ORLEV Itamar

Israël

19 mars 2019.

Une révélation de la jeune littérature israélienne. Historien et scénariste de formation, il vit désormais à Berlin, après avoir travaillé dans le monde du théâtre, puis de l’édition. Avec Voyou, récompensé par le prix Sapir du meilleur premier roman en Israël, il fait une rentrée prometteuse en littérature. Sous sa plume habile pourvue d’humour et d’humanité, nous découvrons une magnifique histoire de filiation ancré dans l’Histoire européenne, celle de la violence depuis la Seconde Guerre mondiale. Ou comment affronter les spectres du passé qui soutendent l’époque contemporaine, à la recherche d’une impossible réconciliation.

 

Cet écrivain israélien naît en 1975 à Jérusalem. Après des études d’écriture scénaristique à la Sam Spiegel Film School de Jérusalem et d’histoire à l’université de Tel Aviv, il a travaillé comme éditeur en freelance. Auteur d’une pièce de théâtre récompensée au festival Beit Lessin Theatre Open Stage, il a également publié des nouvelles dans divers magazines. Il vit aujourd’hui à Berlin avec sa femme et ses deux fils.

Voyou a été couronné en 2016 par le prix Sapir du meilleur premier roman en Israël. Avec Tadek, abandonné par femme et enfants, va partir pour un voyage dans la Pologne communiste de 1988, à la recherche d’un père violent qu’il n’a pas vu depuis 20 ans. Le héros entame alors un voyage initiatique, en quête de son histoire et de son père, jusqu’au village natal de ce dernier. Une saisissante fable sur les relations père-fils, la guerre et le poids de l’Histoire, fortement inspirée de la vie de l’auteur. Une véritable leçon d’humanité, contée avec beauté par un écrivain plus que prometteur.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Voyou

Seuil - 2018

Lorsque sa femme le quitte, emportant loin de lui leur jeune fils, Tadek voit sa vie se lézarder, rattrapée par la solitude. Son frère et ses soeurs sont depuis longtemps partis d’Israël, et sa mère, face à son désarroi, n’a qu’une rugueuse indifférence à lui offrir. Il n’a plus pour compagnie qu’un fatras de souvenirs, de cauchemars - et un fantôme, celui de son père, qu’il n’a pas revu depuis vingt ans. Sur un coup de tête, Tadek décide alors de quitter Jérusalem pour retrouver ce dernier, qui croupit dans un hospice de Varsovie. Nous sommes en 1988, et la Pologne est grise derrière le rideau de fer.
L’homme qu’il découvre n’est plus que l’ombre du personnage flamboyant qui a marqué son enfance. Stefan Zagourski était jadis un ogre, une force de la nature, un séducteur - et un monstre. Il buvait, vitupérait, cognait, faisait régner la terreur au sein de sa famille, qui a préféré le fuir en émigrant, et l’oublier. Aujourd’hui, c’est un vieil homme pitoyable aux portes de la mort, à moitié impotent, rongé par l’alcool, les rancunes et la rancoeur, hanté par les atrocités de la Seconde Guerre mondiale dont il fut à la fois une victime et un bourreau. Une semaine durant, incapables de s’aimer, incapables de se haïr, père et fils vont se confronter et affronter ensemble les spectres du passé, à la recherche d’une impossible réconciliation.
Pour son entrée en littérature, Itamar Orlev, récompensé en Israël par le prix Sapir du meilleur premier roman, signe une magnifique histoire de filiation. Une histoire d’amour. Une histoire de la violence.

Traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz