Je ne suis pas un homme qui pleure

JC Lattès

28 février 2020.
 

« A l’origine, il devait être question d’amour ou plutôt d’histoires d’amours inachevées, ou parce qu’elles s’achèvent mal ou parce qu’elles ne commencent jamais. J’imaginais une histoire légère comme un milieu d’été avec une femme qui parle beaucoup et des hommes qui passent trop vite. C’est après l’avoir écrite, que j’ai réalisé ce que j’en avais fait. Je crois y avoir glissé autant de rire que de colère, autant de “petites choses qui font battre le cœur” que quelques réflexions plus profondes sur notre société française. »

L’héroïne de ce roman est écrivaine. Au lendemain d’une rupture sentimentale qui fait mal, elle a peur de ne plus savoir aimer, de n’avoir rien de bon à écrire, de ne pas exister dans une société où elle n’a pas de place. L’a-t-elle perdue, cette place ? en a-t-elle seulement occupée une ? Ce sont ces questions-là qu’elle se pose et d’autres, comme : Comment se débarrasser d’un amant encombrant ? La magie antillaise est-elle encore efficace ? Quand faut-il confesser à sa mère qu’elle ne sera jamais grand-mère ? Qui est Maya Angelou ?

Elle se souvient des hommes qu’elle a aimés, de ses histoires d’amour qui l’ont souvent menée en Afrique. C’est là qu’elle est devenue romancière, qu’elle a commencé à penser, à regarder le ciel pour voir su Dieu y était. Je ne suis pas un homme qui pleure est un livre bouleversant. Il dit la quête d’une femme, le mensonge des origines, les rêves toujours déçus des mères, les hommes qui s’enfuient et ce qu’ils laissent, et l’écriture qui emporte tout.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La poétique de la cale : Variations sur le bateau négrier

Rivages - 2022

Un siècle et demi après le passage avéré du dernier navire négrier, la cale hante toujours, telle une ombre, les œuvres écrites, visuelles et musicales des artistes afro-descendants. Dans les archives coloniales, elle est le décor central des vieux journaux de bord des marins. Elle affleure dans l’espace public, les musées et lieux de commémoration. Elle est dans le corps de ceux qui, sans y être tombés, ne peuvent pour autant pas l’oublier. Elle est une mélancolie, une blessure ancrée dans la chair de millions de personnes dont les racines ont été brouillées et éparpillées.

Dans ce livre intime et puissant dont la cale est le personnage-spectre, Fabienne Kanor entreprend de descendre en poésie dans les entrailles de ces monstres flottants et d’enjamber la mer dévoreuse d’hommes en sens inverse afin de libérer le pouvoir curateur de la mémoire.