Gérald Bronner est sociologue, professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot et membre de l’Institut universitaire de France.
Doctorant à l’université de Grenoble 2, il passe sa thèse sous la direction d’Alain Pessin sur les enjeux sociologiques de l’aversion à l’incertitude, qui donne lieu à la publication d’un « Que sais-je ? » : L’Incertitude. Gérald Bronner est ensuite nommé maître de conférences à Nancy où il dirige le département de sociologie pendant deux ans (1999-2001), avant d’être nommé à la Sorbonne (Paris IV) où il codirige avec Jean-Michel Berthelot le CESS (Centre d’études sociologiques de la Sorbonne). Il publie de nombreux ouvrages et articles scientifiques portant sur la formation et la disparition des croyances collectives (rumeur, idéologie, religion, magie etc.) et sur la cognition humaine, dont L’empire des croyances (Puf, 2003). Il dirige également à la même époque la collection « Société et Pensées » aux éditions Hermann et devient membre du comité de rédaction de "L’Année Sociologique".
Gerald Bronner soutient en 2006 une habilitation à diriger des recherches (HDR) sur « l’importation de la notion de biais cognitif vers la sociologie », publiée sous le titre L’Empire de l’erreur. Il est alors nommé professeur à l’université de Strasbourg, et participe au jury de l’agrégation de sciences économiques et sociales dont il assure la vice-présidence durant deux ans (2008-2010). En 2008, il est nommé à l’Institut universitaire de France, nomination lui permettant de poursuivre ses travaux et d’entamer une série de publications, dont la Pensée extrême en 2009, qui lui vaut le prix européen d’Amalfi pour la sociologie et les sciences sociales. Depuis 2012, Gerald Bronner est professeur à l’université Paris-Diderot (Paris VII), où il est codirecteur du Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain (LIED) et assure un enseignement de sociologie cognitive.
D’une façon générale, ses recherches et ses publications sont axées autour de la cognition en société. Il étudie les déterminants du succès d’une croyance dans l’espace social : les mécanismes d’entrée dans une secte, la pensée extrême et la radicalisation dans le domaine religieux ou politique ; la disparition des croyances ; la perception du risque ; les mécanismes spécifiques du marché de l’information sur Internet, les rapports qu’entretiennent des énoncés légitimés par la science et ceux qui ne le sont pas. Il a également produit des travaux d’épistémologie concernant d’une part, l’utilisation de la notion de rationalité et, d’autre part, les rapports que les sciences sociales entretiennent avec les sciences cognitives et les neurosciences.
En 2013, il reçoit le prix de la Revue des Deux Mondes pour La Démocratie des crédules (PUF). Il est élu l’année d’après à l’Académie des technologies, et à l’Académie de médecine en 2017. Il est l’auteur de quatorze livres au total, auxquels s’ajoutent cinq ouvrages collectifs dont il a assumé la responsabilité, 77 articles en langue française et douze en langues étrangères, deux préfaces, 39 articles de diffusion et huit comptes rendus d’ouvrages. Il collabore aussi régulièrement à des revues grand public (Cerveau&Psycho, Le Nouvel Observateur, Sciences humaines, Pour la science…).
Dans son dernier ouvrage en collaboration avec Etienne Gehin, Le danger sociologique (PUF), Gerald Bronner remet en cause la sociologie et certaines de ses dérives, notamment le postulat deterministe qui semble s’être généralisé en France à la suite de Pierre Bourdieu. Un livre polémique, dans lequel les deux auteurs s’attaquent aux dérives intellectuelles d’une discipline qui se voudrait pourtant science : une langue hermétique pour masquer la vacuité des propos ; l’attribution d’une volonté à de simples entités sociales ; l’orientation des enquêtes sociologiques en fonction des postulats ; la non prise en compte de la réception par le public des travaux sociologiques. Urticant pour beaucoup, salavateur pour certains, Le danger sociologique (ré)inaugure un (éternel) débat sur la sociologie, discipline aujourd’hui très influente dans le débat d’idées. Gerald Bronner s’attache enfin à montrer que les neurosciences sont, et seront, beaucoup plus à même d’expliquer certains mécanismes sociaux en replaçant l’individu au cœur de ses propres choix.
Bibliographie
- Le danger sociologique avec Etienne Géhin (Puf, 2017)
- La pensée extrême (Puf, 2016)
- La pensée extrême (Puf, 2015)
- La planète des hommes (Puf, 2014)
- La démocratie des crédules (Puf, 2013)
- La théorie sociale contemporaine avec Razmig Keucheyan, (Puf, 2012)
- L’inquiétant principe de précaution avec Etienne Géhin, (Puf, 2010)
- La Pensée extrême. Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques (Denoël, 2009)
- Coïncidences. Les représentations sociales du hasard (Vuibert, 2007)
- L’Empire de l’erreur. Éléments de sociologie cognitive (PUF, 2007)
- Vies et mort des coyances collectives (Hermann, 2006)
- Manuel de nos folies ordinaires avec Guillaume Erner, (Mango, 2006)
- L’empire des croyances (Puf, 2003)
- L’incertitude (Puf, 1997)