22 mai 2017.
- © Michael Lionstar
Fabuleux. No Home aura été l’événement littéraire 2016 aux États-Unis. D’une émotion, d’un souffle, d’une maîtrise stylistique qu’on a comparée aux plus grands livres de Toni Morrison. À ceci près qu’il s’agit d’un premier roman… Une immense fresque, à travers le destin de deux sœurs, l’une mariée de force à un Anglais, l’autre vendue comme esclave.
Arrivée aux États-Unis à l’âge de 2 ans, Yaa Gyasi a fait ses études à Stanford, fréquenté les ateliers d’écriture de l’université de l’Iowa, mais c’est un voyage au Ghana qui aura été l’élément déclencheur d’une carrière qui s’annonce grande, très grande.
- Samedi 16h45, Café Littéraire
XVIIIe siècle, au plus fort de la traite des esclaves. Effia et Esi naissent de la même mère, dans deux villages rivaux du Ghana. La sublime Effi a est mariée de force à un Anglais, le capitaine du Fort de Cape Coast. Leur chambre surplombe les cachots où sont enfermés les captifs qui deviendront esclaves une fois l’océan traversé. Effi a ignore que sa soeur Esi y est emprisonnée, avant d’être expédiée en Amérique où des champs de coton jusqu’à Harlem, ses enfants et petits- enfants seront inlassablement jugés pour la couleur de leur peau. La descendance d’Effia, métissée et éduquée, connaît une autre forme de souffrance : perpétuer sur place le commerce triangulaire familial puis survivre dans un pays meurtri pour des générations.
Navigant brillamment entre Afrique et Amérique, Yaa Gyasi écrit le destin d’une famille à l’arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable.
Roman traduit de l’anglais par Anne Damour.