L’âme et le corps
Avec : Audrée WILHELMY, Ananda DEVI
20 septembre 2018.
Avec : Audrée WILHELMY, Ananda DEVI
Animé par Maëtte CHANTREL et Pascal JOURDANA
DERNIER OUVRAGE
Romans
Le jour des caméléons
Grasset - 2023
Une île : Maurice, la narratrice du roman. Quatre personnages : un oncle las de la vie, sa nièce, unique lumière pour lui, une femme qui vient de quitter son mari, un chef de bande assoiffé de vengeance.
Une journée où tout va exploser : la cité, les haines, peut-être l’île. Enfin, d’étranges animaux qui attendent patiemment que les humains finissent de détruire ce qui leur reste – leur humanité, leur foyer – pour vivre seuls, en paix : les caméléons. Unité de lieu, de temps, d’action. Le compte à rebours est lancé, le drame peut commencer.
Mais reprenons. Le roman s’ouvre, la ville est à feu et à sang. Zigzig, le caïd meneur, tient dans ses bras une fillette ensanglantée. Les plus pauvres viennent de s’attaquer aux plus riches dans le centre névralgique de l’île : le shopping center, désormais en ruines. Au loin, un volcan gronde. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelques heures plus tôt, Zigzig partait avec les siens attaquer ses rivaux tandis que Sara regardait danser une femme libérée sur une plage abandonnée. L’île rembobine et nous raconte. On suivra tour à tour chacun des personnages jusqu’à ce que leur destin se mêle. On remontera aussi le cours de l’Histoire pour comprendre comment les peuples, les servitudes et les logiques du monde moderne ont saccagé cette terre de merveilles et divisé ses habitants.
Avec sa langue tour à tour tendre et ironique, tranchante et poétique, Ananda Devi nous emporte dans un roman impossible à lâcher pour nous plonger dans le chaos des hommes. Le destin est en marche. Mais dans cette histoire-là, ceux qu’on croit les plus féroces seront peut-être les seuls héros.
- « Toutes les pistes qu’elle creuse depuis quarante-cinq ans y convergent : la vision d’une île Maurice aux antipodes des clichés vendus aux touristes (Pagli, Gallimard, 2001) ; les existences marginales (La Vie de Joséphin le fou , Gallimard, 2003) ; les violences faites aux femmes (Eve de ses décombres et Le Sari vert , Gallimard 2006 et 2009) ; un art poétique et narratif, enfin, où la vérité se fait crue, le verbe incandescent – citons Danser sur tes braises (Bruno Doucey, 2020). Chez Devi, le lyrisme rend l’urgence prégnante – celle de voir, de dire, de se révolter. Et d’écrire, par cette poésie de la catastrophe, ce roman de feu et de cendres pour l’île « au corps saccagé », à « la beauté crépusculaire ». » Le Monde
- « Ananda Devi retourne sa prose comme une pelle. À chaque chapitre, elle épouse le point de vue de ses créatures, y compris celui du caméléon aux pattes atrophiées, pas moins répugnant que les milliardaires qui plongent leurs mains dans les caisses publiques, « l’esprit verrouillé », « le coeur vérolé », « l’argent chevillé au corps ». Ne changent-ils pas de couleur, eux aussi, au gré de leur voracité de prédateurs sans miséricorde ? » L’Humanité
- « L’autrice mauricienne de renom Ananda Devi raconte la réalité du colonialisme et de la violence sexiste dans son nouveau roman Le Jour des Caméléons à travers la narration de sa terre natale. » marie claire
DERNIER OUVRAGE
Romans
Peau-de-sang
Le Tripode - 2024
Isolé dans le froid et la solitude des forêts, le village de Kangoq est figé dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos...
- « Comme dans ses précédentes œuvres (Les Sangs, Blanc résine), la romancière emprunte à la forme du conte, sa symbolique, ses figures archétypales. Mettant au monde sa propre genèse, son riche univers devient de plus en plus autoréférentiel. Une belle promesse pour les écrits à venir. » La Presse
- « Conte sanglant, charnel et organique où l’on retrouve avec bonheur la grâce de l’écriture et le grand pouvoir d’évocation de la romancière, Peau-de-Sang est porté par un souffle poétique dont l’absence de majuscules et de points rappelle celui du cycle Soifs de Marie-Claire Blais et une voix posthume évoquant Olivia de la Haute Mer, personnage des Fous de Bassan d’Anne Hébert. » Le Devoir
- « Le roman permet à Audrée Wilhelmy de brosser toute une galerie de portraits d’hommes et de femmes dans la lubricité, la convoitise, la duplicité, et aussi l’étreinte (d’où une série de scènes érotiques fortes, nullement vulgaires). (...) Elle célèbre de surcroît la puissance du féminin, ce « quelque chose de primaire [qui] guide » les femmes, une « pulsion bien antérieure aux femmes, au sexe, au désir ». » Diacritik