La Bretagne sans permis

Ouest-France

30 avril 2021.
 

Traverser la Bretagne en "voiturette" sans permis (VSP), tel est le pari un peu fou d’Yvon Le Men et de son comparse Alexis. Comme on s’en doute, le but du voyage ne sera pas le plus important. L’essentiel est le chemin lui-même et les rencontres qu’il rend possible (Michel Le Bris, Xavier Grall...) Tout commence par l’enterrement d’un grand chanteur breton Yann-Fañch Kemener... De crêperie en taverne, les deux amis ont bien des aventures avec cette voiturette doublée par les tracteurs... Au fil du chemin ils égrènent leurs poètes ou écrivains préférés et nous régalent d’anecdotes savoureuses... Mais ce périple ne sera pas sans péril, surtout dans les Monts d’Arrée lors de la montée à l’assaut de l’antenne de Trédudon ! La route sera longue de Silfiac à l’île de Batz (on dépasse rarement les 35 km/h) mais on ne s’ennuie pas en compagnie d’Yvon Le Men, dont le talent nous tient en haleine jusqu’au bout... On aimerait que ce tour de Bretagne sans permis se poursuive encore ! Mais la VSP a ses limites...

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie

Bruno Doucey - 2024

Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.

« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds

m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd

dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays

ils font de l’inconnu
un étranger. »