samedi14:00-15:00

Temps fort de samedi Les pouvoirs de l’imagination

Avec : Roland LEHOUCQ, Georges-Olivier CHÂTEAUREYNAUD, Pierre CASSOU-NOGUÈS, Hubert HADDAD

21 mai 2021.
 

Nous habitons nos rêves… Et ce sont eux, en retour, qui nous font habiter le monde. Michel Le Bris Kong (Grasset 2017, Point Seuil 2018) Quel rapport
’homme et les sociétés humaines entretiennent-ils avec leur environnement – animaux, esprits, végétaux et lieux ? Comment appréhender l’inconnu et ce que l’on ne peut voir ? Imaginer pour comprendre les mystères de l’univers… L’astrophysicien Rolland Lehoucq témoigne du rôle primordial de l’imaginaire dans la découverte scientifique. Dans Technofiction, le philosophe Pierre Cassou-Noguès se demande comment la science-fiction est devenue notre réalité quotidienne ? Dans Virusland, extrapolant les leçons du confinement, il nous offre le plus saisissant mythe contemporain sur ce point de bascule où la fiction prend le pas sur la réalité. Pour Georges-Olivier Châteaureynaud, l’imagination de l’être humain ne peut avoir d’autre fonction que d’exprimer sa vision du monde à travers une projection du moi sur une scène fantasmatique, cette projection s’accompagnant de travestissements évidemment variables à l’infini. Ce que la fiction véhicule au-delà de la ‘ tare ‘ idéologique, c’est l’être. (Contre la perte et l’oubli de tout).

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La bienveillance des machines

Seuil - 2022

Des applications qui déterminent notre humeur, des robots humanoïdes qui s’adaptent à notre comportement, des caméras qui devinent nos gestes, ces technologies nous surveillent pour notre bien : elles sont bien-veillantes. Faudrait-il croire, contre l’idée répandue d’une intelligence artificielle hostile, et qui un jour pourrait prendre le pouvoir, à une bienveillance des machines, toutes organisées autour de nous pour notre plus grand bonheur ? Ou bien l’existence d’un « règne des machines », qui pourraient prendre soin des humains, nous affecte-t-elle au point que notre identité humaine en soit bouleversée ? C’est par le biais des fictions que nous imaginons pour habiter de nouvelles formes de vie que Pierre Cassou-Noguès explore notre rapport à la technologie contemporaine. Car si celle-ci transforme notre environnement matériel, elle chamboule aussi le contenu de nos pensées, de nos émotions, jusqu’aux dimensions les plus intimes de nos subjectivités. Ainsi la philosophie peut-elle analyser à la fois ces nouvelles réalités et les possibilités qu’elles promettent, pour le meilleur comme pour le pire.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

DERNIER OUVRAGE

 
Documentaire

L’Humain dans l’espace, entre réel et fiction

La Martinière - 2021

Entre réel et imaginaire, documents d’archives ou fantasmes issus des romans de science-fiction voire de grandes productions cinématographiques, ce beau livre consacre les conquêtes spatiales passées et à venir.

20 juillet 1969, le monde retient son souffle : Neil Armstrong et Buzz Aldrin font leurs premiers pas sur la Lune, huit ans après le premier vol orbital de Youri Gagarine. Avec ces pionniers du voyage spatial, c’est l’un des plus vieux rêves de l’humanité qui se réalise. Des siècles durant, les découvertes des astronomes et l’imagination fertile des romanciers en avaient nourri le désir. Et depuis, les limites de l’espace ne cessent de reculer : après la Lune, les astronautes se préparent aujourd’hui à fouler le sol de Mars et peut-être, dans un avenir très lointain, à partir vers les étoiles. Mêlant documents d’archives, photographies des corps célestes et littérature ou films de science-fiction, Roland Lehoucq et Florence Porcel reviennent sur les grandes étapes de cette exploration spatiale, entre réel et imaginaire.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

À cause de l’éternité

Grasset - 2021

A cause de l’éternité constitue le seconde volet de L’Autre rive, qui remporta en 2007 le Grand Prix de l’Imaginaire. L’action se déroule de nos jours au château d’Eparvay, dans l’arrière-pays d’Ecorcheville, ville bâtie au bord du Styx. Cette région présente nombre de particularités. L’esclavage n’y a jamais été aboli. La proximité relative des Enfers, par-delà l’infranchissable fleuve des morts, entraîne des précipitations insolites (pluies d’animaux et d’insectes divers) ainsi que l’échouage occasionnel de créatures venues de l’autre rive (centaure, sirène, satyre, minotaure...). Un Musée de Tératologie les rassemble ; les étudie et les expose. Enfin, l’économie comme la politique locales sont sous le contrôle de trois grandes familles, les Propinquor, les Esteral et les Bussettin, qui se disputent et se partagent de longue date le pouvoir.

Dans ce nouvel opus, Alphan Bogue, jeune diplômé du Courtauld Institute de Londres, docteur PhD en histoire de l’Art, rentre à Ecorcheville pour s’y marier. Sa fiancée, Delia Spencer-Churchill, doit le rejoindre pour la cérémonie. Le père d’Alphan, brocanteur à la retraite, pensionnaire de l’EHPAD d’Ecorcheville, le presse de dérober pour lui un autoportrait supposé de Rembrandt adolescent, inconnu de tous, qui se trouve au château d’Eparvay. Spécialiste de la peinture baroque et de Rembrandt, Alphan se laisse convaincre de s’introduire dans le château pour examiner le tableautin et se faire une idée de son authenticité. Quand il franchit une porte basse
donnant sur les soubassements de l’énorme édifice métamorphique, l’aventure commence...

L’imaginaire qui se déploie dans ce roman-monde n’a pas d’équivalent dans la littérature française contemporaine.