Les conférences qui figurent dans ce volume ont été prononcées en Chine entre 2011 et 2017. Le recueil comporte une présentation du traducteur de J. M. G. Le Clézio en langue chinoise, Xu Jun, que l’auteur considère comme son mentor en matière d’initiation à la culture chinoise.A travers ces conférences le prix Nobel de littérature évoque des sujets ayant un rôle important au sein de son œuvre. Notamment la place de la littérature dans la cité, au sens philosophique du terme, et la responsabilité morale de l’écrivain. Dans une autre conférence, Le Clézio se demande à quoi aurait ressemblé notre monde sans le livre imprimé. Il s’interroge également sur l’universalité de la littérature : si, parfois, elle touche à l’universel, ce n’est pas par sa vocation. Dans une autre conférence, il affirme que les livres sont nos biens les plus précieux car « ils ne sont pas seulement des témoignages du passé, ils sont aussi des vaisseaux d’exploration, qui nous permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. En lisant Au bord de l’eau ou Quatre générations sous le même toit je m’aventure dans une autre culture et j’y découvre des vérités différentes de la mienne. Mais cette aventure est aussi une aventure intérieure, qui me permet de découvrir la part chinoise qui est en moi-même. La connaissance de l’autre est une richesse indispensable, et c’est en approchant l’autre qu’on se connaît soi-même. Sans le livre une telle aventure est difficile, ou impossible. »Avec cette série de conférences, J. M. G. Le Clézio développe un point de vue tout à fait singulier sur la littérature, sur son universalité et la nécessité de préserver la pensée imprimée. Dans notre monde où le numérique est en train « d’arraisonner » la pensée et de la soumettre, il se pose en fervent défenseur du livre, l’antidote le plus puissant contre cette domination.Avant-propos et recueil des textes par Xu Jun.
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Revue de presse :
- Sincère et dépourvu de toute prétention, le propos jamais hautain développe en revanche une haute ambition : transmettre ce rapport vital à la littérature et donc au monde, ce qui implique en l’occurrence de dépasser les frontières culturelles et linguistiques pour nouer les fils des échanges et participer, à la modeste échelle d’un écrivain écouté par des jeunes gens bienveillants, à la trame de l’avenir, qui sera interculturel ou ne sera pas. ( Bertrand Leclair, 29/05/2019, Le Monde)