Dim. 14h, Grande Passerelle (Médiathèque)
Une francophonie pour demain
24 mai 2019.
C’est notre pari depuis des décennies, à travers les multiples éditions de notre festival au Mali, à Brazzaville, à Rabat, Port-au-Prince, avec le souci, chaque fois, d’en faire une création commune avec les écrivains et les cinéastes concernés. Cette année encore la francophonie a une place de choix dans notre programmation. Avec la présence habituelle de nos amis québécois et belges. Mais aussi, un premier bilan de l’entreprise de restitution des œuvres d’art africaines, menée par Felwine Sarr. Sans oublier un point sur le projet mis en place par le ministère de la Culture d’un dictionnaire résolument francophone, prolongeant l’effort du dernier Dictionnaire de la langue française de l’Académie française, et le projet « Afrique 2020 », initié par l’Institut français et le ministère de la Culture.
Dictionnaire de la francophonie
Les dictionnaires aussi sont des champs de bataille, où s’affrontent normes et usages, où se marquent les mutations de société. Féminisation des mots, et volonté, enfin, de l’Académie d’intégrer les mots de toute la francophonie. Une mutation dont nous parleront les académiciens Dany Laferrière, Erik Orsenna et l’ami Alain Borer.
DERNIER OUVRAGE
Témoignage
Autobiographie américaine
Bouquins - 2024
L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.
DERNIER OUVRAGE
Beaux livres
Il était une fois la Terre - La petite histoire et les mystères de notre planète
Gallimard - 2023
En 50 chapitres courts, Pierrick Graviou et Erik Orsenna offrent au lecteur une histoire de la Terre, de ses roches, de ses premiers occupants, de leur évolution, et enfin de l’humanité. « Il était une fois la Terre, bien avant la Terre… Car pour bien comprendre l’extraordinaire histoire de notre planète, il faut remonter aux origines de l’Univers, à la source de la matière.
Cette matière qui constitue notre sous-sol, l’eau, l’air, les plantes, les animaux, mais également le papier de ce livre, ses deux auteurs, ses lectrices et ses lecteurs. Il était une fois…
Voici donc une belle histoire, la mère de toutes les histoires. Attachez vos ceintures ! Le voyage que nous vous proposons va vous conduire loin, très loin, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, de l’infiniment vieux à l’infiniment jeune… »
- « C’est un livre inattendu qui raconte la naissance de la Terre et qui réunit un géologue et un académicien. Cet homme, membre de l’Académie française, c’est le grand Erik Orsenna qui publie « Il était une fois la Terre » avec Pierrick Graviou, aux Editions Gallimard. Une terre qui a vécu de nombreux désastre climatique dans son Histoire avec la disparition de toutes les espèces vivantes par période. Sommes-nous les prochains dinosaures ? » France Inter
- « II a fallu près de cinq ans de travail pour y arriver. En 51 chapitres de deux à trois pages, c’est une aventure que l’on suit et pour laquelle on se passionne. Le scientifique a tout de même glissé quelques graphiques et schémas à la fin. Mais l’ouvrage s’adresse à tous les publics. » Le Trégor
- « Serge Bloch apporte sa sensibilité poétique à cette épopée comptable en milliards d’années. Des formes, des couleurs,des collages pour la raconter dans ce difficile équilibre de la liberté et de la rigueur. » DNA
- « Ce livre surprenant et ambitieux, qui raconte toute l’histoire de notre planète, du Big Bang, il y a 13,8 milliards d’années, à aujourd’hui, en un langage clair et sans fioritures, a son charme. Un tel récit pourrait se prêter à des envolées lyriques, mais les auteurs ont choisi de rester factuels, se permettant seulement une touche d’humour à l’occasion – et on ne peut que leur être reconnaissant pour ce choix ! » Espèces
DERNIER OUVRAGE
Essais
« Speak white ! » Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?
Gallimard - 2021
Les langues savent sur nous des choses que nous ignorons. Elles diffèrent non par les mots, qui voyagent et s’échangent par familles, mais par leurs idéalisations collectives, logées dans leur morphologie. Aujourd’hui, la langue française est en passe de s’effondrer en une sorte de dialecte de l’empire anglo-saxon — ce qui implique un autre Réel, autant qu’un infléchissement collectif des visions du monde et des relations humaines, dont aucun politique, semble-t-il, n’a la première idée. « Speak white ! », partout résonne l’injonction de parler la langue du maître : nous soumettrons-nous ? Mais pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?