CONDÉ Maryse

Guadeloupe

26 février 2013.
 

« La véritable intégration n’implique-t-elle pas avant tout une adhésion de l’être, une modification spirituelle ? Personne ne se souciait de l’état de mon esprit et de mon coeur. Mon coeur, tellement compatissant aux souffrancves du peuple qui m’entourait. »
La vie sans fards

Biographie

Maryse CONDE Une grande dame de la littérature. Née en Guadeloupe en 1937, Maryse Condé épouse, en 1959, Mamadou Condé, un acteur d’origine africaine. Elle part enseigner en Afrique, en Guinée, au Ghana et au Sénégal, avant de s’installer en France à la fin des années 1970. En 1985, elle obtient une bourse Fulbright pour enseigner aux Etats-Unis et séjourne pendant un an à Los Angeles. En 1986, elle rentre à la Guadeloupe mais garde un pied aux Etats Unis.

Ses 13 œuvres de fiction (traduites en de multiples langues) lui ont valu de nombreuses récompenses, dont le Grand Prix littéraire de la femme (1986) et le prix Yourcenar (1999). Avec son mari Richard Philcox, elle partage son temps entre New York, où elle enseigne à Columbia University, et la Guadeloupe. Elle a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages, dont Ségou, Célanine cou-coupé, La Belle Créole et Histoire de la femme cannibale.

Maryse Condé a été la première femme à recevoir, pour l’ensemble de son œuvre, le prix Putterbaugh décerné aux Etats-Unis à un écrivain de langue française. Elle vit aujourd’hui aux Etats-Unis.

Pour plus de renseignements, consultez la base de données d’île en île

In English


Liens :

Interview de Maryse Condé sur evene.fr

Bibliographie :

Pour la jeunesse :


Présentation de La vie sans fards

« La Vie sans fards répond à une double ambition. D’abord je me suis toujours demandé pourquoi toute tentative de se raconter aboutissait à un fatras de demi-vérités. Trop souvent les autobiographies et les mémoires deviennent des constructions de fantaisie. Il semble que l’être humain soit tellement désireux de se peindre une existence différente de celle qu’il a vécue, qu’il l’embellit, souvent malgré lui. Il faut donc considérer La Vie sans fards comme une tentative de parler vrai, de rejeter les mythes et les idéalisations flatteuses et faciles.
C’est aussi une tentative de décrire la naissance d’une vocation mystérieuse qui est celle de l’écrivain. Est-ce vraiment un métier ? Y gagne-t-on sa vie ? Pourquoi inventer des existences, pourquoi inventer des personnages sans rapport direct avec la réalité ? Une existence ne pèse-t-elle pas d’un poids déjà trop lourd sur les épaules de celui ou celle qui la subit ?

"La Vie sans fards est peut-être le plus universel de mes livres. J’emploie ce mot universel à dessein bien qu’il déplaise fortement à certains." En dépit du contexte très précis et des références locales, il ne s’agit pas seulement d’une Guadeloupéenne tentant de découvrir son identité en Afrique. Il s’agit d’abord et avant tout d’une femmeaux prises avec les difficultés de la vie. Elle est confrontée à ce choix capital et toujours actuel : être mère ou exister pour soi seule.
Je pense que La Vie sans fards est surtout la réflexion d’un être humain cherchant à se réaliser pleinement. Mon premier roman s’intitulait En attendant le bonheur : Heremakhonon, ce livre affirme : il finira par arriver. »


Argumentaire des Belles ténébreuses :

« Le visage d’Assia émergeait du linge comme une fleur. Ceux qui avaient mission de l’enterrer ne se résignaient pas à ensevelir ce miracle de perfection. Ils restaient debout à côté de la fosse ouverte.
– Pourquoi embaumer ? s’étonna Kassem.
– Je te l’ai dit, répondit Ramzi. Tous les hommes ont le même désir de préserver la beauté. L’embaumement est le seul moyen d’éviter à la beauté l’offense de la pourriture qui suit la mort.

Samarssa : ville d’un pays imaginaire d’Afrique dirigé par un dictateur. Kassem, français, de père guadeloupéen et de mère roumaine, a été élevée dans la banlieue lilloise. Après l’attentat terroriste qui a détruit le complexe hôtelier où il travaillait, il est à la rue. En butte aux tracasseries policières, il ne devra son salut qu’à la rencontre avec le Dr Ramzi An-Nawawi, un étrange médecin spécialiste des embaumements – les « parages » – dont il va devenir l’assistant. A son corps défendant, Kassem sera le protégé de Ramzi. Mais ce médecin pas comme les autres n’a pas bonne réputation. On le soupçonne même d’être à l’origine d’une épidémie qui décime les jeunes filles et fait fructifier son commerce. Quant à savoir ce qui se passe vraiment quand il se retrouve seul avec les cadavres… Comment Kassem assumera-t-il cette proximité ? Comment prendre ses distances avec celui qui lui veut tant de bien et qui, d’une certaine façon, incarne un père, un frère de substitution ?
Sur une trame policière haletante aux multiples rebondissements, de l’Afrique à New York, en passant par Lille et Marseille, Maryse Condé nous entraîne sur les pas de Kassem, héros moderne et romantique qui a le malheur de n’être jamais au bon endroit au bon moment. A travers ce personnage attachant et complexe, elle évoque les problèmes de la filiation, de la recherche des origines, de l’attachement à une patrie, du bien-fondé des religions, etc…


Présentation de Chiens fous dans la brouse :

Deux jeunes chasseurs de lions sont enlevés pour être réduits en esclavage.
Mali, XVIIIe siècle. Au bord du fleuve Niger, les jumeaux Naba et Malobali, partis avec leur père à la chasse au lion font une fugue une nuit pour aller voir un griot. Ils sont enlevés par des voleurs d’enfants pour être vendus comme esclaves à des Blancs.
Naba se pend avant d’être acheté, alors que Malobali devient esclave à Gorée ; il change de nom et travaille pour un médecin français bienveillant. Le garçon, qui s’occupe de son verger, prend goût à ce travail, et jouit même d’une certaine liberté. Régulièrement, il apporte à l’esclaverie des fruits aux malheureux qui attendent de partir sur l’océan. Il y rencontre Ayodele, la petite fille d’un prince, punie par sa curiosité : en voulant découvrir le monde, elle s’est aussi fait kidnapper par des voleurs d’enfants...
Mais Malobali n’aurait pas dû s’aventurer jusque dans cet endroit de malheur.
Les Blancs sont arrivés, et pensant qu’il fait partie de la « marchandise en partance », le tatouent comme l’un de leurs esclaves.
Lui et Ayodele sont embarqués pour le Brésil, où ils seront revendus…