l’auteure, que l’animalisme devienne une « force politique et sociale », inséparable de la lutte contre les autres formes d’exploitation et d’injustice (racisme, sexisme). » Le monde des idées

« La philosophe a tout compris, depuis toujours, et ce, bien avant la (très bonne) littérature florissante régulièrement consacrée au sujet. Pour preuve l’émergence, en novembre dernier, d’un Parti animaliste, inédit en France, destiné à pallier le manque et la lâcheté de la classe politique, d’une importance capitale, si tant est que les candidats à la présidentielle et aux législatives- s’emparent des divers thèmes dans leurs campagnes respectives. Et c’est pas gagné. Allez, un peu de courage ! » Charlie Hebdo

« Inscrivant ses propositions dans une démarche ouverte, non sectaire, elle cherche les conditions d’un rassemblement large, incluant véganes et non-véganes, pour initier une véritable révolution sociale. Les dernières phrases de son livre : « Animalistes de tous les pays, de tous les partis, de toutes les confessions unissez-vous. La cause animale est universelle ; elle appartient à tous. En rendant justice aux animaux c’est notre âme que nous sauvons et notre avenir que nous assurons. Nous avons un monde à y gagner ». » Mediapart

 

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Romans

Farallon Islands

Actes Sud - 2017

« Il n’existe pas de lieu plus solitaire que les Îles Farallon. Le reste du monde peut disparaître — les humains être éradiqués par une pandémie, une météorite, une révolte zombie —, nous serions les derniers à l’apprendre. Nous serions les seuls épargnés. »
Au large de la Californie, sur une île inhabitée au cœur d’un archipel quasi inaccessible et livré aux caprices des vents, Miranda, jeune photographe spécialiste de la faune sauvage, découvre un monde parallèle aussi séduisant que terrifiant, où la menace vient tout autant de la spectaculaire hostilité de la nature que de l’étrange réticence de la micro-communauté scientifique qui l’accueille.
Abby Geni signe un premier roman comme un grand-huit des sensations, et pose un univers inoubliable, à mi-chemin entre David Vann et Laura Kasischke.
En immersion totale parmi les requins, les baleines, les phoques, les oiseaux et les biologistes un peu autistes, entre thriller psychologique, vertigineux huis-clos et défi sportif de survie, un page-turner à la puissance d’évocation renversante.
« Mais les pires sont les goélands. Ils tuent pour se nourrir. Ils tuent pour le plaisir. Ils tuent sans raison valable. Ce sont des tueurs professionnels. Ils tournoient au-dessus des îles, le bec ensanglanté et une lueur folle dans les yeux. Il m’a fallu un moment pour comprendre ce que Lucy voulait dire
quand elle a écrit C.F.C.B. dans le journal de bord.
Ce sigle signifie « Crâne Fendu à Coups de Bec », la technique meurtrière de prédilection des goélands.
Six oisillons morts, trouvés C.F.C.B aux Catacombes des macareux.
L’Île du Sud-est est jonchée de cadavres. »

 

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Essais

L’animal en République

Anacharsis - 2016

En 1802, l’Institut national lançait un concours public sur le thème suivant : « Jusqu’à quel point les traitements barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale publique ? Et conviendrait-il de faire des lois à cet égard ? »
En 1804, l’Institut avait reçu vingt-huit dissertations, sorties de la plume de citoyens connus ou anonymes. Ce sont ces documents retrouvés qui forment le socle de cette étude.
Ces réflexions dévoilent d’abord à quel point les tensions politiques du moment déterminent la pensée sur l’animal : en ces temps de rétablissement de l’esclavage et avec l’arrivée au pouvoir de Bonaparte, c’est la conception de tout un ordre naturel hiérarchisé – miroir du monde social – qui se voit débattue.
Mais au-delà, ces méditations sur le droit et la sensibilité des animaux démontrent une prise de conscience de la menace que l’homme fait peser sur l’environnement, et élaborent une préface lucide à nos inquiétudes contemporaines.


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