Dim. 10h, Magic Mirror (Grands Débats)
Jusqu’où ira-t-on ?
24 mai 2019.
Insultes, intimidation, procès d’intention : ici, une historienne militante dénonce le féminisme comme une stratégie néolibérale visant à imposer ses valeurs aux cultures opprimées ; là, une représentation d’Eschyle se retrouve empêchée à la Sorbonne… Pas une semaine sans intervention de « décoloniaux » ou « d’indigènes de la République », d’attaques frontales de l’universalisme républicain. Jusqu’où ira-t-on ? Jusqu’à quand fermerons- nous les yeux ? 80 intellectuels publient un appel sur un climat de terreur en train de s’installer dans les Universités. Nous n’avons cessé à travers ce festival de plaider pour un décentrement du regard, une pensée plurielle, une remise en cause de nos certitudes – nous en sommes loin, semble-t-il. Comment rebâtir une pensée de la relation ?
Avec Souleymane Bachir Diagne, Mona Ozouf, Pascal Dibie et Romain Goupil.
DERNIER OUVRAGE
Le Fagot de ma mémoire
Philippe Rey - 2021
Considéré comme l’un des penseurs importants de notre époque, Souleymane Bachir Diagne retrace dans cet ouvrage son parcours de jeune Sénégalais élevé dans la tradition d’un islam soufi et lettré, devenu philosophe et aujourd’hui professeur à l’université de Columbia. Une vie entre Saint-Louis-du-Sénégal, Ziguinchor, Dakar, Paris, Chicago, New York, lieux qui ont formé cet homme de trois continents, le rendant sensible aux richesses de chacune des cultures propres aux pays qui l’ont accueilli.
Souleymane Bachir Diagne – maintenant spécialiste de domaines aussi différents que la philosophie dans le monde islamique, l’histoire de la logique algébrique ou encore les philosophies africaines – présente les êtres qui ont été décisifs dans la construction de sa trajectoire intellectuelle. Il revient sur ses rencontres avec Louis Althusser et Jacques Derrida, ses maîtres rue d’Ulm, Jean-Toussaint Desanti, Léopold Sédar Senghor, Paulin Hountondji, Ngugi wa Thiong’o et d’autres qui l’ont fortement influencé. Le « fagot de mémoire » de cet homme qui vit entre différentes langues et cultures, chantre d’un universel de traduction, partisan d’un islam des Lumières, nous propose ici une stimulante réflexion sur notre monde qui offre tant de passerelles.
DERNIER OUVRAGE
Essais
Pour rendre la vie plus légère
Stock - 2020
"Pourquoi la littérature ? Parce que la littérature nous pourvoit de dons que nous n’avons pas. Elle nous pourvoit immédiatement de l’ubiquité. Grâce à la littérature, nous vivons dans des pays, des villes où nous n’avons jamais posé le pied. Grâce à la littérature, nous pouvons reculer vers des époques révolues. Il y a une sorte d’immense liberté que donne la pratique des livres, et que nous n’avons pas. La démultiplication de l’existence dans la littérature est une chance précieuse". Ce volume contient les principales émissions faites par Mona Ozouf à "Répliques" , sous la direction d’Alain Finkielkraut : sur les femmes et la singularité de leur écriture ; sur les livres comme "patrie" ; sur la galanterie française ; sur la civilité ; sur le Panthéon ; sur la Révolution française ; sur Henry James ; sur George Eliot. Les partenaires avec lesquels elle dialogue ici sont Diane de Margerie, Claude Habib, Pierre Manent, Geneviève Brisac, Philippe Belaval, Philippe Raynaud, Patrice Gueniffey. C’est tout un parcours intellectuel qui est ici dessiné, depuis ses travaux fondateurs sur la Révolution française jusqu’à ce qu’elle appelle ses "échappées belles" en littérature. Mona Ozouf est une "figure aussi discrète que rayonnante de la scène intellectuelle française", comme l’écrit Jean Birnbaum dans Le Monde. A bonne distance de tous les enrôlements et de toutes les assignations identitaires, elle maintient inébranlable le souci d’une ligne originale.
Entretiens avec Alain Finkielkraut, dans l’émission Répliques
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Revue de presse :
- « La restitution d’entretiens radiophoniques est un pari risqué, mais il fonctionne excellemment tant l’art de la conversation et la maîtrise de la langue sont ici à leur sommet » (Eugénie Bastié, Le Figaro)
DERNIER OUVRAGE
Essais
Ethnologie du bureau
Anne-Marie Métailié - 2020
Comment s’est structuré le contrôle de l’homme assis. Un voyage du copiste au co-working. Un texte savant, bien écrit et amusant.
Après L’Ethnologie de la chambre à coucher et celle de la porte, l’auteur nous invite à nouveau à nous regarder nous-mêmes dans une de nos occupations les plus répandues lorsque l’on parle du travail aujourd’hui, à savoir : être au bureau.
Du moine bénédictin au jeune cadre contemporain, de la société du bureau de Napoléon au bureaucrate kafkaïen, du pupitre du copiste au nomadisme numérique du co-working, ce livre est un voyage dans ce qui fait du bureau et du travail sédentaire le centre du développement de nos sociétés modernes.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie, en ethnologue, nous fait remonter dans notre histoire et réussit, sans que l’on se rende vraiment compte, à nous faire prendre conscience de la complexité réelle et déterminante de nos vies assises : une aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde (oui, dont vous) !
DERNIER OUVRAGE
La traversée
Cinquante ans après Mai 68, Dany Cohn-Bendit et Romain Goupil ont décidé de traverser la France. Au gré de ce road-movie contemporain, ils explorent les territoires parfois déroutants de la République. Observer, écouter, débattre, découvrir l’état du pays, ses crises et ses espérances, ses héros ordinaires et ses fossoyeurs : deux vieux enfants de 68, deux vieux acteurs des événements se plongent dans la France d’aujourd’hui.