Les lauréats du Prix Littérature-Monde 2017 sont...

25 mai 2017.
 

La romancière vietnamienne, Anna Moï, a été primée ce mercredi 24 mai par le jury du Prix littérature-monde pour son recueil Le Venin du papillon. L’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin a reçu le prix littérature-monde étranger pour son livre Le Messie du Darfour.

En mars  2007, à l’initiative de Michel Le Bris et Jean Rouaud, paraissait dans Le Monde des Livres le manifeste «  Pour une Littérature-monde en français  » signé par 44 écrivains. Le texte affirme l’urgence d’une littérature soucieuse de «  dire le monde  », de se frotter à lui pour en capter le souffle – autrement dit, d’une littérature libérée des idéologies qui jusqu’alors prétendaient la régenter. Naît alors le concept de «  littérature-monde  » ; délivrant la langue française de son pacte exclusif avec la nation pour devenir l’affaire de tous, sans d’autres frontières que celles de l’esprit.Retour ligne manuel
En 2014, l’association Étonnants Voyageurs, présidée par Michel Le Bris, et l’Agence Française de Développement se sont associées afin de créer le prix du même nom dont Paule Constant, Ananda Devi, Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel Le Bris, Atiq Rahimi, Jean Rouaud et Boualem Sansal composent le jury prestigieux.

Le prix «  Littérature-monde  » est double : l’un allant à un roman de langue française, l’autre à un roman étranger traduit, porteurs de cette idée de la littérature, tous deux publiés en France lors des douze derniers mois. Ce prix a vocation à devenir un grand prix littéraire de Printemps. Il est proclamé quelques jours avant le festival Étonnants Voyageurs et remis à Saint-Malo.
Tout savoir sur le prix Littérature-monde.

La remise du Prix aux lauréats aura lieu pendant Festival Étonnants Voyageurs, du 3 au 5 juin à Saint-Malo.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Douze palais de mémoire

Le roman fait alterner les monologues d’un père, Khanh, et de sa fille de six ans, Tiên, en fuite sur un bateau de pêche. Ils quittent, pour rejoindre les États-Unis, un pays qui n’est jamais nommé, le Vietnam sans doute. Au fil des chapitres, les voix du père et de la fille, mêlant souvenirs et récit de la traversée, reconstituent l’histoire, petite et grande, qui les a menés là. Deux visions et deux modes d’expression se succèdent : ceux de l’adulte, conscient de la gravité des événements qui les chassent de leur pays, et ceux de la fillette, dont la candeur et la drôlerie apportent une note de poésie au drame de leur situation. Khanh, fils d’un astrologue à la cour de l’ancien régime dynastique, a survécu à une révolution de type communiste grâce à ses compétences d’ingénieur : il a été affecté par le nouveau régime à la construction de ses premiers missiles balistiques. Ces compétences lui viennent de la constitution précoce de douze « palais de mémoire », adaptés de la méthode mnémotechnique antique des loci, qui lui ont permis de devenir un matheux accompli. À l’évocation de ses souvenirs, on comprend que la mère de Tiên, femme de Khanh, est morte dans l’explosion d’un des missiles inventés par Khanh alors qu’elle se trouvait dans une léproserie créée par deux bénévoles américains. Khanh craint que la fillette n’ait été contaminée par la maladie et fuit vers l’Amérique pour pouvoir la soigner. L’apprenant, le capitaine du bateau débarque le père et la fille sur l’épave d’un chalutier échouée sur le rivage. Ils survivent en se nourrissant de mouettes et de coquillages. La vague d’un tsunami les sauve en les emportant vers les côtes thaïlandaises.Le ton du roman est poétique et mélancolique, parfois drôle et parfois doux-amer, mais sans pathos. La grâce chatoyante de certaines descriptions de lieux, de mets, de paysages se mêle à la peinture retenue des émotions et à la délicatesse dans l’énoncé des sentiments. La mémoire est au centre du récit, fragments du passé qui remontent et se heurtent aux détails concrets d’une vie quotidienne chaotique et cependant pleine d’amour

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le Messie du Darfour

Zulma - 2016

« C’était la seule à Nyala et sans doute même dans tout le Soudan à s’appeler Abderahman. » Avec son prénom d’homme et sa cicatrice à la joue, terrible signe de beauté, Abderahman est la fille de fortune de tante Kharifiyya, sans enfant et le cœur grand, qui l’a recueillie en lui demandant de ne plus jamais parler de la guerre. De la guerre, pourtant, Abderahman sait tout, absolument tout.
C’est un jour de marché qu’elle rencontre Shikiri, enrôlé de force dans l’armée avec son ami Ibrahim. Ni une, ni deux, Abderahman en fait joyeusement son mari. Et lui demande de l’aider à se venger des terribles milices janjawids en en tuant au moins dix.
Formidable épopée d’une amazone de circonstance dans un monde en plein chaos, le Messie du Darfour est une histoire d’aventure et de guerre, une histoire d’amitié et de vengeance qui donne la part belle à l’humour et à la magie du roman.

Roman traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin


Revue de presse