BRETAGNE - USA

DE GUY LE QUERREC À YOUENN GWERNIG

3 juin 2017.
 
Pendant les courses de chevaux. À marée basse, la baie est utilisée comme hippodrome. Plouescat. Baie Kernic. Finistère nord. Bretagne. Dimanche 5 août 1973. © Guy Le Querrec / Magnum Photos

Il a couru le monde, d’Afrique en Amérique, il est reconnu comme un des grands témoins de l’aventure du jazz, il signe cette année un magnifique album sur sa Bretagne au cœur, où chacun reconnaîtra un peu de la sienne (Les éditions de Juillet). Et on le suivra sur la piste de Big Foot, le grand chef indien, aux côtés de ses amis Sioux, dans la neige et le froid (The Ride, film de Stéphanie Gillard). Bretagne-USA : une vieille histoire nous lie. Dont témoigne la belle amitié entre Jack Kerouac, aux racines bretonnes, et Youenn Gwernig, poète et chanteur qui vécut à New York. René Tanguy accompagne en photos leur correspondance enfin exhumée par Annaïg Baillard, la fille de Youenn : Sad Paradise, la dernière route de Jack Kerouac (éditions Locus Solus).

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Guy Le Querrec en Bretagne

Les Éditions de Juillet - 2016

Guy Le Querrec en Bretagne retrace 40 ans de photographies d’une Bretagne à la fois traditionnelle et contemporaine, ancrée dans sa culture et ouverte sur les autres. Des ouvrières des conserveries de Douarnenez aux cueilleurs d’artichauts du Léon, des bals populaires aux cafés enfumés, des fêtes de famille aux pardons traditionnels, Guy Le Querrec nous emmène dans l’intimité d’habitants qui font la richesse de ce territoire.

Guy Le Querrec en Bretagne n’est pas un livre de plus sur la Bretagne, c’est la mémoire vivante d’un grand photographe.

Jim Harrison a préfacé en 2001 son livre Sur la piste de Big Foot avec ces mots : « Guy Le Querrec a l’œil splendide mais impitoyable d’un tragédien... Ces photos allumeront un feu dans votre esprit, un feu qui durera toujours si vous êtes un être humain digne de ce nom ».


Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Autres

Sad Paradise

Locus Solus - 2017

« Tu me manques vraiment. Je crois que tu es le seul homme que je connaisse aujourd’hui dont la conversation et la présence sont un cadeau ». Écrite par Jack Kerouac - initiateur de la Beat Génération, pour qui, on le sait, la fraternité était une forme d’oxygène - cette phrase adressée à Youenn Gwernig résume l’intensité et la sincérité de l’amitié fulgurante qui réunit l’un des plus grands écrivains américains du 20e siècle et un poète,musicien et sculpteur breton, alors inconnu. Noué en 1966, ce fil fut rompu en 1969, avec la mort de Jack.

Pendant ces trois années, une relation épistolaire entre les deux artistes s’accompagne de rencontres mémorables, de virées nocturnes, de cuites gigantesques… Ils discourent de littérature et d’art, mais le vrai sujet de leur débat est la Bretagne, son histoire, sa culture.

Jack Kerouac, dont l’origine de la famille est bretonne est obsédé depuis toujours par le mystère de sa généalogie. Il n’aura pas le temps de percer ce mystère. Les difficultés financières et sa dépendance à l’alcool ne feront que reporter à l’infini ce retour aux sources. Il meurt en octobre 1969, avec le billet d’avion dans la poche. Il ne rejoindra pas Youenn dans ce Centre-Bretagne dont ils étaient originaires.

Les lettres reproduites en fac-similé dans ce livre en font l’histoire. Les photographies de René Tanguy en fixent la géographie . Orpailleur fétichiste, traquant les miettes de destinée de Youenn et Jack, ses deux “grands frères” éclaireurs, sur la rivière Merrimack au Canada, à New York ou au fond des Monts d’Arrée, il s’est découvert archéologue de son identité, écrivant sa propre fiction.

Ce livre de photographie à la fragilité revendiquée associe l’énergie géniale de Jack, la fidélité de Youenn et l’hommage, hanté et reconnaissant, que leur rend René, dans un chant visuel où le passé décomposé et l’oubli omniprésent, improvisent des instantanés d’amitié. On peut aussi y voir un état de la grâce primitive d’un monde volontairement indéfini, cueilli juste avant son effacement imminent.