HENNION Cécile

France

30 avril 2019.

Lauréate du prix Kessel et du prix Hervé Ghesquière pour Le Fil de nos vies brisées, Cécile Hennion œuvre comme grand reporter pour Le Monde au Moyen-Orient. Riche de cette expérience, elle nous offre un premier témoignage puissant avec Ya benti ! Ma fille ! : Itinéraires d’une jeune reporter en terres d’Islam. Le fil de nos vies brisées n’est pas uniquement un témoignage, mais un poignant hommage à la ville d’Alep, à ce qu’elle fut, et à ce qu’elle ne sera plus jamais. Au travers des récits enchevêtrés de ses habitants contraints à l’exil par les violences et la guerre, l’écrivaine relate des événements surréalistes de noirceur, sans pour autant vaincre la rage de vivre de cette communauté.

 

Journaliste, Cécile Hennion est grand reporter au journal Le Monde depuis 2004, pour lequel elle a couvert de nombreux conflits au Moyen-Orient.

En 2008, en Irak, elle a été agressée dans l’hôtel où elle logeait et gravement blessée, avant d’être re-basée à Beyrouth en 2009.

Paru en 2005, Ya benti ! Ma fille ! : Itinéraires d’une jeune reporter en terres d’Islam est un témoignage rare en retraçant son propre parcours, de l’appel mystérieux d’un Orient idéalisé par une universitaire à la réalité du terrain vécue par une jeune journaliste. Entre petite et grande histoire, elle nous parle de l’envers du décor, du trajet personnel d’une jeune femme française plongée dans un univers souvent en guerre, peuplé d’hommes et de groupes aux noms inquiétants : Brigades el-Aqsa et Hamas en Palestine, Hezbollah libanais, Muhajiroun londoniens, combattants irakiens.

Cette année, elle nous revient avec Le fil de nos vies brisées, poignante révérence au courage et à la pugnacité des habitants d’Alep, qui ne cesse d’interroger le ciel et les hommes.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Témoignage

Le fil de nos vies brisées

Anne Carrière - 2019

C’était le lieu de vie de milliers de familles. Une ville détruite, cassée, réduite à l’inexistence, sauf à la chercher dans la mémoire des vivants. Ce sont leurs voix que ce livre recueille, leurs souvenirs de ce monde disparu, de ses traditions perdues. Les récits d’enfance, des projets d’adolescents, du quotidien s’égrènent dans les ruelles du vieil Alep, se répondent parfois, sans jamais être à l’unisson. Cet effet kaléidoscope s’amplifie au moment d’évoquer la révolution, la guerre et la survie – selon les moyens propres à chacun.

Les mots de ceux qui ont embrassé la voie du changement, qui se sont engagés pour elle à n’importe quel prix, n’occultent pas les mots de ceux qui n’eurent d’autre choix que de subir. Joie, solidarité, amour, illusions, peur, confusion… L’arrivée des « soldats de la liberté » entraîna la division de la ville en Est et Ouest, telle une fracture irréparable, séparant amis, familles et amoureux.

Désillusions, colère, dégoût. Dieu fit une entrée fracassante avec ses cavaliers noirs. Foi, enfermement, incompréhension. Puis le pilonnage au hasard des explosions de bombes barils faucha les vies, les foyers. Deuil, douleurs, abandon. La plupart du temps : se relever.

Dans une trame d’événements surréalistes à force d’être monstrueux percent partout les élans vitaux d’une communauté. Dans ce livre, cette communauté se penche sur la terre où s’arrimait l’arbre de ses ancêtres et, par les paroles qu’elle choisit, le relève fragilement au-dessus des décombres tout en interrogeant le ciel et les hommes.