La mer est un roman

8 mai 2018.
 

Dans nos filets cette année encore, de beaux romans et récits du grand large.

À commencer par le remarquable roman de David Fauquemberg, à la fois épique et poétique : Bluff (Stock), du nom d’un port néo-zélandais du bout du monde, nous transporte aux côtés de trois protagonistes
pétris d’humanité, dans un monde naturel sauvage, pénétré de la sagesse
ancestrale de la culture polynésienne, où les « embruns glacés vous tatouent la peau ». L’Américain Jim Lynch, amoureux de la mer, narre dans Face au vent (Gallmeister) les aventures d’une étonnante famille fondue de voile réunie pour une ultime régate. Un hommage affectueux et drôle, à la folie douce des fanatiques de course au large, porté par un souffle certain.
Le Franco-Vénézuelien Miguel Bonnefoy signe avec Sucre noir (Rivages) un roman d’aventure aux allures de conte philosophique, à la recherche du trésor disparu du pirate Henry Morgan dans la Caraïbe ! Enfin, Michel Moutot avec Séquoias, l’histoire des frères Flemings, trois chasseurs de baleines natifs de l’île de Nantucket qui répondent à l’appel de l’or en Californie, prêts à tout pour assouvir leur soif de conquête, jusqu’à l’ultime aventure, en mer de Béring.

Isolement insulaire

Clarence Boulay dans Tristan (Wespieser) explore avec des mots justes l’isolement, au rythme de la houle d’une île au large de l’Afrique. Le Corse Marc Biancarelli raconte dans Le Massacre des Innocents (Actes Sud) le naufrage du Batavia en 1629. Un roman d’aventures qui nous plonge au cœur du mal et où ressurgissent les obsessions de l’auteur : l’isolement insulaire et ses effets sur une société, ou encore la violence de la nature humaine.
Quand dans L’Affaire furtif, de Sylvain Prudhomme (Gallimard), une poignée d’hommes débarquent sur un archipel désolé. Mais pour y essayer quelle nouvelle vie ? Maniant l’énigme et l’humour, une robinsonnade transposée dans le monde d’aujourd’hui, roman d’aventures aux allures de conte philosophique. Jean-Yves Loude, (Un Cargo pour les Açores, Actes Sud) cherche à saisir le caractère des habitants de l’archipel, vignerons et pêcheurs, qui affrontent les éléments depuis cinq siècles. Et le Mauricien, Carl de Souza, dans L’Année des cyclones (L’Olivier) offre une grande saga familiale à l’île Maurice au siècle dernier.

Savants des mers

Rencontrez quatre grandes plumes : Jean-Louis Étienne qui, Dans mes pas, revient entre autres sur ses pérégrinations dans les pôles glacés. Yann Queffelec, après avoir célébré la Bretagne, nous livre son passionnant Dictionnaire amoureux de la mer (Plon). Ce contre-amiral atypique mêle dans ses livres l’amour des paysages marins, des arts plastiques, du patrimoine et de l’histoire. François Bellec signe le tome  II de son Histoire universelle de la navigation : un grand festin intellectuel en compagnie d’Ulysse et Ptolémée, Vasco de Gama, Christophe Colomb ou Magellan… François Sarano publie lui Le retour de Moby Dick ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes (Actes Sud). Tandis que le navigateur Fabian Clauw, lui, poursuit l’exploration les aventures de Gilles Belmonte, capitaine de frégate, envoyé en 1798, en mission pour le compte de la jeune République française (Pour les trois couleurs, Paulsen).

 

DERNIER OUVRAGE

 

LOUDE Jean-Yves

Écrire pour voyager et voyager pour écrire, tel pourrait être sa devise. Ethnologue, journaliste et écrivain, il avait tout juste vingt ans en 1970 lorsqu’il se précipite vers les horizons lointains d’Asie. Depuis, il ne cesse de parcourir le monde pour concilier ses deux passions, publiant de nombreux écrits sur les richesses des cultures et l’imaginaire des peuples. Son dernier ouvrage prend la forme d’une enquête menée par un écrivain voyageur français qui cherche à saisir le caractère des habitants des Açores, vignerons et pêcheurs, qui affrontent les éléments depuis cinq siècles.

Écrire pour voyager et voyager pour écrire, tel pourrait être sa devise. Ethnologue, journaliste et écrivain, Jean-Claude Loude avait tout juste vingt ans en 1970 lorsqu’il se précipite vers les horizons lointains d’Asie. Depuis, il ne cesse de parcourir le monde pour concilier ses deux passions, publiant de nombreux écrits sur les richesses des cultures et l’imaginaire des peuples.

À aujourd’hui soixante-trois ans, il a su rester fidèle à ses ambitions. Après avoir quitté le journalisme en 1978, le globe-trotter est parti vivre huit saisons parmi les montagnards Kalash du Pakistan, a mené des explorations en Afrique noire à la recherche de mémoires oubliées, a effectué le tour du Cap-Vert en quatre-vingts jours… De ses expéditions, il rapporte des récits pour les adultes et la jeunesse.

De retour en France, il travaille beaucoup en banlieues, là où le lointain est le plus proche. Il participe à des ateliers de création avec des enfants et contribue à de nombreux recueils de mémoires.

Son dernier ouvrage, Un cargo pour les Açores, prend la forme d’une enquête menée par un écrivain voyageur français embarqué sur un cargo et qui, d’île en île, cherche à saisir le caractère des habitants des Açores, vignerons et pêcheurs, qui affrontent les éléments depuis cinq siècles.


En savoir plus :

Le site internet de l’auteur


Bibliographie :

Romans et albums jeunesse

Autres publications

 

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Beaux livres

Histoire universelle de la navigation : Tome 2, Des étoiles aux astres nouveaux

Jean-Pierre de Monza - 2017

Prenant le relais des conquérants portugais, les nations du nord de l’Europe s’engouffrèrent à leur tour sur la route des Indes pour y bâtir, grâce à leurs puissantes compagnies, les bases du capitalisme moderne. D’autres arpenteurs sillonnaient des océans de plus en plus lointains et gagnaient parfois la gloire en laissant leur nom à une terre, un détroit, une péninsule. Dans leur sillage se profilaient déjà les navigateurs scientifiques du XVIIIe siècle. Certains, comme Bougainville, crurent trouver à l’autre bout du monde le paradis sur Terre. Cook, Lapérouse et tant d’autres y connurent leur enfer, entrant à jamais dans les encyclopédies au siècle même qui les inventa. La plupart contribuèrent avec modestie à l’inventaire des peuples, des sciences naturelles et de la géographie. Dans les ateliers des villes européennes, stimulés par le Longitude Act de 1714, des chasseurs de prime tentaient de vaincre l’insupportable problème de la longitude. Hommage aux calculs des savants et astronomes, aux savoir-faire des mécaniciens et instrumentistes, aux horlogers, enfin, qui, tentant de domestiquer le temps, inventèrent le chronomètre... et la longitude fut ! Anglais et Français, si souvent ennemis sur les mers, s’associèrent dans ces nouvelles sciences. Les navigateurs peaufinèrent l’image du monde avec la complicité des hydrographes et des cartographes, puis des météorologistes et des océanographes. Les découvertes majeures du XIXe siècle - électricité, radiotélégraphie - amenèrent des inventions qui rendirent chaque jour plus sûr le métier de marin jusqu’à l’avènement de l’informatique et des satellites. Ce second tome de l’Histoire universelle de la navigation clôt deux millénaires de courage, d’utopie, d’obstination et d’intelligence. C’est à la fois le souffle d’une épopée humaine et la rigueur d’une aventure scientifique qui sont ici contés avec brio et portés par une remarquable iconographie, déjà garants du succès du premier tome de cette somme magistrale. Le parcours de François Bellec est atypique. Contre-amiral, il est aussi Peintre officiel de la Marine, sociétaire et président d’honneur de la Société nationale des beaux-arts. Il a dirigé le Musée national de la Marine de 1980 à 1997. Il est membre et ancien président de l’Académie de marine, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, de l’Académie de marine portugaise, et vice-président de la Société de géographie. Consultant pour l’histoire et expert de la Commission nationale des monuments historiques pour le patrimoine maritime, il a reçu en 2013 le grand prix des Sciences de la mer Albert 1er de Monaco, et l’année dernière la médaille navale Vasco de Gama pour services rendus à l’histoire navale du Portugal. Il a collaboré à une trentaine d’ouvrages et d’encyclopédies, et il a publié une vingtaine de livres sur l’histoire des hommes et de la mer, dont trois romans. II appartient au groupe des Ecrivains de Marine fondé par Jean-François Deniau.

 

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Autres

Dictionnaire amoureux de la mer

Plon - 2018

« Nous, la mer,

Ce livre dit la mer, il dit l’aimer, l’avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d’un zozo. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l’horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l’être humain fait partie - s’il n’est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l’univers par-dessus les jours et les flots. C’est un coquillage où l’on entend, j’espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l’exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J’aime la mer et je m’en souviens, j’y vais, je vous emmène avec moi. J’en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d’eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes.
Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m’efforce d’encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d’un voilier qui ne réagit plus au vérin du « pilote », et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c’est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d’Australie, des Antilles – ou qu’il renaît, squelette radieux. Quand il n’y a plus rien à dire tellement c’est beau, la mer, infiniment beau, et que l’on n’est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c’est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c’est « être » - c’est vivre. »

Yann Queffélec

 

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Romans

L’année des cyclones

L’Olivier - 2018

Cette année-là, la maison des Rozell a partiellement résisté au passage dévastateur des cyclones, mais ses occupants ne s’en sont pas remis. Kathleen a quitté le domaine du Piton, abandonné son mari Hans à sa vie solitaire, et emmené leur fille Noémie loin de ce lieu maudit. Hans, Noémie, Kathleen, chacun à leur manière, reviennent sur l’histoire familiale. La maison coloniale au milieu des champs de cannes, un cadet rêveur, une fille au caractère trempé, un aîné brillant, un piano dans le salon, une exploitation sucrière promise à une belle prospérité avec l’arrivée de William Wright, un ingénieur à l’esprit original et séduisant… Jusqu’au jour où William Wright est découvert à demi-mort dans son pavillon. Au cœur de ce roman, trois générations de Rozell se trouvent emportées par le souffle de l’Histoire, les passions et les sacrifices.
L’Année des cyclones : une grande saga familiale à l’île Maurice au siècle dernier.

 

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Récit

Explorateur d’océans

Éditions Paulsen - 2021

Quand il voit la mer pour la première fois, Jean-Louis Étienne a 10 ans. Enfant, c’est la montagne qui hantait ses rêves de bravoure. Pourtant, quand il s’engage pour son service national c’est la Marine que le jeune médecin choisit. Puis, les rencontres et les embarquements s’enchaînent. Avec le père Jaouen qui emmène en mer de jeunes toxicomanes en rupture avec la société et leur dispense sa leçon d’humanité « Démerdez-vous pour être heureux ». Avec Alain Colas, puis à l’école du grand Éric Tabarly pour la course autour du monde, avant de mener ses propres expéditions et de construire Antarctica qu’il conduit en Antarctique, dans le Pacifique et l’océan Arctique.

Aujourd’hui encore l’explorateur regarde vers la mer. Bientôt il mettra à l’eau Polar Pod, une plateforme océanique habitée, grâce à laquelle il dérivera dans le Courant Circumpolaire Antarctique pour explorer l’océan Austral encore méconnu. Jean-Louis Étienne est bien le plus marin des terriens. La mer est son champ d’exploration, d’investigation et de liberté. Une fois encore, en homme de terrain, Jean-Louis Étienne se fait passeur. Il nous aide à comprendre et nous rappelle à quel point il est nécessaire de préserver ces océans qui nourrissent les hommes et régulent le climat de la Terre.

 

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Romans

Bluff

Stock - 2018

Bluff, à l’extrême-sud de la Nouvelle-Zélande.
La tempête ravage ce bout du monde en plein hiver austral.
Un étranger pousse la porte du bar L’Anchorage, où pêcheurs et dockers attendent l’accalmie. Le Français a traversé tout le pays à pied, la route s’arrête à Bluff, il n’ira pas plus loin. Le voilà embarqué pour la saison de pêche à la langouste dans les fjords sauvages du Fiordland, à la merci des éléments. Une amitié se tisse avec son capitaine, le vieux Rongo Walker, pilier respecté de la communauté maorie, tiraillé entre ses traditions et une modernité où l’argent égare les hommes, parfois jusqu’à l’irréparable. Sous le regard de son équipier, le colosse Tamatoa, tahitien en exil qui rêve de regagner son île, le Français se retrouve projeté dans un monde où les chemins d’étoiles, le vol des oiseaux migrateurs et d’invisibles houles guident les navigateurs à travers le Grand Océan.
Résonne encore et toujours le chant des ancêtres : Marii, qui pêcha un jour le plus gros poisson de l’océan ; Hone, le poète maori au seuil de son dernier voyage ; Mau et Tevake, maîtres d’un art voué à disparaître – la navigation aux étoiles océanienne.


 

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Récit

Le retour de Moby Dick ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes

Actes Sud - 2017

Une nouvelle collection pour repenser notre relation au monde sauvage dirigée par Stéphane Durand, co-auteur et conseiller scientifique des aventures cinématographiques de Jacques Perrin. Nous sommes les enfants de l’univers mais nous l’avons oublié. Au nom de la liberté et de la raison, nous avons coupé tous les ponts qui nous liaient au monde. L’homme moderne est devenu une énigme de la nature. Pourtant, une nouvelle révolution copernicienne est en cours au cœur de notre civilisation occidentale. Partout, au cinéma, en littérature, en philosophie, émerge un nouveau regard sur nos « compagnons de planète ». En allant à la rencontre des animaux et des plantes sur leurs territoires, ces auteurs-naturalistes (scientifiques, philosophes) partent en « mission diplomatique » à la frontière du monde sauvage.

François Sarano nous propose ici le récit d’une véritable aventure qui invite les lecteurs à plonger au milieu des cachalots. Écrit de manière très vivante, il fourmille d’anecdotes et permet de mieux comprendre la vie sociale du plus grand carnivore de l’océan en mettant l’accent sur ses formidables capacités physiologiques et cognitives. L’auteur révèle ainsi les secrets d’une société matriarcale à la culture beaucoup plus sophistiquée qu’Herman Melville ne pouvait supposer. Altruisme, langage, culture, réflexion, le cachalot, dont l’intelligence n’a rien à envier à celle des primates, nous interroge sur la relation possible entre l’homme et l’animal.

 

DERNIER OUVRAGE

 

Sucre Noir

Rivages - 2017

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
 Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument. 
Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. 

Revue de presse

 

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Face au vent

Gallmeister - 2018

Dans la famille Johannsen, la voile est une question d’ADN. Installés au cœur de la baie de Seattle, le grand-père dessine les voiliers, le père les construit, la mère, administratrice d’Einstein, calcule leur trajectoire Si les deux frères, Bernard et Josh, ont hérités de cette passion, c’est la jeune et charismatique Ruby qui sait le mieux jouer avec les éléments. Seule sur un bateau, elle fait corps avec le vent. Mais lorsqu’un jour elle décide d’abandonner cette carrière toute tracée, la famille explose. Bien des années plus tard, les parents se sont éloignés, Bernard a pris la fuite sur les océans, Ruby travaille dans l’humanitaire en Afrique. Quant à Josh, il cherche inlassablement son idéal féminin sur un chantier naval à Olympia. Douze ans après la rupture, une ultime course sera l’occasion de retrouvailles risquées pour cette famille attachante et dysfonctionnelle.
Oscillant entre rires et larmes, le roman de Jim Lynch donne une furieuse envie de prendre le large.

Traduit de l’anglais par Jean Esch

Revue de Presse

 

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Nouvelles

Les Orages

Gallimard - 2021

« Lorsque j’ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d’arrêt d’urgence, feux de détresse allumés. J’ai vu qu’il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j’ai pensé qu’il était fou. »

Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.

 

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Romans

L’America

Seuil - 2020

Marettimo, petite île de la Sicile, juillet 1902.
Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l’été dans al maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu’il met en marche un engrenage qui l’obligera à fuir à l’autre bout du monde.
Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d’un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule.
“Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts”, lui dit un ancien. De Naples à New York, puis à la Nouvelle-Orléans, Vittorio tente d’oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l’homme qu’elle aime ?

 

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Romans
Récit

Le pirate de l’Indien

Éditions Paulsen - 2019

Le troisième opus de la saga de Fabien Clauw démarre à vive allure, avec un Gilles Belmonte prisonnier des Anglais. Napoléon n’est pas encore empereur, la campagne d’Égypte bat son plein, celle d’Italie débute, la quasi-guerre avec les États-Unis se termine, et les services d’espionnage britanniques sont toujours aussi performants. Seul face à l’ennemi, le capitaine de l’Égalité va devoir ruser pour se sortir du pétrin infernal dans lequel il est tombé.

Ses nouvelles aventures le conduiront de Brest en Île de France (actuelle île Maurice), où nous croiserons aussi bien Talleyrand que Surcouf, sans oublier l’élue de son cœur, l’audacieuse Camille. Les combats maritimes, toujours aussi réalistes et saisissants, rivaliseront dans ce troisième tome avec une intrigue des plus originales, dans un pan de l’Histoire de France toujours aussi tourmenté, décidément propice à une belle tension dramatique.


 

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Romans

Tristan

Sabine Wespieser Éditeur - 2018

L’émotion est grande pour Ida quand, un jour de mars, elle monte sur un langoustier en partance du Cap pour Tristan, une île accessible uniquement par bateau : la peur de l’inconnu, et aussi la tristesse de laisser Léon à quai. La veille du départ, ils ont tiré au sort la seule place qui leur avait finalement été accordée parmi les douze passagers admis à bord.
Au fil des sept jours de traversée en plein Atlantique Sud, les repères d’Ida commencent à basculer. Elle ne sait rien de ce qui l’attend. Au moment du débarquement, l’activité est frénétique. Mike et Vera, qui l’accueillent dans leur maison en haut du village, n’ont pas une minute pour elle, qui lentement prend ses marques dans ce paysage entre mer et volcan. Elle comprend vite qu’ici, le temps se dilate ou s’accélère en fonction des rares événements extérieurs.
Le naufrage d’un cargo sur Bird Island toute proche, lieu de reproduction des manchots dans l’archipel, va bientôt bouleverser la communauté, et son propre équilibre. Tous s’emploient au sauvetage des oiseaux mazoutés : une semaine durant, Ida participe à la collecte de nourriture. Un soir, à l’Albatross bar, elle accepte au pied levé la proposition lancée par Saul de partir sur l’île sinistrée par la marée noire. Seule femme avec trois hommes sur cette île déserte, Ida consacre ses instants de répit à dessiner son nouvel univers : le ciel, l’océan, le cabanon à flanc de roche, et les oiseaux englués dans le fuel. Ses observations, sa sensation d’éloignement, de dessaisissement, elle les a jusque-là régulièrement notées pour celui qui est resté sur le continent.
Mais quand, une nuit, Saul la raccompagne, elle ne peut plus confier qu’à elle-même, dans une sorte de journal de bord, son désarroi et son éblouissement face à l’irruption inattendue d’une histoire d’amour aussi improbable que le lieu où elle se trouve. Pendant quinze jours hors du monde – la mer est mauvaise, aucune embarcation ne peut accoster –, la valse des corps et des sentiments devient son seul horizon et le territoire de l’île un huis clos amoureux.
Pour dire le retour à Tristan, dans cet espace confiné où tout se sait, pour évoquer le manque, la solitude et l’attente comme ligne d’horizon, les mots poignants et justes de Clarence Boulay font merveille. Excellant dans l’art de brouiller la frontière entre l’espace et le temps, la jeune romancière force l’admiration. Au rythme de la houle et du vent, son texte largue les amarres, et bouscule toutes les certitudes.


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