Ballades pour John Henry

Gallimard

28 février 2020.
 

John Henry est un héros mythique de la culture noire américaine. Un jour de 1872, ce colosse perceur de tunnels, "né un marteau à la main", défia un marteau piqueur : il le gagna de vitesse, puis mourut d’épuisement. Depuis, d’innombrables ballades ont immortalisé sa légende. Jusqu’en 1996, où la petite ville de Talcott, théâtre présumé du fameux duel, organise un Festival John Henry. Parmi les invités, J. Sutter, un "parasite", pigiste mercenaire et pique-assiette patenté. Lui aussi vise un record : assister pendant un an d’affilée à une promo par jour. Mais sous la futilité de cette entreprise, le drame couve...

Et tandis que le roman entremêle les trajectoires de J., de John Henry et de toutes ces vies, réelles ou inventées, affectées par sa légende - de l’historien au compositeur, du bluesman au philatéliste -, c’est toute la geste d’un peuple qui renaît, hanté par cette figure aussi insaisissable qu’une chanson.

Satire acerbe d’une société contemporaine qui a réduit la culture populaire à une marchandise, fresque historique en forme de puzzle, réflexion élégiaque sur la mémoire et ses vestiges, Ballades pour John Henry est un roman immense et visionnaire. Il use de tous les tons et de tous les langages pour nous offrir un regard neuf sur l’Amérique et sur le siècle.

Traduit de l’américain par Serge Chauvin.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Underground Railroad

Albin Michel - 2017

Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
 
L’une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l’« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.
À la fois récit d’un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l’Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une œuvre politique aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

Traduit de l’américain par Serge Chauvin


Revue de presse