Photographe internationalement reconnu pour son œuvre sur Paris et la banlieue, Robert Doisneau (1912-1994) a également été, en « révolté du merveilleux », un explorateur bienveillant du littoral français. Tout au long de sa vie et de sa carrière, il a promené son regard de la Bretagne à la Côte d’Azur, en passant par la Vendée et le Pays basque, pour réaliser des reportages de presse, répondre à des commandes publicitaires et enrichir les archives de la célèbre agence Rapho, dont il est un éminent représentant.

Traversant le XXe siècle en photographiant ses contemporains, il laisse à sa mort, en 1994, plus de 450 000 négatifs. Sa production, qui recouvre un panel éditorial très large – presse, revues d’art, périodiques spécialisés ou tirés à part hors commerce –, est représentative des possibilités de diffusion offertes aux images d’un photographe illustrateur d’après-guerre.

Allons voir la mer avec Doisneau est une promenade en bord de mer, des plages aux ports, jusque sous l’eau, en compagnie de marins pêcheurs, de vacanciers, de baigneurs, de dockers, de plongeurs, de moussaillons d’un jour et de touristes balnéaires. Réalisées principalement entre le milieu des années 1930 et la fin des années 1960, les photographies de mer de Robert Doisneau s’inscrivent dans le courant de « photographie humaniste » qui place l’homme et ses activités – vie de famille, loisirs, travail – au centre de ses préoccupations. Dans cette perspective, la mer est bien souvent le théâtre de l’activité humaine plus que le sujet d’un paysage.

Le corpus ici présenté révèle donc une production plus riche et plus complexe que la légende ou le sens commun – par l’expression consacrée « c’est un Doisneau » – ne le laissent deviner, et il rend compte de la multiplicité des voies photographiques, sinueuses et fécondes que Doisneau a empruntées tout au long de sa vie.

Des images à retrouver dans le superbe livre Allons voir la mer avec Doisneau (Glénat, 2018), édité par L’Atelier Robert Doisneau. Cette structure créée par Annette Doisneau et Francine Deroudille, les deux filles du photographe, assure la conservation et la représentation de son œuvre. À Montrouge, dans l’appartement où Robert Doisneau a lui-même travaillé pendant plus de cinquante ans, 450 000 négatifs sont archivés, permettant ainsi de poursuivre la création d’expositions et d’ouvrages d’édition et offrant parfois le bonheur de la découverte d’un reportage inédit.
Elles nous font le plaisir de nous retrouver à Saint-Malo et vous pourrez les retrouvez dans une rencontre autour de l’exposition.