Venus d’ailleurs

Liana Lévi

15 février 2018.
 

Ils sont arrivés à Lyon au printemps 2001. Ils ont un peu plus de vingt ans et leur voyage ressemble à celui de milliers d’autres Kosovars qui fuient la guerre : le passage clandestin des frontières, les mois d’attente poisseux dans un centre de transit avant d’obtenir le statut de réfugié... Mirko et sa sœur Simona partagent la même histoire et pourtant leur désir de France n’est pas tout à fait le même. Son intégration, Simona veut l’arracher au culot et à la volonté. Alors elle s’obstine à apprivoiser les lois du labyrinthe administratif et les raffinements de la langue. Mirko est plus sauvage. Pour lui, le français reste à distance. Il travaille sur des chantiers avant de regagner la solitude d’un foyer anonyme. Souvent, il pousse jusqu’aux lisières de la ville où il laisse sur les murs des graffs rageurs. C’est dans ces marges qu’il rencontre Agathe et tisse le début d’un amour fragile.
Dans de brefs chapitres, Paola Pigani dépeint avec délicatesse chaque nuance de l’exil. En filigrane, la beauté de la ville, le hasard des rencontres, le goût amer de la nostalgie.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Des orties et des hommes

Liana Lévi - 2019

Dans le hameau de Cellefrouin, la petite Pia observe intensément le travail des homme, les bêtes, les arbres, toute une vie qui bruisse autour d’elle. Entourée des ses grands-parents, immigrés italiens, de ses parents éleveurs et d’une fratrie très remuante, elle observe aussi la dureté de ce pays où l’on peine à gagner sa vie, où les fermes se dépeuplent, où un homme se pend dans son étable, où un adolescent tue son père. Bientôt, les murs des granges se couvrent d’affiches “Vivre et travailler au pays”, invitant les paysans d’ici à penser à ceux du Larzac en lutte. A l’occasion d’un voyage à Turin, au cours de l’été 1976, Pia s’éloigne pour la première fois des siens. A son retour, une terrible sécheresse rend tout méconnaissable autour d’elle. Quelque chose est mort et ne renaîtra plus. Entre l’écho des tronçonneuses, le parler bigarré des vieux, des ouvriers manouches, turcs ou portugais et les mots des poètes qu’elle découvre, sa propre voix s’impose pour raconter la fin de ce monde agricole. Et la possibilité de le garder en soi ppur toujours. Sans aucun doute le roman le plus intime de Paola Pigani. Un hommage vibrant à la nostalgie de l’enfance, à la nature, à la rêverie, à la lecture et à l’éveil adolescent.