GARCIA Tristan

France

14 mars 2023.

Écrivain, philosophe et maître de conférences en philosophie, il s’est fait remarquer en 2008 pour son premier roman, La meilleure part des hommes, lauréat du Prix de Flore. En 2019, Tristan Garcia s’est lancé dans un projet de grande envergure : embrasser, dans une forme épique, l’histoire des êtres humains depuis leur apparition sur Terre, à travers l’expérience des vaincus et des sans-grade, loin des héros homériques. Le premier opus de cette impressionnante trilogie romanesque prenait racine il y a deux milliards d’années. Dans le second volet, à paraître cette année, l’auteur reprend la chevauchée à Cordoue au XIe siècle. De nouveau, ce conteur pointu relève le défi d’associer plaisir du récit et réflexion philosophique.

 

Après avoir vécu une partie de sa jeunesse en Algérie, Tristan Garcia intègre une classe préparatoire avant d’entrer à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Auteur d’une thèse sur la crise de la représentation sous la direction d’Alain Badiou, le philosophe est à ce jour l’auteur de plusieurs essais philosophiques, notamment du très remarqué Forme et Objet. Un traité des choses, ouvrage métaphysique qui se penche sur la question de l’ontologie.

Son premier roman, La meilleure part des hommes, est un conte moral qui nous plonge au cœur de la communauté gay des années 80, dressant le tableau choc, subtile et puissant d’un milieu et d’une génération déchirés par le Sida.

En 2010, Mémoires de la jungle interroge sur la frontière, souvent poreuse, entre l’homme et l’animal. Le narrateur du roman n’est autre que Doogie, jeune chimpanzé civilisé qui, suite au naufrage de son vaisseau sur un rivage désertique de la côte africaine, se retrouve seul dans la jungle et doit affronter le monde sauvage.

Son œuvre 7, ouvrage original qui regroupe sept nouvelles miniatures, remporte le Prix du Lundi 2015 ainsi que le Prix du Livre Inter en 2016. Dans cette expérience atypique et palpitante, l’auteur nous fait pénétrer dans la psyché de personnages qui deviennent, au fil des pages, aussi étrangers qu’intimes au lecteur.

Tristan Garcia s’est ensuite lancé dans un projet de grande envergure. Tome initial d’une impressionnante trilogie romanesque, Histoire de la souffrance I : Âmes prend racine il y a deux milliards d’années et se fraye un chemin jusqu’au IXe siècle. À travers le récit épique de la réincarnation, humaine ou animale, d’une même âme au fil du temps et en des lieux divers, l’auteur s’inspire des grandes épopées qui ont bercé sa jeunesse et décide d’en prendre le contre-pied : fini le temps des héros homériques, place aux opprimés et aux oubliés de ce monde.


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Témoignage

Je me souviens de la foulée de Marie-José Pérec (et autres madeleines sportives)

Seuil - 2024

À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, de grandes plumes de la littérature française chaussent les crampons pour raconter leurs souvenirs sportifs. De Pierre Assouline à Maylis de Kerangal, de Jean-Paul Dubois à Maria Larrea, JO ou les souvenirs d’enfance sous l’égide de Pérec.

LE LIVRE
À la manière de Georges Perec, les vingt-huit auteurs réunis dans ce collectif sportif pourraient débuter ainsi chacun de leurs textes : « Je me souviens du visage d’Hassiba Boulmerka lors de sa victoire à Barcelone en 1992 ; je me souviens de la reine du bronze Merlene Ottey, et comment parfois les vaincus sont victorieux ; je me souviens des reportages d’Antoine Blondin pendant les Jeux Olympiques ; je me souviens de l’exploit d’Alain Mimoun ; je me souviens de Christine Caron dit Kiki Caron, l’icône des bassins aux Jeux de Tokyo en 1964 ; je me souviens de Guy Drut et des haies enjambées ; je me souviens de Dick Fosbury, et de son saut révolutionnaire entre lévitation et vitesse ; je me souviens de la naissance au monde du géant Mohamed Ali et sa médaille d’or à Rome en 1960 ; je me souviens des Jeux de 1996 d’Atlanta, dans la ville de Coca-Cola ; je me souviens de la foulée merveilleuse de Marie-José Pérec sur 200 et 400 mètres ; je me souviens du drame de Munich ; je me souviens de la note 10 de Nadia Comaneci ; je me souviens de Hans-Gunnar Liljenwall, le pentathlonien tricheur ; je me souviens de Michael Jordan et la Dream Team de Basket-ball de 1992 ; je me souviens de Mark Spitz et de la nage papillon ; je me souviens, je me souviens, ou le sport refuge des souvenirs d’enfance... »

Un ouvrage coordonné par Benoît Heimermann (auteur et ancien grand reporter à l’Équipe) avec Kaouther Adimi, Nathacha Appanah, Pierre Assouline, Évelyne Bloch-Dano, Geneviève Brisac, Bernard Chambaz, Philippe Claudel, Bernard Comment, Philippe Delerm, François-Henri Désérable, Pierre Ducrozet, Jean-Paul Dubois, Éric Fottorino, Paul Fournel, Thierry Frémaux, Tristan Garcia, Jérôme Garçin, Jean Hatzfeld, Alexis Jenni, Maylis de Kerangal, Luc Lang, Marria Larrea, Lisette Lombé, François-Guillaume Lorrain, Blandine
Rinkel, Colombe Schneck, Larry Tremblay.