Les cinq fois où j’ai vu mon père

Gallimard

28 février 2020.
 

Abandonné par son père, comme beaucoup d’enfants haïtiens, Guy Régis Jr grandit auprès de sa mère dans des conditions difficiles et ne rencontrera son père, de façon fugace, que cinq fois dans sa vie. La première rencontre est aussi son premier souvenir.L’enfant est assis, entouré par la nature exubérante d’Haïti. Soudain s’approche une ombre qui masque le soleil. C’est un homme grand et mince qui le prend et le soulève vers le ciel. Il a une tête d’oiseau. Cet homme, qui lui dit être son père, lui propose un jeu : « Tu sais jouer aux ombres ? – C’est quoi jouer aux ombres ? – Tu fermes les yeux, je disparais. »Quand l’enfant ouvre les yeux, l’homme a disparu. Il s’est envolé comme un véritable oiseau.C’est le début d’une quête sans fin. Cette première rencontre, cette découverte du père n’aurait pu être qu’une fêlure dans l’équilibre des choses, un souvenir relégué à jamais dans un coin de sa mémoire. Mais, quelques mois plus tard, par une journée torrentielle, le père apparaît à nouveau. Les années passent et l’image de cet homme le hante. Ce n’est plus un oiseau : il est grand, maigre, a de longues moustaches luisantes. L’enfant croit l’apercevoir au marché, parmi les paysans. Il se présente le jour de sa première communion pour participer à la fête, puis repart.Un jour, à la saison des mangues, sous un soleil brûlant, il le voit réapparaître. L’enfant ne peut dire un mot, son père lui déclare son amour et s’en va, l’air triste. C’est un adieu. Quelques jours plus tard, il l’aperçoit embarquant sur un navire, exil vers une destination inconnue. Avec une imagination forte et un style chamarré, Guy Régis Jr tente d’évoquer l’image d’un père absent et d’apporter une réponse à un besoin fondamental : faire la lumière sur sa propre histoire. Il retrouve, dans un style résurrectif, les scènes et les personnages qui ont marqué son enfance.

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Revue de presse :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Théâtre

Goebbels, juif et footballeur

Les Solitaires Intempestifs - 2020

Goebbels, juif et footballeur
Par quel miracle ou malédiction cela a-t-il bien pu arriver qu’un grand footballeur de classe mondiale se prénomme Goebbels ? Comment des années plus tard, conscient de l’étrangeté de son appellation, il se décide à se convertir au judaïsme ? Goebbels devenu donc juif.

Suivi de Comme dans un film de Robert Bresson
Il n’est pas toujours bon de revenir. De revenir dans son pays, dans sa ville natale, transformé par le voyage, différent. Un homme se retrouve capturé par des jeunes gens de la ville où il est né, et d’où il était parti. Comme s’il n’avait pas le droit de revenir habillé comme il est, de parler comme il parle. Un homme revenu chez lui, avec la culture d’un étranger, immobilisé par un accident. À son chevet, ces jeunes gens. Parfois, ils prennent soin de lui. D’autres fois, ils le maltraitent. Tout va se dérouler net, précis. Comme dans un film de Robert Bresson.