Écrire la guerre

Avec Antoine Agoudjian, Sinan Antoon, Carsten Jensen et Pierre-Yves Vandeweerd

7 juin 2018.
 

Rencontre avec Antoine Agoudjian, Sinan Antoon (traduit par Catherine Laurent), Carsten Jensen (traduit par Marguerite Capelle) et Pierre-Yves Vandeweerd. Animé par Yann Nicol

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La première pierre

« Ils ont quitté un continent pour atterrir à mi-chemin d’un autre. Des montagnes, des déserts, des fleuves et des mers. Des points dans le désert signalent un village. Le Danemark pourrait tenir tout entier ici, enclos entre deux chaînes de montagnes. Ils n’ont pas remarqué qu’ils quittaient l’espace aérien iranien pour franchir la frontière afghane — mais qu’est-ce qu’une frontière à dix kilomètres d’altitude ? »
 
L’Afghanistan, au début du XXIe siècle. Au cœur du désert, une trentaine de jeunes militaires danois sont impatients d’en découdre, alors que la coalition internationale peine à maintenir la paix dans la province de Helmand, à la frontière avec le Pakistan.
 
Entraînés dans une fuite enragée par leur charismatique chef de section au passé mystérieux, ils connaîtront la trahison, l’errance, et le désespoir d’une guerre sans fin. Dans ce pays qui leur échappe, ils ne se battent bientôt plus que pour garder leur humanité. Sous le soleil afghan, les masques tombent, les hommes dansent, les soldats continuent de mourir.
 
Dans ce grand roman de violence et de pitié, qui doit autant à Conrad qu’à Malraux, le romancier le plus populaire du Danemark, Carsten Jensen, interroge les naïvetés et les aveuglements de nos sociétés occidentales face à la guerre et à la colère du monde.

Lauréat du Prix Transfuge du meilleur roman scandinave 2017, ce roman a été traduit du danois par Nils Ahl.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Le Cri du silence

Flammarion - 2015

Il y a 27 ans, Antoine Agoudjian, petit-fils de rescapés du génocide de 1915, s’est lancé à la recherche des lieux imprégnés de l’histoire de son peuple. Après l’Arménie et le Caucase, il poursuit son travail sur la mémoire à Jérusalem, au Liban, en Syrie, en Turquie, en Irak, en Iran...
Par la puissance esthétique de ses photographies comme par l’intégrité de sa démarche, Antoine Agoudjian se pose en témoin, questionne et transmet un message d’espoir, celui de la puissance indomptable de l’esprit humain.

La photographie, devenue vecteur de ses émotions, a su donner tout son sens à sa quête identitaire.
A l’occasion du centenaire du génocide arménien, il publie l’œuvre d’une vie, dont l’histoire de son peuple constitue le fil directeur, tout en devenant le reflet des luttes contemporaines face à l’intolérance.
Comme l’affirme l’auteur, « il faut immortaliser la mémoire afin qu’elle n’appartienne pas qu’au passé. »

©Electre 2015

 

DERNIER OUVRAGE

 

Ave Maria

Youssef, un vieil Irakien chrétien, refuse obstinément de quitter Bagdad, sa ville natale. À la suite d’un attentat, il accueille chez lui une proche parente et son mari. Maha, elle, ne rêve que de partir, et le plus rapidement possible. L’un après l’autre, ils racontent leur histoire, opposant deux générations d’Irakiens, celle des nostalgiques irréductibles et celle qui cherche par-dessus tout à fuir l’horreur du présent.
Sinan Antoon poursuit son exploration de la violence qui s’est emparée de son pays, dressant ses composantes confessionnelles l’une contre l’autre. Il aborde ici un sujet particulièrement douloureux : le sort de la communauté chrétienne d’Irak, enracinée dans le pays depuis deux millénaires.

 

DERNIER OUVRAGE

 

Les éternels

Les êtres humains qui ont expérimenté un choc tellement fort que même la mort ne leur fait plus peur tombent parfois (cela arrive souvent aux rescapés des génocides) dans ce que l’on appelle un sentiment ou une « mélancolie » d’éternité. Ils vivent dans une forme de « sortie » du temps, un mode d’existence extra-temporel, dans l’attente du jour où ils seront libérés de leurs souffrances.

Ce sont ces personnes, presque des fantômes ayant survécu au conflit du Haut-Karabagh entre Arméniens et Azéris qui dure depuis près de vingt ans, que le cinéaste montre et écoute dans son film. Derrière eux, derrière leurs corps errants, derrière leurs délires, ce qui reste de l’effondrement de l’Union Soviétique au Caucase : des ruines, des espaces inhabités, des tombes, des vestiges de guerre, des tranchées d’où des soldats guettent un ennemi invisible.

Avec une composition inspirée d’images et de sons, Pierre-Yves Vandeweerd transforme la matière de l’histoire en poésie, là où la condamnation de l’Homme sur terre est celle de vivre et non de mourir.