Dim. 10h, Magic Mirror (Grands Débats)
Jusqu’où ira-t-on ?
24 mai 2019.
Insultes, intimidation, procès d’intention : ici, une historienne militante dénonce le féminisme comme une stratégie néolibérale visant à imposer ses valeurs aux cultures opprimées ; là, une représentation d’Eschyle se retrouve empêchée à la Sorbonne… Pas une semaine sans intervention de « décoloniaux » ou « d’indigènes de la République », d’attaques frontales de l’universalisme républicain. Jusqu’où ira-t-on ? Jusqu’à quand fermerons- nous les yeux ? 80 intellectuels publient un appel sur un climat de terreur en train de s’installer dans les Universités. Nous n’avons cessé à travers ce festival de plaider pour un décentrement du regard, une pensée plurielle, une remise en cause de nos certitudes – nous en sommes loin, semble-t-il. Comment rebâtir une pensée de la relation ?
Avec Souleymane Bachir Diagne, Mona Ozouf, Pascal Dibie et Romain Goupil.
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Essais
De langue à langue : L’hospitalité de la traduction
Albin Michel - 2022
Fort de sa triple culture – africaine, française et américaine –, Souleymane Bachir Diagne s’interroge sur la traduction dans ce texte engagé et humaniste, porteur d’une éthique.
Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel.
Faire l’éloge de la traduction, « la langue des langues », c’est célébrer le pluriel de celles-ci et leur égalité ; car traduire, c’est donner dans une langue hospitalité à ce qui a été pensé dans une autre, c’est créer de la réciprocité, de la rencontre, c’est faire humanité ensemble, c’est en quelque sorte imaginer une Babel heureuse.
- « La question de la traduction, de l’universel et du pluriel, est au coeur de l’oeuvre de Souleymane Bachir Diagne, l’une des voix africaines contemporaines les plus respectées. Il a notamment publié, chez Albin Michel, En quête d’Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale, coécrit avec Jean-Loup Amselle (2018) Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel. » France Inter
- « Souleymane Bachir Diagne fait ici un travail de mémoire, de philosophe, d’historien et de linguiste. Il crée ou développe une nouvelle manière de concevoir la traduction, à travers des mots aussi lourds de sens que « langue hospitalité », jusqu’à écrire que « la traduction contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie » (p. 166). » L’Obs
- « Dans cet essai d’éthique de la traduction, le philosophe présente l’acte de traduire, source de réciprocité et d’échanges, comme la meilleure réponse à la domination linguistique. Montrant notamment comment les interprètes de l’administration coloniale ont transformé leur rôle en une véritable intermédiation culturelle, il illustre le potentiel décolonisateur de la traduction. » Livres Hebdo
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Essais
Pour rendre la vie plus légère
Stock - 2020
"Pourquoi la littérature ? Parce que la littérature nous pourvoit de dons que nous n’avons pas. Elle nous pourvoit immédiatement de l’ubiquité. Grâce à la littérature, nous vivons dans des pays, des villes où nous n’avons jamais posé le pied. Grâce à la littérature, nous pouvons reculer vers des époques révolues. Il y a une sorte d’immense liberté que donne la pratique des livres, et que nous n’avons pas. La démultiplication de l’existence dans la littérature est une chance précieuse". Ce volume contient les principales émissions faites par Mona Ozouf à "Répliques" , sous la direction d’Alain Finkielkraut : sur les femmes et la singularité de leur écriture ; sur les livres comme "patrie" ; sur la galanterie française ; sur la civilité ; sur le Panthéon ; sur la Révolution française ; sur Henry James ; sur George Eliot. Les partenaires avec lesquels elle dialogue ici sont Diane de Margerie, Claude Habib, Pierre Manent, Geneviève Brisac, Philippe Belaval, Philippe Raynaud, Patrice Gueniffey. C’est tout un parcours intellectuel qui est ici dessiné, depuis ses travaux fondateurs sur la Révolution française jusqu’à ce qu’elle appelle ses "échappées belles" en littérature. Mona Ozouf est une "figure aussi discrète que rayonnante de la scène intellectuelle française", comme l’écrit Jean Birnbaum dans Le Monde. A bonne distance de tous les enrôlements et de toutes les assignations identitaires, elle maintient inébranlable le souci d’une ligne originale.
Entretiens avec Alain Finkielkraut, dans l’émission Répliques
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Revue de presse :
- « La restitution d’entretiens radiophoniques est un pari risqué, mais il fonctionne excellemment tant l’art de la conversation et la maîtrise de la langue sont ici à leur sommet » (Eugénie Bastié, Le Figaro)
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Essais
California Dream - Voyage chez les rêveurs d’avenir
Anne-Marie Métailié - 2023
L’auteur, un jeune ethnologue, est envoyé à Berkeley dans les années 1980 pour enquêter sur l’“écologie humaine”.
À la suite de Henry David Thoreau et de Henry Miller, il vit dans une communauté de Big Sur des aventures tendres et cocasses que le regard aigu de l’ethnologue et son écriture curieuse et amusée transforment en une sorte de fable écologique.
On se laisse emporter avec bonheur par cette relecture de nous-mêmes où l’on retrouve à la fois nos inquiétudes, notre modernité et nos espoirs. Sortant de cet ouvrage éminemment humain et politique, on se demande surtout pourquoi on n’a pas écouté ni pris au sérieux ces “rêveurs d’avenir” qui, il y a quarante ans de cela, nous avertissaient déjà de l’état catastrophique dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
Un récit candide et vif sur un essai de construction d’un monde plus vivable et respectueux de la nature, un texte en résonance avec les débats actuels.
- « Au moment où l’on termine ce récit de voyage très personnel, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander : « et si nous avions davantage écouté ces "rêveurs d’avenir" ? » Riche par la multitude des sujets abordés, ce texte nous offre l’occasion de nous questionner tout en voyageant dans le temps et dans l’espace avec Henry David Thoreau et Henry Miller comme compagnons ! » Page des libraires
- « California Dream vous emporte d’abord par sons style, son regard amusé et tendre, cette manière de raconter plus proche d’Henry Miller que des titulaires de chaires à Berkeley. Mais ce professeur émérite n’oublie pas qu’il est aussi l’importance des détails qui font sens. il traite donc les hippies californiens comme les indiens yukunas en Amazonie ou les éleveurs de rennes du Grand Nord, avec le même respect et la même méthodologie. » Livres Hebdo
- « On ne sait pas si elle est bleue, et pas davantage si elle est adossée à une colline. Nous ne sommes pas à San Francisco, mais à Berkeley, juste de l’autre côté du Bay Bridge. Mais comme dans la chanson de Maxime Leforestier, on y vient à pied, on ne frappe pas, les colocataires du 54 Rigg Street, se retrouvent ensemble et viennent s’asseoir pour un repas et plus souvent une bière (chacun à son étage individuel dans le double frigidaire, seul le stock de bières est commun). » L’Alsace
- « California Dream,Voyage chez les rêveurs d’avenir est le récit de sa découverte de cette écologie en devenir - et qui, donc,le restera. Entre cam pus de Santa Cruz, canyon de Palo Colorado et Big Sur, l’auteur va rencontrer babas et gourous. » DNA
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La traversée
Cinquante ans après Mai 68, Dany Cohn-Bendit et Romain Goupil ont décidé de traverser la France. Au gré de ce road-movie contemporain, ils explorent les territoires parfois déroutants de la République. Observer, écouter, débattre, découvrir l’état du pays, ses crises et ses espérances, ses héros ordinaires et ses fossoyeurs : deux vieux enfants de 68, deux vieux acteurs des événements se plongent dans la France d’aujourd’hui.