dimanche 16:30-17:15

Frères humains qui après nous vivez

Avec : Seyhmus DAGTEKIN, Perrine LE QUERREC, Yvon LE MEN

20 mai 2021.
 

Ce vers de Villon vieux de plus de cinq siècles, comment sera-t-il lu dans cinq siècles ? Déjà le lire aujourd’hui avec toute l’attention qu’il demande par le mot frère. En lui parlant comme parle Seyhmus Dagtekin dans son livre, De la bête et de la nuit : écrire permet de cerner cet autre (ce frère) le serrer au plus près de son être et de sa nuit. La nuit illuminée par les feux qu’ont fait brûler les hommes et les femmes depuis la guerre du feu jusqu’aux brasiers d’aujourd’hui quand ils tentent de nous prévenir de l’incendie final, peut-être fatal, et que traverse, en une ligne claire, Perrine le Querrec dans son livre Feux
avec Seyhmus Dagtekin, Perrine Le Querrec et Yvon Le Men

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

De la bête et de la nuit

Le Castor Astral - 2021

Pour Şeyhmus Dağtekin, écrire, c’est tenter d’être juste envers soi-même et envers l’autre qu’il soit humain, animal, végétal, minéral. De la bête et de la nuit est issu de cette attention, de ce regard qui voudrait serrer, cerner l’autre au plus près de son être et de sa nuit.

De la bête et de la nuit marque à nouveau le lien profond que Şeyhmus Dağtekin entretient entre sa langue maternelle, le kurde, et sa langue d’adoption, le français. L’auteur renoue ainsi avec le Kurdistan à travers la langue française et les sonorités du kurde. Il impose une musique unique qui défie le temps et l’espace pour défier les agresseurs et les commandeurs éternels. Ces poèmes marquent une étape capitale dans sa quête d’identité qui dépasse les frontières.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Feux

Bruno Doucey - 2021

Quel point commun y a-t-il entre la caverne où dansent des ombres, la ville de Pompéi et la bibliothèque d’Alexandrie ? Entre Jeanne d’Arc et Antonin Artaud ? Entre le Reichstag et Oradour-sur-Glane ? Entre un autodafé et une immolation ? Entre la rue de la Vieille-Lanterne à Paris et la place Jacques-Cartier de Montréal ? Entre la femme d’Henri Michaux et le printemps arabe de 2011 ? Entre la nuit polaire de Jack London et l’Australie de 2019 ? Il faudrait un répertoire pour dénombrer tous les feux dont parle Perrine Le Querrec dans ce livre incandescent. À la plasticité du feu répond celle de la page : que le poème soit centré comme un brasier ou en colonnes comme des flammes, l’arc électrique des mots crépite sur le papier. Un livre qui réactive une mémoire enfouie et allume des signaux. De quoi attiser la curiosité du lecteur qui brûle déjà d’entrer dans ces pages.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie

Bruno Doucey - 2024

Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.

« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds

m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd

dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays

ils font de l’inconnu
un étranger. »