PIGANI Paola

France

19 mars 2019.

Poète, nouvelliste et romancière, Paola Pigani a grandi en Charente dans une famille d’immigrés italiens, et s’intéresse dans ses livres à la figure de l’étranger. Après la parution de N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, récompensé par 7 prix littéraires en 2013, puis celle, en 2015, de Venus d’ailleurs qui retrace la vie de deux réfugiés kosovars en France, elle signe cette année un roman plus personnel. À la fois mélancolique et poétique, il retrace la vie quotidienne d’une petite fille italienne, et de ses parents immigrés, dans la campagne charentaise des années 1970. Le récit d’un adieu, un somptueux hommage au monde paysan et à l’enfance.

 

Paola Pigani est poète, nouvelliste et romancière. Fille d’immigrés italiens installés en Charente, elle s’intéresse dans ses romans à ceux qui sont perçus comme étrangers, rejetés aux marges. Son premier roman, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, primé à 7 reprises, rappelait la persécution des Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale, et leur internement dans un camp à côté d’Angoulême.

En 2015, elle signe Venus d’ailleurs, roman pour lequel elle participe aux journées scolaires 2018 du Festival Étonnants Voyageurs. Dans sa ville d’adoption, Lyon, elle invente l’histoire de deux réfugiés kosovars qui arrivent en France au printemps 2001. Deux personnages, et deux rapports à l’exil : Simona, amoureuse de la langue française, se lance à corps perdu dans sa nouvelle vie, tandis que son frère Mirko traîne sa souffrance dans les marges de la ville. Paola Pigani n’évite pas les sujets difficiles, comme le racisme ou la concurrence des misères ; mais elle ne tombe ni dans le pathos ni dans la leçon de morale. Son écriture est au plus juste, avec une certaine distance qui permet « une autre approche du monde réel et de la complexité humaine » (Lechtot), pour retrouver l’humain parmi les flux et les chiffres des reportages anxiogènes.

Des orties et des hommes nous fait voyager cette année en Charente et en Italie, pour suivre le quotidien d’une petite fille des années 70. Dans ce Far-West immobile, l’autrice nous conte une vie rythmée par les travaux à la ferme, les escapades en forêt, les amitiés naissantes et la brutalité de ce milieu. Avec une puissance exceptionnelle, ce roman est le récit d’un adieu, un somptueux hommage au monde paysan et à l’enfance.


Le blog de Paola Pigani.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Des orties et des hommes

Liana Lévi - 2019

Dans le hameau de Cellefrouin, la petite Pia observe intensément le travail des homme, les bêtes, les arbres, toute une vie qui bruisse autour d’elle. Entourée des ses grands-parents, immigrés italiens, de ses parents éleveurs et d’une fratrie très remuante, elle observe aussi la dureté de ce pays où l’on peine à gagner sa vie, où les fermes se dépeuplent, où un homme se pend dans son étable, où un adolescent tue son père. Bientôt, les murs des granges se couvrent d’affiches “Vivre et travailler au pays”, invitant les paysans d’ici à penser à ceux du Larzac en lutte. A l’occasion d’un voyage à Turin, au cours de l’été 1976, Pia s’éloigne pour la première fois des siens. A son retour, une terrible sécheresse rend tout méconnaissable autour d’elle. Quelque chose est mort et ne renaîtra plus. Entre l’écho des tronçonneuses, le parler bigarré des vieux, des ouvriers manouches, turcs ou portugais et les mots des poètes qu’elle découvre, sa propre voix s’impose pour raconter la fin de ce monde agricole. Et la possibilité de le garder en soi ppur toujours. Sans aucun doute le roman le plus intime de Paola Pigani. Un hommage vibrant à la nostalgie de l’enfance, à la nature, à la rêverie, à la lecture et à l’éveil adolescent.