BASARA Svetislav

Serbie

27 février 2008.
 
Svetislav Basara
D-R

"Basara, brillant contempteur de l’unité de temps, de lieu et d’action ; réputé pour son habitude de parler de choses, de phénomènes et d’idées dont il ignore tout. Et qui pourtant, comme une fourmi, rassemble avec assiduité des matériaux" : autoportrait de l’auteur.

"Un fou, un génie, un libertaire, un amuseur, un effronté, un sentimental" (Télérama), "Drôlement méchant" (Livres Hebdo), "L’écrivain fêlé" (Le Devoir), "Candide en Mongolie" (Le Matricule des Anges) : portraits de presse de l’auteur que le Figaro Littéraire présente comme un guide de voyage en Absurdie...

On l’aura compris, Svetislav Basara, diplomate et écrivain serbe, considéré comme l’un des plus brillants de sa génération, souvent comparé à Emir Kusturica, est un phénomène. Sans doute leurs origines balkaniques n’y sont pas étrangères mais c’est avant tout le style de cet auteur, tantôt qualifié de décapant, de poétique ou de désopilant, qui autorise la comparaison.

Né à Bajina Basta, en Yougoslavie - aujourd’hui Serbie -, le 21 décembre 1953, Svetislav Basara n’a jamais voulu quitter son pays, aussi chaotique qu’ait été son histoire.

Auteur d’une vingtaine de livres, il a reçu de nombreux prix littéraires et son roman, inédit en France, Fama o biciklistima, publié en 1988, a été salué par la critique, le considérant comme l’un des dix meilleurs romans serbes de la décennie. En 2006, il reçoit le NIN prize, prix décerné par la revue du même nom, l’une des récompenses les plus honorifiques pour un écrivain serbe.

Svetislav Basara est aujourd’hui l’une des figures majeures de la littérature d’Europe de l’est et l’accueil réservé à son dernier roman ne fait que le confirmer, Guide de Mongolie est un sommet d’humour grinçant, de spleen balkanique et de philosophie absurde... et éthylique. Hilarant !

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Bibliographie


Présentation de Guide de Mongolie

Le narrateur reçoit une lettre dans laquelle un ami qui vient de se suicider lui propose de partir à sa place en Mongolie, où il devra écrire un guide de ce pays. Le narrateur saisit l’occasion parce que c’est très loin de son ’pays merdique’ ; peut-être aussi pour échapper à la surveillance de la Sûreté qui s’intéresse de trop près à son roman ; peut-être encore pour revoir son unique amour dans un ’endroit impossible’, à moins que ce ne soit pour le fuir...
A Oulan-Bator, il fait la connaissance d’un évêque hollandais, d’un officier russe devenu grand lama, d’un journaliste américain correspondant d’un journal disparu depuis longtemps, d’un mort-vivant français au passé lubrique, d’un psychanalyste italien et d’une actrice de cinéma. Les colloques de ce conte philosophique hilarant se tiennent le plus souvent au bar de l’hôtel Gengis Khan, où la vodka coule à flot. On y traite de sujets comme le fondement ontologique de l’homme, les rapports - moins évidents qu’il ne semble - entre vie et mort, entre Dieu et diable, et autres problèmes métaphysiques brûlants.