Tous les après-midi à partir de 14h30
Maison du Québec
19 mai 2018.
Tous les après-midi à partir de 14h30.
Des rencontres et des lectures pour une plongée dans la diversité québécoise : Audrée Wilhelmy, Jean-François Caron, Hélène Dorion, Caroline Vu, Blaise Ndala, Dany Laferrière, Sabrina Calvo...
Mais aussi, comme chaque année, une ouverture aux littératures de langue française, de Maurice, des Caraïbes, d’Algérie, du Togo, du Congo et d’ailleurs.
DERNIER OUVRAGE
Témoignage
Autobiographie américaine
Bouquins - 2024
L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Peau-de-sang
Le Tripode - 2024
Isolé dans le froid et la solitude des forêts, le village de Kangoq est figé dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos...
- « Comme dans ses précédentes œuvres (Les Sangs, Blanc résine), la romancière emprunte à la forme du conte, sa symbolique, ses figures archétypales. Mettant au monde sa propre genèse, son riche univers devient de plus en plus autoréférentiel. Une belle promesse pour les écrits à venir. » La Presse
- « Conte sanglant, charnel et organique où l’on retrouve avec bonheur la grâce de l’écriture et le grand pouvoir d’évocation de la romancière, Peau-de-Sang est porté par un souffle poétique dont l’absence de majuscules et de points rappelle celui du cycle Soifs de Marie-Claire Blais et une voix posthume évoquant Olivia de la Haute Mer, personnage des Fous de Bassan d’Anne Hébert. » Le Devoir
- « Le roman permet à Audrée Wilhelmy de brosser toute une galerie de portraits d’hommes et de femmes dans la lubricité, la convoitise, la duplicité, et aussi l’étreinte (d’où une série de scènes érotiques fortes, nullement vulgaires). (...) Elle célèbre de surcroît la puissance du féminin, ce « quelque chose de primaire [qui] guide » les femmes, une « pulsion bien antérieure aux femmes, au sexe, au désir ». » Diacritik
DERNIER OUVRAGE
Romans
Pas même le bruit d’un fleuve
Gallimard Folio - 2024
« J’avais longuement interrogé mes parents pour connaître leur passé, mais seul mon père répondait à mes questions. Simone ne se souvenait de rien, pas même de sa jeunesse. »
Dans une boîte ayant autrefois appartenu à sa mère, Hanna découvre de mystérieux carnets, photographies et coupures de journaux. Un passé trouble dont elle ne sait rien : sa mère, Simone, fut toujours silencieuse, comme absente de sa propre vie. Hanna décide alors de suivre la piste des documents et de remonter le fleuve Saint-Laurent. De Montréal à Kamouraska, elle embarque dans un voyage à travers le siècle et son histoire familiale, jusqu’en 1914, année où naufragea le paquebot oublié l’Empress of Ireland…
- « Un premier amour qui chavire. Une fille qui cherche à rejoindre la rive où se trouve sa mère. Un naufrage qui fauche plus d’un millier de vies. Des courants marins qui portent les souffrances de génération en génération. Dans le roman Pas même le bruit d’un fleuve, Hélène Dorion interroge la souffrance humaine, en aval et en amont. » La Presse
DERNIER OUVRAGE
Romans
Palawan
Pleine lune - 2017
Palawan est l’histoire d’une bouleversante quête d’identité. Dès la première page, l’authenticité des lieux et des personnages captive l’attention.
Vietnam, 1979. Par une nuit sombre, la jeune Kim, effrayée, embarque à contrecœur dans un bateau. Le rafiot dérive pendant deux semaines avant d’atteindre le camp de réfugiés de Palawan, aux Philippines. Le long jeu de l’attente commence alors. Kim se débat pour survivre et n’hésite pas à mentir sur son identité pour quitter cet enfer.
Aux membres de sa famille adoptive américaine qui ne se doutent de rien, elle raconte les tristes histoires qu’ils veulent entendre et s’invente un passé. Mais sa véritable histoire lui échappe.
Des années plus tard, ses recherches la conduiront de Montréal à Los Angeles puis, à nouveau à Palawan, où vivent encore, dans les années 90, des réfugiés qui n’ont pu quitter le camp. Leurs récits bouleversants l’obligeront à se rappeler ce qu’elle avait oublié et l’aideront à faire la paix avec elle-même.
Caroline Vu met en scène ses personnages avec compassion et un profond souci de vérité : victimes innocentes des conflits et des guerres, tous se débattent pour survivre. La jeune réfugiée Kim s’accroche au rêve d’une vie meilleure et poursuit son périple, la tête haute. Nous suivons ses pas sur ce chemin rempli d’embûches, mais aussi de promesses.
Traduit de l’anglais (Canada) par Ivan Steenhout.
DERNIER OUVRAGE
De bois debout
La Peuplade - 2017
Le coup est parti. Alexandre a vu mourir son père, abattu par erreur. Alors il a couru, fonçant à travers les branches, affolé, vers la première maison, chez celui qu’on appelle Tison. La chasse à l’aube, les sandwichs de pain blanc, les bûches qu’il faut corder droit, en un instant tout s’est évanoui dans la paix de la forêt.
Alexandre quitte Paris-du-Bois, marche dans la solitude, il a perdu les gens qu’il aime. Des voix – des chœurs, des airs volatiles – se joignent à la sienne durant ses lectures. Engoncé dans le silence de ce père sans passé, il se tourne vers l’unique refuge possible : les livres. Le père, lui, il n’aimait pas les livres.
Jean-François Caron signe un roman sensible qui affirme, en dépit de toute douleur, que rien – aucun amour, aucun monde – n’est détruit à jamais.
Revue de presse
- Ce roman est une petite merveille. Il m’a absolument absorbée et je suis dorénavant hantée par celui-ci. (Karyne Lefebvre, Radio-Canada)
- Le troisième roman de Jean-François Caron, De bois debout, était très attendu et ne déçoit aucunement. L’écrivain atteint un sommet avec ce livre sensible et libre. […] De bois debout, c’est grand comme ce Québec de forêts et de misère, d’isolement et de résilience. C’est beau comme le non-dit de l’amour et le trop dit des silences. Dans les replis de la folie qui guette, dans les livres qui guérissent de tout. (Mario Cloutier, La Presse)
- Il est de ces livres dont on ressort habité. Par le souffle de l’auteur. La présence, prégnante, de ses personnages. Par des passages qui, telles des pépites qu’on accumule à grands coups de pages cornées ou de phrases soulignées, révèlent toute la richesse et la profondeur de ce qu’on est en train de lire. De bois debout, le plus récent roman de Jean-François Caron (qui avait déjà offert le poignant Rose Brouillard, le film), s’avère de cette trempe. (Valérie Lessard, Le Droit)
DERNIER OUVRAGE
Romans
Sans capote ni kalachnikov
Mémoire d’Encrier - 2017
Point de vue de l’éditeur : Au-delà de la guerre, de ce qui l’a provoquée et des dérapages, racontés par deux ex-soldats rebelles, Blaise Ndala fait le récit d’un monde obsédé par la célébrité et par la marchandisation de la misère. Tout ceci avec comme trame de fond un capitalisme sauvage où la guerre sert à exploiter les richesses minières des pays africains.
Rwenzori, Afrique des Grands Lacs. Fourmi Rouge et Petit Che traquent les ombres fuyantes du conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont rebellés contre le dictateur qui a coincé le pays entre une espérance de vie en chute libre et une constipation électorale bien carabinée. Ce qui hante pourtant leur esprit dépasse les aléas du jeu politique. Leur obsession a un nom : Véronique Quesnel, cinéaste attirée par cette république déclarée « centre de gravité de la misère nègre ». Connaîtront-ils le vrai visage de celle qui, de Montréal à Hollywood, draine les foules ? Parviendront-ils à découvrir la vérité et à s’inventer un avenir ?
Point de vue de l’auteur : Si la misère ne faisait pas le bonheur, pas une seule célébrité n’irait au soleil voir si elle y est moins pénible ; et si elle n’était pas cotée en bourse, aucun riche n’y investirait sa fortune. Ce roman est une auto-dénonciation : je viens avouer au lecteur que j’appartiens à ce e société du spectacle qui participe, d’une crise à l’autre, à la mise en abîme de « l’aide » aux pauvres. Je viens lui tendre ma joue pour qu’il y balance la gifle qui me rappellera mon statut de comparse. Du Kivu au Congo, aux Gonaïves en Haïti, la danse du ventre de « l’egocharité » n’aurait peut-être pas séduit autant si j’avais fait de moi-même un homme qui s’interroge. Si je n’avais pas feint d’ignorer que nous ne donnons plus pour vaincre la misère que nous montre CNN, mais bien pour nous assurer que nous sommes le nombril du monde. C’est donc pour sortir de ma torpeur que j’ai écrit cette fiction, car si elle est auto-dénonciation, elle est avant tout monologue.