Le prix de la passion

18 juin 2019.
 

Alors j’ai sorti mon téléphone de ma poche et j’ai enfin osé composer le numéro que je connaissais par coeur, depuis un an exactement.

Il m’en a fallu du temps, pour retrouver ce numéro... J’ai inspiré profondément, et j’ai enfin appuyé sur la touche "appel". Un grand silence s’installe alors dans ma tête, suivi par un brutal bip sonore. Tout d’un coup, prise d’un vent de panique, je raccroche sur le bouton rouge. Plein d’images défilent dans ma tête... rouge, comme la couleur de sa robe. Ou cette émotion que je ressens, la même que celle que j’ai ressentie il y a neuf ans... Un subtile mélange de peur et de doutes, mais aussi d’excitation et d’appréhension, ne sachant lequel avait le dessus... ces
souvenirs ramènent tellement loin... au moment où ma vie a pris une tournure quelque peu... différente.

« Tu ne peux pas faire ça ! Gâcher tous nos efforts pour du théâtre ! Non mais tu te rends compte ?! C’est ta carrière que tu mets en jeu !"

Et nous y revoilà... Depuis toute petite, j’ai toujours eu une passion secrète pour le théâtre. Ma mère, elle, ne voit pas les choses comme ça. Tout ce qu’elle veut c’est que je devienne avocate, ingénieure, médecin et mon père, lui, il s’en fout (je ne sais même pas s’il sait comment je m’appelle... mais moi ce n’est pas ce que je veux, alors aujourd’hui je vais parler haut et fort, qu’elle entende ce que j’ai à lui dire.
Je la regarde avec un air féroce et lui lance d’un ton ferme.

2/5
Elle me regarde d’un air surpris, puis quand elle se rend compte de ce que j’ai dit et commence à crier.

Je claque la porte, et je cours. Je cours tout en pleurant. Je cours jusqu’à ne plus en pouvoir.
Tout ce que je voulais, c’était partir loin d’ici.
Ma vie après fut compliquée. Je suis partie à Paris, et j’ai commencé à faire des petits boulots pour pouvoir me payer une école d’art dramatique. Je faisais des petits rôles dans des pièces de théâtre.

Souvent, les gens étonnés de me voir là me demandaient ce que je faisais là et moi je répondais ‘la passion’ et je partais. Je n’ai jamais oublié la rage que j’avais envers mes parents. Je ne leur pardonnerai jamais ce qu’il m’ont fait, mais j’ai avancé... Malheureusement, je n’étais pas
au bout de mes peines, car un autre obstacle me barrait la route. Un méchant serial killer qui s’appelait Cancer m’attendait de pied ferme à l’âge de 24 ans...

Je m’avance vers elle et nous marchons vers une petite salle avec un bureau et d’autres petits bazars de docteur.

Je n’entendais plus ce qui s’est passé ensuite. Tout s’écroulait. J’avais envie de pleurer, de crier, de tout faire pour m’accrocher encore au dernier bout de vie qui me restait. Mais personne ne peut échapper à la mort.