LUNDI DÈS 14H AU THÉÂTRE CHATEAUBRIAND

Après-midi Jack London

4 juin 2017.
 

Tour à tour voyou, vendeur de journaux, livreur de glace, ouvrier, indicateur de police, chasseur de phoques, «  vagabond du rail  », étudiant, militant socialiste, chercheur d’or au Klondyke, écrivain, rancher, coureur de mondes, journaliste des abîmes, sa vie est devenue une légende, au point d’absorber son œuvre. Il fut un géant «  bigger than life  », mais il fut aussi un tissu de contradictions sur lesquelles on glisse un peu vite. Militant communiste, annonciateur de mai 68, écologiste avant la lettre ? Peut-être est-il temps, alors que la Pléiade rassemble deux volumes de ses textes, de le considérer d’abord pour ce qu’il fut : un immense écrivain… Une rencontre entre Olivier Weber (Jack London, l’appel du grand ailleurs, Paulsen) et Michel Le Bris (Jack London l’enfant rebelle du rêve américain, France 3, 1995). Précédé par le film L’enfant rebelle (collection «  Un siècle d’écrivains  »).

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Dictionnaire amoureux de l’aventure

Plon - 2024

D’Ulysse aux himalayistes, en passant par les corsaires et les ethnologues, Olivier Weber nous livre un Dictionnaire amoureux de l’aventure très personnel. Où il est question, aussi, de soif de l’inconnu, de courage, d’empathie et d’engagement.

Sur les chemins hasardeux de l’aventure, on croise des explorateurs, des savants, des forbans, des humanitaires, des capitaines courageux, des charlatans, tous héros ou anti-héros qui ont poussé l’écrivain à s’aventurer lui aussi, jusqu’au plus profond de l’Amazonie ou sur des montagnes d’Asie, en mer de Chine ou sur les routes de la Soie, dans des savanes africaines, des maquis inconnus ou lors d’expéditions. En chemin sont esquissés l’art de la fuite et la propension à toujours repousser nos horizons, comme si l’esprit d’aventure gardait intrinsèquement une part de mystère mais restait accessible à tous.
Ce frisson de l’aventure, cette quête de « l’inconnu immense » cher à l’explorateur Richard Burton, nous les connaissons pour beaucoup, rêveurs des confins, coureurs de méridiens, arpenteurs des bois ou pérégrins tourmentés, par volonté de dépassement de soi, goût du risque ou besoin d’humanisme. Avec des escales dans des ports improbables, des criques de brigands, des îles avec ou sans trésor, des camps de guérilla perdus, faux Eldorados ou vrais Édens, péripéties extraordinaires ou ratages fameux, par forte tempête ou calme plat, ce livre à l’écoute du chant du monde nous invite à découvrir des lieux, des mythes, des personnages qui composent les paysages lointains ou proches de l’aventure. Et le voyageur passionné nous entraîne sur toutes ses routes et sentes, porté par l’appel du Grand Dehors, la tension entre l’errance et la demeure, et toujours par désir de liberté.