Dim. 10h, Grande Passerelle (Médiathèque)
Des mots et des notes
24 mai 2019.
Entre chanson et poème, il y a une longue discussion depuis longtemps. Depuis le début du temps. Avec la musique au milieu. Elle fait le pont. Les notes désirent dire quand les mots désirent chanter jusqu’au silence, mais le silence d’après. Le silence, comme la note bleue , comme le mot blanc, qui n’ont besoin de rien pour avoir le dernier mot.
Avec Claude Ber, Jacques Gamblin, Titi Robin, Arthur H, Dominique A et Christian Bobin.
Dominique A
Auteur, compositeur et interprète, figure phare de la scène musicale française, l’artiste se révèle poète en parolier de ses chansons servies par une voix douce et vibrante. Après un roman autobiographique, Regarder l’Océan (2015), il revient sur 26 de ses chansons, autant de fragments de vie, qui nous embarquent dans les coulisses de sa vie d’artiste. Parfois amusantes, souvent poignantes, ces histoires de genèse confirment la conviction de l’auteur : « L’écriture nous devance, elle en sait souvent plus que nous. »
Sam. 18h15, Grande Passerelle (Médiathèque)
Romans en musique
Lola Gruber avec Trois concerts (Phébus) nous fait pénétrer au cœur du monde féroce et magnifique de la musique classique. Le grand écrivain écossais, James Kelman, nous embarque sur La route de Lafayette (Métailié) au coeur d’un road trip de l’Alabama à la Louisiane, aux côtés de musiciens de zydeco… Un roman puissant sur le deuil, la musique et l’émancipation. Et la musicienne Marie Charvet signe avec L’Âme du violon (Grasset) un écrit passionné sur la musique, où s’enchevêtrent les destins de quatre personnages unis par un seul et même objet : le violon.
Dim. 18h, Grande passerelle (Médiathèque)
Lun. 14h, Hôtel de l’Univers
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Il y a des choses que non
- 2017
"Il y a des choses que non". C’est à cette phrase, prononcée par une grand-mère engagée dans la Résistance, que Claude Ber doit le titre de son livre. Sept textes s’y succèdent, travaillés à la limite de la prose et du vers, et habités par une même nécessité de dire non à l’inacceptable. De la Résistance, évoquée dans Le livre la table la lampe, à la guerre d’Algérie, l’auteure interroge le présent et la mémoire des êtres qui ont opposé un refus à la barbarie. Avec Célébration de l’espèce et son ressassement verbal, c’est au piétinement de l’Histoire qu’elle s’attache, tandis que d’autres textes, L’inachevé de soi ou Je marche, définissent les contours d’une façon d’être au monde, libre, solidaire et clairvoyante. Un livre où l’esprit de résistance épouse la raison d’être de la poésie. Un livre au souffle puissant, que je crois nécessaire à notre temps.
DERNIER OUVRAGE
Théâtre
Je parle à un homme qui ne tient pas en place
- 2018
Correspondance avec avec le navigateur Thomas Coville
Que dire à un homme en mer qui se bat contre les dépressions, les anticyclones et les secondes ? Que dire chaque jour à un homme qui fait de cette victoire un enjeu vital ? Que dire en silence, en absence ? Quelle place prendre sur ce bateau ? Que dire de soi, que dire de lui, que lui dire à lui ? Que se dit-on à soi en disant à l’autre ? Répondra-t-il ?
« On ne peut pas raconter un voyage. C’est une autre solitude, celle de ne pouvoir raconter. »
Un homme à terre écrit à un homme en mer. Sur son trimaran de trente mètres, Thomas Coville tente de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire. Jacques Gamblin tente de trouver les mots qui soutiennent et encouragent. C’est la rencontre de deux hommes. Des hommes de doute, de passion, de quête et de conquête qui ont en commun l’amour de la mer, l’humour comme élégance et l’audace comme raison de vivre.
- « Une lecture lumineuse avec un souffle, un vrai. » Augustin Trapenard, France Inter
- « Un texte au souffle hugolien sur le courage et la grandeur d’être homme. Le courage et la grandeur de l’amitié. » Fabienne Pascaud, Télérama
- « C’est une amitié virile, c’est Montaigne et La Boétie. J’ai été complètement emporté par cette complicité entre les deux hommes. » Vincent Josse, France Inter
- « Un très beau livre ! » Télématin
- « C’est presque des lettres d’amour, c’est magnifique ! » Marc-Olivier Fogiel, RTL
- « Un coup de foudre amical dont naît une correspondance hors normes » Sylvain Merle, Le Parisien
- « Sur la plage, sous les étoiles, Jacques et Thomas arrondissent toujours le monde. Sous leurs pieds, la terre est désormais plus stable » Stefan Lhermitte, L’Equipe
- « Il a le talent d’un conteur aussi grave que léger. Gamin et viril. Conseiller protecteur et galvaniseur, grand frère, ami passionné. » Armelle Héliot, Le Figaro
- « Une histoire d’amitié, où la poésie côtoie un certain rapport au corps et à l’effort physique, scénique. » Joëlle Gayot, France Culture
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Là où tu dors la nuit
Riveneuve - 2022
L’écriture du musicien-voyageur Titi Robin fait des allers-retours incessants entre l’intériorité de l’être et le monde. Elle exprime la société humaine et ses conflits, la violence des confrontations culturelles ou sociales et se mêle aux sentiments les plus enfouis. Par un effet d’écho ininterrompu et de miroir, elle rend mystérieuse et insaisissable la frontière entre ces deux pôles, cette ligne vibrante que l’auteur emprunte sans cesse sur le fil de la chair et de l’intime.
Ces textes puissants, l’auteur les récite lors de lectures musicales et certains sont repris dans l’album discographique Rebel Diwana. Au-delà des notes virtuoses, la poésie abolit les limites à la lumière des mots.
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Biographie
Fugues
Mercure de France - 2019
C’est en racontant trois fugues insolites qu’Arthur H., chanteur, compositeur et poète, construit ici son autoportrait et son premier livre.
En forme de prologue, son amour inconditionnel pour les fugues de Bach qui, à 15 ans, est parti sur les routes.
Au centre du récit, une deuxième fugue, celle de sa mère, Nicole Courtois, née en 1940 dans une famille ouvrière d’Argenteuil. Vive, sensible, rêveuse, elle prend un jour la décision avec ses amis de s’évader de cette petite société de banlieue ouvrière, décide de construire un radeau et de naviguer jusqu’à Tahiti. Arthur H. évoque l’adolescence et les rêves de liberté de sa mère et nous raconte, avec une écriture lyrique et troublante son extraordinaire voyage-conte de fées commencé en Corse…
La troisième fugue sera celle d’Arthur H. lui-même, à l’âge de 15 ans, lors de vacances en Guadeloupe, avec son père Jacques Higelin et Coluche. Le déclic de cette fugue : son père et ses amis lui font manger une omelette fourrée aux champignons hallucinogènes…
Un récit bouleversant, ponctué de paysages de Corse en noir et blanc, de photos de famille et de lettres inédites…
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Biographie
Ma vie en morceaux
Flammarion - 2018
« On se demande parfois de quoi on se souvient. Mieux vaudrait se demander comment. Dans mon cas, je le sais, c’est avec les chansons. J’ai parfois eu l’impression qu’elles prenaient le pas sur la vie. Qu’elles la surpassaient. Qu’elles valaient mieux que moi et que ce qui pouvait m’arriver. »
À l’ aube de ses cinquante ans, Dominique Ané revisite des moments importants de sa vie et de son évolution musicale en prenant comme point de départ une vingtaine de morceaux. Comprendre comment naissent les chansons, c’est revenir sur son œuvre prolifique entamée au début des années 1990 mais c’est aussi renouer avec les traces d’enfance qui ne cessent d’habiter cet artiste, évoquer les rencontres marquantes, les doutes, les peines ; bref, c’est nous inviter à entrer dans son monde.
Ma vie en morceaux vient confirmer la place de l’écriture dans le parcours du chanteur.
- « Comment sont nées une vingtaine de ses chansons, comment elles s’articulent avec sa vie. Parfois amusantes, souvent poignantes, ces histoires de genèse confirment la conviction de l’auteur : "L’écriture nous devance, elle en sait souvent plus que nous.” Ouest France
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Romans
La nuit du cœur
Tout a commencé à Conques dans cet hôtel donnant sur l’abbatiale du XIe siècle, où l’auteur n’a fait que passer une nuit. Mais il a regardé comme personne et vu ce que, aveuglés par le souci de nous-mêmes et du temps, nous ne voyons pas : la lumière particulière que dégagent les choses et les êtres les plus simples, les plus humbles. De retour chez lui dans sa maison du Creusot, perdue dans les arbres et la solitude, le poète recense et interroge une à une toutes les merveilles « rapportées » de Conques : des rêves, la vision des anges, l’idée et le désir de la phrase pure, et le chemin en lui d’un grand et beau livre comme une lettre d’amour, La nuit du cœur. C’est ainsi, fragment après fragment, que s’écrit au présent, sous les yeux du lecteur, cette lettre dévorée par la beauté de la création comme une fugue de Jean-Sébastien Bach.
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Romans
Horn venait la nuit
Christian Bourgois Éditeur - 2024
Simon Ungar ne sait pas grand-chose de sa famille pater- nelle ni de son père, parti refaire sa vie au Canada. Quand il se fait licencier et que sa petite amie le quitte, il se dit que c’est l’occasion d’en savoir plus sur ses origines : il part en République tchèque, dans la petite ville d’Olomouc, le berceau des Ungar. Son amateurisme en toutes choses va mener Simon jusqu’à Bratislava puis à Budapest, de train en train, enchaînant les hasards, les rencontres et les coïncidences. Mais le puzzle familial s’avère plus difficile à reconstruire que prévu, entre fausses pistes et pièges tendus...
Ilse Küsser est elle aussi originaire de cette partie de l’Europe, née en Tchécoslovaquie pendant l’entre-deux- guerres. L’arrivée de l’armée d’Hitler la prive de ses deux frères, avant que la mort de son père dans un bombardement à Prague et le remariage de sa mère changent la donne. Mais c’est autant un accident de gymnastique qu’une soirée à l’Opéra qui vont décider du destin d’Ilse : dans la Tchécoslovaquie communiste des années 1950, elle sera accessoiriste de théâtre, à Bratislava. C’est là qu’elle tombera folle amoureuse du mystérieux Horn. Jusqu’à ce qu’un jour l’histoire d’Ilse rejoigne celle de Simon.
Que ce soit en invoquant la mémoire juive ashkénaze, les livres de Jules Verne, le clapotis du Danube la nuit ou les banlieues sinistres de Budapest où se terrent des écrivains nobélisables, Lola Gruber nous entraîne dans un formidable roman-enquête mené tambour battant où l’humour côtoie la tragédie, la mort et l’amour à chaque page.
- « Horn venait la nuit , dont la construction méticuleuse laisse autant de place au flou qu’à la précision, est un roman ambitieux embrassant large. Fruit d’une enquête fouillée et d’une imagination fertile, il se dévore comme un polar palpitant et vous hante tel un conte philosophique où dialoguent l’humour et la tragédie, la poésie et la banalité de destins ballottés par les vents mauvais de l’histoire. » La Croix
- « C’est une quête et une enquête. La quête de soi, de ses origines et les recherches essentielles pour avancer. C’est un texte puissant, à l’écriture fluide qui se lit avec tout un panel d’émotions. On peut sourire, serrer les poings devant l’indicible, ou être heureux lorsque l’amour semble arriver… » Médiapart
- « C’est dans ce terreau, et dans la mémoire juive ashkénaze que Lola Gruber a puisé le matériau de son roman-enquête. Elle nous entraîne dans un récit mené tambour battant où l’humour côtoie la tragédie, la mort et l’amour à chaque page. » ActuaLitté
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Romans
La route de Lafayette
Anne-Marie Métailié - 2019
Un roman lumineux sur le passage à l’âge adulte, le deuil et la musique.
Murdo a seize ans, il vient de perdre sa mère, emportée par un cancer, comme sa sœur Eilidh quelques années plus tôt. Son père l’emmène en voyage chez des cousins installés dans le sud des États-Unis. En chemin, Murdo rencontre une famille de musiciens de zydeco dans une petite ville où ils échouent par hasard entre deux bus longue distance ; il se met à jouer avec eux – il est accordéoniste – et ils l’invitent à un grand concert deux semaines plus tard, en Louisiane.
En attendant, il s’ennuie vaguement, se réfugie dans sa chambre au sous-sol pour échapper à la pitié embarrassée des adultes, découvre les atlas, tente de marcher dans un pays où même les footings se font au centre commercial. Avec son père, qui fuit le chagrin en lisant tout le temps, les relations sont difficiles, marquées par l’incompréhension et la maladresse, malgré leurs efforts et tout l’amour qu’ils se portent.
Spécialiste des flux de conscience et des âmes d’écorchés, Kelman nous embarque ici dans la tête d’un adolescent banal et génial, anxieux et naïf, avec la juste distance et une incroyable tendresse. On est Murdo, on a honte, on rougit, on tombe amoureux avec lui, on bataille pour devenir adulte, on pense que la musique peut nous sau- ver, et on a raison. Un immense roman qui remue et fait entrer la lumière.
Traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller
- "Dans La Route de Lafayette, son sixième roman traduit en français et sûrement son plus lumineux, James Kelman se glisse magistralement dans la peau d’un adolescent sauvé par la musique." La Croix
- "Derrière ce portrait d’un garçon trop sensible qu’est La route de Lafayette, c’est toute une humanité écorchée qui danse et vacille." Le Canard Enchaîné
- "Kelman montre sa grandeur d’écrivain en décrivant les rapports rudes mais souvent bouleversants entre un père veuf qui a également perdu sa fille, et ce qui lui reste de progéniture." Le Figaro Magazine
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Romans
L’âme du violon
Grasset - 2019
Un vieux luthier Italien au XVIIème siècle, un tsigane orphelin qui vit de sa musique sur les chemins de la France des années 30, une jeune femme bohème qui rêve de voir un jour ses toiles exposées dans le Paris contemporain et un PDG infatigable dont le cœur n’est touché que par les airs classiques qui résonnent dans son bureau new-yorkais : si différents soient-ils, ces quatre personnages ont en commun, un objet, le violon.
Giuseppe lui a consacré sa vie, penché sur son établi jour après jour pour le compte d’un célèbre atelier italien ; un drame va le pousser à sortir de sa solitude et à transmettre son art à un jeune apprenti pour tenter de réaliser l’instrument parfait. Lazlo joue sans cesse de celui qu’il a reçu en seul héritage ; son incroyable talent lui permet d’en vivre et d’espérer un jour gagner cette Amérique dont on lui parle tant, et vers laquelle on le suivra.
Lucie se voit obligée de reprendre sa vie en main pour vendre l’instrument que sa grand-mère musicienne lui a confié afin de lui permettre d’acheter le matériel nécessaire à la préparation de sa première exposition. Un projet qui la mènera de Londres à Vichy, mais surtout loin de ses peurs. Et Charles se met à enquêter sur les traces de violons mystérieusement signés pour conquérir une musicienne qui a su, par son art, ré-enchanter son existence jusqu’ici réduite à des chiffres et des contrats. Il redécouvrira dans cette aventure les plaisirs simples de joies qui ne s’achètent pas.
De 1630 à nos jours en passant par l’entre-deux guerres, de la Lombardie aux gratte-ciels de New-York en passant par Paris et la Camargue, Marie Charvet lie ces quatre destins pour révéler l’âme d’un violon unique qui changera à jamais la destinée de nos quatre personnages.
En lutherie, l’ « âme du violon » désigne l’ultime pièce que dépose l’artisan au cœur de l’instrument et qui détermine sa sonorité et sa vibration. Dans ce roman choral, musical et léger, conçu comme une fugue à quatre voix et dont les chapitres déroulent en alternance les vies de chaque personnage, elle permet à l’auteur de faire résonner ensemble trois époques, plusieurs cultures et d’accorder ces destins bouleversés par un même instrument.