dimanche 16:30-17:30

L’aventure, essence de la fiction

Avec : Romain BERTRAND, Franck BOUYSSE, Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS

22 mai 2021.
 

L’aventure est l’essence de la fiction. On peut privilégier autant que l’on voudra l’étude des caractères, creuser les psychologies de ses personnages, ou même tenter de s’immerger dans le flux d’une conscience : il n’en reste pas moins qu’il faudra, pour rendre cette expérience lisible, la mettre en forme – dans un récit. Quelque chose arrive à quelqu’un : voilà le point de départ obligé. Sans événements, pas de roman. Parce que seuls ceux-ci ont puissance, donnant forme au récit, d’y intégrer des conte- nus. (Revue Roman, 1988). Avec Jean-Marie Blas de Roblès, Franck Bouysse et Romain Bertrand qui dans son Qui a fait le tour de quoi pousse à son extrême limite, jusqu’à le faire craquer, le genre du récit d’aventures. La puissance du romanesque pour raconter l’Histoire... L’Histoire n’est-elle pas le plus grand des romans d’aventure ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Qui a fait le tour de quoi ? L’affaire Magellan

Verdier - 2020

Imaginez une histoire, une belle histoire, avec des héros et des traîtres, des îles lointaines où gîtent le doute et le danger. Imaginez une épopée, une épopée terrible, avec deux océans où s’abîment les nefs et les rêves, et entre les deux un détroit peuplé de gloire et de géants. Imaginez un conte, un conte cruel, avec des Indiens, quelques sultans et une sorcière brandissant un couteau ensanglanté. Un conte, oui, mais un conte de faits : une histoire où tout est vrai. De l’histoire, donc.
Cette histoire - celle de l’expédition de Fernand de Magellan et de Juan Sebastián Elcano -, on nous l’a toujours racontée tambour battant et sabre au clair, comme celle de l’entrée triomphale de l’Europe, et de l’Europe seule, dans la modernité.
Et si l’on changeait de ton ?
Et si l’on poussait à son extrême limite, jusqu’à le faire craquer, le genre du récit d’aventures ? Et si l’on se tenait sur la plage de Cebu et dans les mangroves de Bornéo, et non plus sur le gaillard d’arrière de la Victoria ? Et si l’on faisait peser plus lourd, dans la balance du récit, ces mondes que les Espagnols n’ont fait qu’effleurer ? Et si l’on accordait à l’ensemble des êtres et des choses en présence une égale dignité narrative ? Et si les Indiens avaient un nom et endossaient, le temps d’un esclandre, le premier rôle ? Et si l’Asie - une fois n’est pas coutume - tenait aussi la plume ? Que resterait-il, alors, du conte dont nous nous sommes si longtemps bercés ?
La vérité, peut-être, tout simplement.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La Marche du rêveur - Tome 1 : Âpre monde

Phébus - 2024

« Dans ces montagnes, on n’a pas d’autre choix que de survivre… »

Après avoir fait disparaître en fumée ce qui lui restait de possessions superflues, Elias Greenhill se réfugie dans une cabane au cœur des massifs enneigés de l’Oregon. Durant une saison en hiver, tel un irréductible Indien, il va devenir le gardien de la forêt outragée par l’exploitation frénétique de l’entreprise Drumm. Vulnérable mais déterminé, Elias va affronter à armes inégales la violence des hommes.

Dans ce deuxième tome de la série, La Marche du Rêveur, Franck Bouysse, en maître du suspense et des grands espaces, nous offre le magnifique récit d’une liberté et d’une résistance car « La vie, c’est pas ce qu’il y a de plus précieux pour un homme, c’est le sens qu’on lui donne qui importe. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !