Écrits de nature - Tome 3, Atlantique Nord

22 avril 2021.
 

« Le mystère tient à la naissance du texte. Celui-ci émane d’un court-circuit et se révèle un dérangement de la réalité : non pas une traduction, mais une manière de la faire brûler sous le catalyseur des mots. L’écrivain devient pilote d’une réaction qui le dépasse, mais que sa curiosité et son attrait pour le risque l’amènent à guider en respectant son alchimie.

Les textes de ce tome III des Écrits de nature sont entièrement consacrés à Saint-Pierre et Miquelon, à Terre-Neuve et au Labrador. Ce sont des immersions dans l’atmosphère de ces régions de l’Atlantique Nord. Immensités désertes et austères, elles ont, dans leurs couleurs, dans leur lumière – et en hiver surtout – une qualité onirique. Elles sont peuplés d’animaux – dont certains de grande taille – qui nous font tout autant rêver et que j’ai pu approcher avec émotion en pleine nature, afin de les décrire.

Jean-Pierre Delapré, à partir de ses carnets de dessins ou d’illustrations réalisées tout exprès, se tient cette fois encore au plus près du mystère des oiseaux, sans rien lâcher d’une précision et d’une justesse qui n’adviennent qu’après des milliers d’heures d’observation. Il s’est également attaché, dans ce volume, à la flore subarctique, si particulière, et à des paysages totalement dépouillés qui enflamment d’autant plus l’imagination. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Coeur de cobalt - Écrire sur l’art

Diabase - 2024

Les rencontres avec des artistes vivants et leurs univers m’apportèrent beaucoup. Elles me sortirent de la solitude de l’écrivain, d’un monde entièrement construit et truellé en intérieur de coquille, autant que des tentations de l’égo. Je pus écouter les points de vue d’autres créateurs.

Écrire sur l’art, c’est […] avancer du regard dans un espace : s’y reconnaître et l’habiter. Comme sur un sol, on peut s’arrêter dans un tableau ou accélérer, modifier l’angle de vue et la mesure, sélectionner ce qui nous touche, dans une démarche affective et sans chercher à être complet. L’œuvre fût-elle abstraite, cela ne change rien.

C’est faire le pari que, par un pouvoir évocateur, les mots restituent la vision. Il faut aussi que, ainsi que les œuvres elles-mêmes, ils évoquent plus que la peinture : l’amour, la mort, les échéances de la vie.

Alexis Gloaguen