ROUX Frédéric

France

28 mars 2013.
 

Biographie

© Richard Dumas

Lauréat du Prix France Culture-Télérama 2013 pour son ouvrage consacré au légendaire Mohammed Ali, Frédéric Roux continue de fouiller d’un même geste les coulisses du monde de la boxe et l’envers du décor américain. Avant Alias Ali, il avait signé en 1999 une excellente biographie de Myke Tyson (Tyson, un cauchemar américain), retraçant, du ring à l’arrière des limousines, l’épopée tragi-comique des années quatre-vingt, époque de démesure où tout s’achetait, les muscles comme les âmes.

Son style emprunte à la boxe, sport qu’il a longtemps pratiqué au point d’en faire le sujet de son premier livre en 1984. Maîtrisant l’art de l’esquive et du déplacement, l’écrivain ne rechigne pas à taper du poing sur la table. Loin du sérail, vivant de son métier de pédicure, il participe pendant vingt ans, de 1970 à 1990, aux interventions du collectif d’artistes d’inspiration situationniste, « Présence Panchounette ». Après la dissolution "dans la gloire" du groupe au début des années 1990, il commence à publier à un rythme régulier.

En 2008, il connaît un beau succès auprès du public et de la critique avec L’hiver indien, un récit magistral et mélancolique qui nous emporte dans un petit port de pêche en bordure de Pacifique, où un jeune homme éprouve le désir de renouer avec sa terre et la culture de la pêche à la baleine, après des années d’errance et de beuveries.

En 2013, Frédéric Roux reviens vers l’univers de la boxe, avec un ouvrage consacré à Cassius Marcellus Clay Jr : Alias Ali. Fruit d’un travail de neuf longues années passées à compiler des centaines de citations réelles ou apocryphes , ce livre, qui tient de la performance littéraire, n’est pas vraiment une biographie et ne parle pas essentiellement de boxe. Plutôt de l’Amérique sous Nixon, de la condition des Noirs, du Vietnam, d’Elvis Presley... Agrégat de paroles rapportées et de traits d’esprits, vrais ou faux, ce roman inclassable, à la mécanique narrative puissante, brosse à travers la figure du célèbre boxeur un portrait percutant de l’Amérique des années 60 et 70.


Liens

Le site officiel de Frédéric Roux


Bibliographie


Présentation de Alias Ali

Entre ce qu’en disait Odessa Clay : « J’ai jamais compris pourquoi Dieu m’avait choisie pour être sa mère » et ce qu’en dit Khalia Ali : « Il n’est plus rien, juste un objet », soixante-dix ans ont passé, Cassius Marcellus Clay Junior est devenu Muhammad Ali, le plus grand sportif de tous les temps. Entre Richard Nixon qui dansait la gigue dans le bureau ovale à l’idée que ce « trou-du-cul de déserteur » ait perdu pour la première fois et Barack Obama qui travaille sous une photo du jeune Clay victorieux, le parcours de Muhammad Ali épouse celui de l’histoire des États-Unis et des conditions modernes de sa représentation. Comme son personnage et son destin valent mieux qu’un essai sur l’évolution des rapports raciaux des années 1950 à nos jours ou qu’une biographie conventionnelle, il a fallu, pour en faire unroman, démonter et remonter quelques milliers de points de vue, souvent contradictoires. Comme si, en un certain ordre (r)assemblées, les révélations à son sujet, les anecdotes inédites, les controverses et les sentences lapidaires formaient la seule épopée à la hauteur de celui qui a reflété son époque, crevé les écrans, et qui déborde encore les cadres.

Revue de presse :


Présentation de L’Hiver indien

Neah Bay, en face de Vancouver, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, au bout du bout du monde. Au-delà d’une vaste forêt de cèdres et de séquoias dressés à perte de vue, une réserve indienne adossée au Pacifique : les Makahs étaient 40 000 à la fin du XIXe, ils ne sont plus que 1500. Oubliés de tous, dépossédés d’eux-mêmes, de leur culture et de leur terre, affligés de consanguinité, ils vivent dans la pauvreté et l’alcool, non loin du monde moderne – dit « civilisé ». Jusqu’au jour où six d’entre eux décident de chasser de nouveau la baleine…
L’Hiver indien est le récit de leur tentative acharnée pour retrouver leur dignité, dans un combat inégal contre la folie écologiste des blancs. Un très grand roman, où la puissance des personnages, l’omniprésence des paysages, l’humour constant, l’amour et l’amitié indéfectible dominent, comme un remède à la misère et la mélancolie.