Ce qui est sans être tout à fait

Actes Sud

29 avril 2021.
 

Le vide, dit-on ordinairement, est ce qui reste après qu’on a tout enlevé. Mais si l’on retirait absolument tout, il ne resterait plus rien… du tout. Pas même le vide. Alors peut-on réellement faire le vide ? Au demeurant, le vide existe-t-il vraiment ? A-t-il même jamais existé ?
Le vide, c’est à la fois tout un monde et toute une histoire. Une histoire pleine d’idées, de concepts, de délires aussi. À l’image du temps et de la matière, le vide a hanté les philosophes et les physiciens, qui parlent rarement de la même chose. Chez les premiers, il a dès l’Antiquité donné lieu à d’intenses débats au sujet du néant, du non-être, du rien. Chez les seconds, le vide est devenu un objet d’expérimentations, et son existence, du moins celle d’un certain vide, a été prouvée au milieu du XVIIe siècle et a contribué à la naissance de la physique dite ”moderne“. Depuis, chaque nouvelle théorie propose ”son“ vide.
Étienne Klein mène l’enquête, traverse l’histoire des idées, interroge les mots. Et il apparaît que la vie du vide est contre toute attente une vie dense. De plus en plus dense à mesure que la physique progresse. Au XXIe siècle,toutes sortes de vides cohabitent houleusement, de la substance subtile au vide quantique, arrière-monde renfermant la source secrète de la matière, en passant par les ressorts intimes de la dynamique de l’Univers…La question du vide serait-elle en passe de devenir le plus grand défi de la physique contemporaine ?

Physicien, philosophe des sciences, Étienne Klein dirige le laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et enseigne à CentraleSupélec. Il a notamment publié Les Tactiques de Chronos, Discours sur l’origine de l’Univers, En cherchant Majorana. Le physicien absolu, Le pays qu’habitait Albert Einstein et Matière à contredire.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La physique selon Etienne Klein

Flammarion - 2021

« Six livres en un seul volume : par l’effet de quelque intrication, le tout serait-il davantage que la somme de ses parties ? Lorsque je les feuillette, je vois bien avec le recul qu’ils égrènent les notes symboliques d’une mélodie intime, celle de deux de mes passions les plus tenaces.
La première est le problème du temps. Il m’a sauté à la figure à l’âge de trente-trois ans et ne m’a lâché qu’il y a peu. Ma seconde passion, irréductiblement liée à l’autre, me porte vers certains personnages fascinants de l’histoire de la physique du XXe siècle, des êtres que je n’hésite pas à qualifier de “génies”.
Redécouvrant la tonalité de ces ouvrages successifs, je me rends compte que j’aime traverser les frontières, établir des connexions entre ce qu’elles séparent le plus souvent de façon abusive : la physique et la philosophie, la vie et l’œuvre, les équations et le langage ordinaire, les idées et le tempérament, l’intelligence et les émotions. »