Un monstre et un chaos

Zulma Éditions

5 mars 2020.
 

Dans le ghetto de Lodz, Chaïm Rumkowski est comme une autre figure du diable. Lui, l’autoproclamé Roi des Juifs qui prétendait sauver son peuple, a transformé le ghetto en un vaste atelier industriel au service du Reich. Il parade en calèche et costume trois-pièces, en appelle à la « bonne volonté » des familles, et frappe monnaie et timbres à son effigie.
Face à ce pantin des exigences nazies, dans les caves, les greniers, sourdent les imprimeries et les radios clandestines, les photographes détournent la pellicule du service d’identification, les enfants soustraits aux convois hebdomadaires se dérobent derrière les doubles cloisons...
Et parmi eux Alter, un gamin de douze ans, qui dans sa quête obstinée pour la vie refuse de porter l’étoile. Avec la vivacité d’un chat, il se faufile dans les moindres recoins du ghetto, jusqu’aux coulisses du théâtre de marionnettes de Maître Azoï, où il trouve refuge…
Dans Un monstre et un chaos, Hubert Haddad fait resurgir tout un monde anéanti, où la vie du ghetto vibre des refrains yiddish beaux comme un chant de résistance éperdu – un chaos, plein de bruit et de fureur, où perce la lumière. Et c’est un prodige.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !