Larme du monde

4 juillet 2020.
 

Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière
empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement
vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas. »
Prophétie d’un Amérindien Cree

Il se met à courir, à courir comme il n’a jamais couru de sa vie. En suivant les traces des animaux, il longe la corniche ou les vagues déchainées se butaient la veille encore. Il passe à coté du village désert et silencieux, qui parait n’avoir jamais été habité. Junid a peur. Il a peur de ne jamais plus revoir personne, il a peur de ne plus jamais entendre le bruit de la mer, le souffle du vent dans les cocotiers, les pépiements des oiseaux et les aboiements des chiens errants.
Le jeune garçon s’arrête quelques secondes pour reprendre son souffle. Les possibilités défilent à 200 à l’heure dans son cerveau. Pourquoi la mer s’est-elle soudain retirée, sans crier gare ? Pourquoi n’y a-t-il plus rien ni personne ? Il était sûrement seul à des lieux à la ronde.
Ce ne pouvait être la marée basse, il y aurait encore les gens, les animaux, les sons… C’était peut-être un tsunami, mais pourquoi sa famille serait-elle partie sans lui ? Il n’en savait rien, et c’était bien ça qui l’inquiétait.
Après plusieurs heures de marche harassante, une ombre se profila au loin. Il se mit à courir vers la silhouette. Quand il fut assez près, il vit que cette silhouette… était celle d’une jeune fille !
Effaré, le jeune garçon ralentit. Qui était-ce donc ? C’est alors que la jeune fille, comme si elle avait lu dans ses pensées, lui répondit :
 « -Bonjour, Junid. Je suis Surya, je viens du futur pour te faire passer un message. Tu as été choisi pour faire prendre conscience à votre génération de l’urgence de la situation. Comme tu le vois, la terre est dévastée, et la mer a disparu. La cause de tout ceci est la négligence des hommes pour notre planète. Toi et tes semblables devez réparer vos erreurs.