Remise du Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs
Avec la lauréate Anais LLOBET, les jeunes jurés et les membres du jury adulte
7 septembre 2019.
Avec la lauréate Anais LLOBET, les jeunes jurés et les membres du jury adulte Yahia BELASKRI, Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS, Sorj CHALANDON, Sylvain COHER, Alain DUGRAND, Lola LAFON, Carole MARTINEZ, Sami TCHAK, Mélani LE BRIS, Michel LE BRIS
Animé par Maëtte CHANTREL
DERNIER OUVRAGE
Revue
Apulée n° 9 - Art et politique
Zulma - 2024
L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.
De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…
Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !
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Nouvelles
La mémoire de riz
Zulma - 2011
Un illusionniste aux machineries diaboliques, un taxidermiste fou en passe de reconstituer l’arche de Noé, un prince du désert qui joue aux échecs avec Saint Louis, et toute la pensée du monde gravée sur un grain de riz…
Comme autant d’arcanes majeurs du tarot, ces vingt-deux fictions nous entraînent dans les mondes gigognes de l’esprit, aux prises avec les mystères et les civilisations, sans perdre jamais le fil du labyrinthe du désir et de la folie de vivre. Elles ont valu à son auteur le Prix de la Nouvelle de l’Académie française.
- « Dès ses premiers écrits, Jean-Marie Blas de Roblès plaçait ainsi la barre très haut, chassant sur les terres d’Egard Poe, de Théophile Gautier et de Guy de Maupassant. Flirtant même, pour celles qui se passent en Orient, avec « Les Mille et une Nuits ». Un pari certes présomptueux de la part d’un écrivain balbutiant. Aux innocents les mains pleines : le résultat est probant. La prose fleurie -façon belles de nuit -du jeune Jean-Marie fait mouche, en allant au-delà du simple pastiche. » Les Echos
- « L’univers de Jean-Marie Blas de Roblès a ceci d’unique que, saturé de mystère, de surnaturel, il ne perd jamais le contact avec le réel. » Le Monde
- « Tous les personnages de Jean-Marie Blas de Roblès ont une même philosophie : l’homme est responsable de tout ce qui lui arrive, même des accidents. Allons, surveillez-vous de près » Actuel
- « Blas de Roblès est un merveilleux conteur qui porte la langue française dans ses plus fins, ses plus délicats retranchements. » La Voix du Nord
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Romans
L’enragé
Grasset - 2023
« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. » S.C.
L’Enragé présenté par Sorj Chalandon
- « Comme à son habitude, c’est avec ses tripes, d’une écriture à la fois lyrique et tranchante, que l’écrivain décrit la violence, la haine de cet enfant "enragé" dont il connaît intimement la souffrance, thème récurrent de ses romans. » France Info
- « Sorj Chalandon revient avec le roman L’Enragé (Grasset). Dans la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer, en 1934, cinquante-six jeunes s’évadent. Tous les « colons » sont rattrapés… sauf un. Chalandon a imaginé son destin. S’ensuivent des situations qui sont autant de dilemmes éthiques : si je suis en cavale, dois-je tracer ma route seul ou m’encombrer de celui qui compte sur mon aide ? Puis-je voler de l’argent à quelqu’un qui m’a porté secours ? La violence motivée par un sentiment d’injustice est-elle excusable ? Rares sont les fictions qui interrogent aussi ouvertement la frontière entre le bien et le mal. » Philo Magazine
- « L’auteur donne vraiment vie à Julien, il devient ce gamin. Sorj Chalandon lui donne une présence, une âme. Mais pas qu’à lui ! On entre au cœur de cette île, au plus près des habitants et du personnel pénitentiaire, avec ce qu’ils ont de plus sombres et de plus sinistres en eux. Pourtant, certains personnages sauront apporter un peu de douceur. Avec un style d’écriture percutant et saisissant, dans une ambiance austère et nauséabonde, Sorj Chalandon nous donne froid dans le dos. » 20 Minutes
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Romans
Vaincre à Rome
Actes Sud - 2019 - 2019
Samedi 10 septembre 1960, avant-dernier jour des Jeux olympiques de Rome : le marathon va se courir non dans un stade mais au sein même de la Ville éternelle. Soixante-neuf concurrents pour un seul vainqueur. Et c’est dans la tête de celui qui montera sur la plus haute marche du podium que le lecteur est embarqué pour un voyage de 2 heures, 15 minutes, 16 centièmes. Non content de battre le record du monde en terre italienne plus de vingt ans après la prise d’Addis Abeba par Mussolini, le soldat éthiopien Abebe Bikila va courir les 42 kilomètres et 195 mètres pieds nus. “Vaincre à Rome, ce serait comme vaincre mille fois” a dit Hailé Sélassié. Vaincre pieds nus, ce sera comme vaincre en jouant dans la poussière de Debre Zeit. En pleine période de décolonisation et de démembrement des empires européens, un berger africain remporte l’or et couronne tout un continent.
Sylvain Coher, qui s’était déjà imposé par ses précédents romans comme l’écrivain du mouvement, des sensations, nous convie à une expérience extraordinaire : insu er à la langue et aux mots le rythme, la mécanique, les accélérations d’une course de fond, jusqu’au bien-être des endorphines, jusqu’à l’envol nal du sprint. Abebe Bikila est ce sportif omniscient qui sait le destin et qui court comme une pythie, sûr de sa victoire, prescient de la nuit célébrée qu’il va vivre dans quelques heures ; il n’y a pas de suspense et pourtant une tension s’installe, celle des muscles, de la crampe qui pourrait guetter malgré la certitude de ce qui va advenir.
Seul un tour de force littéraire à la musicalité inédite, aux digressions étincelantes, pouvait rendre compte d’un tel exploit sportif. Devenu Petite Voix dans la tête du champion, l’auteur se coule dans le rythme variable de sa foulée infatigable pour raconter comment grandissent les héros, comment se relèvent les peuples, comment se gagnent les revanches et comment naissent les légendes.
Revue de presse :
- « Pour composer ce monologue, Sylvain Coher invente une écriture, tantôt vive, tantôt nourrie d’endomorphine. Son récit est sec comme un muscle tendu, mais s’étire comme les avenues pavées de la Ville éternelle. On y note quelques baisses de tension sans distinguer si elles tiennent à l’auteur ou au coureur. Et puis le rythme reprend, scandé par les interventions du speaker ; les kilomètres passent, l’histoire se déroule dans un temps étrange, à la fois fugitif et lent. De ce livre émerge la voix sage et endurante d’Abebe Bikila, qui suffit à justifier qu’on le remarquât. » Le Figaro Littéraire
- « Un roman en forme de monologue aussi sportif que littéraire » L’Express
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Récit
Conrad : La vie à la mer
La Table Ronde - 2014
Fin 1874, un orphelin de seize ans débarque à Marseille, résolu à devenir marin. Grâce à une lettre de recommandation, il prend très vite la mer à bord du Mont-Blanc, un trois-mâts barque de la compagnie Delestang et fils. Quatre années durant, Marseille demeurera son port d’attache. Né russe dans l’Ukraine colonisée, c’est en France que le futur Joseph Conrad achève son adolescence et entre dans l’âge adulte.
Alors que ses biographes polonais ou anglo-saxons ont négligé les années françaises, Alain Dugrand revient à la source. Son équipée sur les pas de l’écrivain part du Vieux-Port et du golfe d’Hyères pour se poursuivre à
Singapour et au Congo. Une évocation au grand large.
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Romans
Chavirer
Actes Sud - 2020
1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d’obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c’est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d’autres collégiennes.
2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.
Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu’un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu’il est temps d’affronter son double fardeau de victime et de coupable.
Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l’ont connue tandis que son personnage se diffracte et se recompose à l’envi, à l’image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.
Revisitant les systèmes de prédation à l’aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs.
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Romans
Le continent du Tout et du presque Rien
JC Lattès - 2021
Maurice Boyer, issu d’un modeste milieu rural français, arrive à Paris pour entamer des études d’ethnologie à la Sorbonne. Il rêve de mettre ses pas dans ceux de son maître, Georges Balandier. Il part pour ses recherches doctorales dans un village du Togo. Il y restera deux ans. Ce sera le grand choc de sa vie. Des années après ce voyage, il sait ce qu’il doit à ce séjour et qu’il a laissé là-bas la part la plus secrète de son âme.
C’est le roman d’une rencontre, d’une quête : comment regarde-t-on l’autre, comment l’invente-t-on, comme écrit-on son histoire ?
- « Mené de main de maître, Le Continent du Tout et du presque Rien démontre de la plus brillante façon que prétendre connaître l’Afrique s’avère la plus ultime des vanités. » Le Monde
- « Dans Le continent du Tout et du presque Rien (JC Lattès), l’écrivain franco-togolais fait de l’Afrique, objet de bien des débats actuels, le sujet de son dernier roman. À cheval entre fiction, essai et autofiction, il parcourt les faisceaux de sa projection : connaît-on vraiment ce continent ? Comment le regarde-t-on et le pense-t-on dans sa relation avec l’Occident ? » Marianne
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Beaux livres
Dans l’oeil du chat
Zulma Éditions - 2018
Photographies de Mélani Le Bris
Textes d’Ananda Devi, Hubert Haddad & Carole Martinez
Percez la vie secrète des chats et suivez-les en pleine nature, à l’affût dans un sous-bois, alanguis sous la lune ou courant vers l’horizon dans un champ d’herbes hautes… Sous le regard unique de Mélani Le Bris, chaque photo nous livre une part de la nature vraie des chats, et chacune est un monde.
Avec des textes d’Ananda Devi, Hubert Haddad et Carole Martinez, magistralement inspirés par cette invitation au voyage inédite.
« Les photos de chats de Mélani Le Bris sont saisissantes. Sous son regard et son objectif, ces félins appartiennent à la famille des chats d’Edgar Poe, de Baudelaire, aux chats magiques, mystérieux, habités de pouvoirs occultes, dans une communion presque mystique avec la nature, avec le monde. Comme on se trouve petit, à côtoyer de tels chats qui donnent le sentiment d’en savoir plus long sur l’homme et sur la vie que nous n’en savons sur eux, nimbés qu’ils sont dans leurs secrets ou leurs présences impénétrables. » Frédéric Vitoux, de l’Académie française
« Ils m’ont ouvert la porte de leur monde et je les ai suivis de l’autre côté du miroir. » Mélani Le Bris
DERNIER OUVRAGE
Essais
Pour l’amour des livres
Grasset - 2019
« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.
Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…
Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.
J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »
- “Du grenier breton où le gamin plonge tête la première dans La Guerre du feu, jusqu’à la découverte en bibliothèque du Dernier des Mohicans et de Moby Dick, flibustiers et explorateurs, pionniers et cannibales sont réunis ici pour rappeler la puissance de la lecture sur un enfant solitaire.” Télérama
- “Ce nouvel opus est à la fois une autobiographie et un essai. Une ode à l’écriture et aux écrivains. Michel Le Bris fait de la lecture une nécessité, une urgence pour se construire soi-même. La littérature est aussi un engagement et une bataille pour la culture, essentielle à la démocratie.” France Inter
- "Pour l’amour des livres participe de belle manière à cet hommage choral que les écrivains ont rendu au fil du temps afin de s’acquitter de leur dette envers une littérature qui leur a tant apporté." Zone Critique