Avec : Thomas C. WILLIAMS, Beata UMUBYEYI MAIRESSE
Peut-on réparer l’irréparable, rassemble ceux que l’histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d’exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s’aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d’où il vient.
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d’entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui. Ce premier roman fait preuve d’une sensibilité impressionnante et signe la naissance d’une voix importante.
Avec cet émouvant Autoportrait en noir et blanc, Thomas Chatterton Williams explore la question de l’identité en prenant pour point de départ la naissance de sa fille aînée, Marlow. Dans une maternité parisienne, lorsqu’il voit pour la première fois la petite tête blonde et les grands yeux bleus de son bébé, Williams, lui-même « métis », pense à tous les gens qui voudront la désigner comme « blanche ». Assigner sa fille à une « race » a-t-il un sens alors que ses gènes et ses héritages culturels sont multiples ?
Afin de répondre à cette question, l’auteur conduit une réflexion nourrie par son expérience et ses lectures, pour défendre l’idée d’une société post-raciale. Il fait par exemple un test ADN afin d’objectiver ses origines et finalement découvrir qu’il n’est qu’à 39,9% d’origine sub-saharienne. Le « premier président américain noir » n’est-il pas en réalité, lui aussi, « métis » ?
Thomas Chatterton Williams réfléchit ainsi à une fluidité de la « race », en fonction du regard de l’autre, d’un espace géographique ou d’une époque, et cherche à balayer toute tentation de cloisonner l’identité.
Texte incisif mais également lettre d’amour à ses enfants, cet autoportrait raconte le cheminement identitaire d’un père américain dans la société française contemporaine. Après Une soudaine liberté, Thomas Chatterton Williams s’inscrit plus que jamais dans le débat intellectuel d’aujourd’hui.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Colin Reingewirtz